Album Review : Lace Curtains
” The Garden Of Joy And The Well Of Loneliness “
Lace Curtains. En 2010, Harlem, un groupe provenant de la célèbre ville d’Austin (Texas), faisait paraître un très bon premier opus de rock garage (ici). En 2012, le leader de cette formation, Michael Coome, fait paraître son premier album solo où il y exploite bien d’autres genres musicaux.
The Garden Of Joy And The Well Of Loneliness est clairement le genre d’opus que l’on écoute confortablement blotti dans son canapé, de préférence au coin du feu et un bon livre entre les mains. Lace Curtains y évoque le thème classique de la passion amoureuse, comme s’il cherchait à entrer dans l’inconscient de son auditeur. Cet album parvient finalement à nous offrir tout le réconfort nécessaire aux longues soirées d’hiver. Le touché de guitare y est extrêmement délicat, façon Christopher Owens.
La grande force de cet opus est de varier les genres avec brio. De la pop ultra catchy de “Hight Fantasy“, en passant par les ballades de “Sadie Hawkins” ou “Cute Black Cloud“, la dream pop de “Grey“, la garage pop de “Tropic of Cancer“, jusqu’à l’Indie Rock de “Police Brutality“, tout y passe, et toujours avec grande dextérité. Et ce n’est pas le final psyché de “Collyer’s Mansion” que me fera mentir. Chaque titre dévoile à sa façon une nouvelle facette de Lace Curtains. Place à la critique détaillée :
- High Fantasy : Clairement l’un des meilleurs titres de l’année. Véritable ode à la vie, voilà un titre capable de nous combler entièrement. La première écoute suffit pour s’en convaincre, “High Fantasy” est un morceau que l’on gardera longuement à ses côtés, dans un coin de son esprit.
- Bedroom Honesty : Nécessairement, après avoir lancé des dizaines d’écoutes de “High Fantasy“, celle de “Bedroom Honesty” ne peut se faire qu’en nombre. Le refrain a priori pas des plus originaux révèle en fait une certaine nostalgie de ce que Lace Curtains y décrit, celle des premières découvertes.
- Cleopatra : Une introduction clairement claquée sur les Velvet pour finalement aboutir à l’un des moins bons titres de l’opus. En fait, “Cleopatra” semble tout droit sorti d’un vieil album de Louis XIV. Alors voilà, on se dit que ce n’est pas désagréable, mais absolument pas nécessaire.
- Grey : Cette fois-ci, bienvenu au pays de la Dream Pop. Belle maîtrise de la mélodie, brumeuse et mélancolique, façon DIIV. “Grey” est du genre de titre qui pousse à la paresse. Et peut-être aussi à la lassitude tant quelques écoutes semblent suffire.
- Adidas Moon : Sincère et émouvant. Lorsque débute “Adidas Moon“, c’est le regard penseur que l’on aborde cette musique. Ce titre est une percée de soleil qui ne fait qu’accentuer notre envie de relaxation.
- Tropic of Cancer : “Tropic of Cancer” est un titre qui m’avait tout d’abord laissé dubitatif. Il faut dire qu’il est difficile d’égaler le chef d’oeuvre de Miller. Pour autant, l’Indie Pop qui résonne pendant plus de trois minutes, souvent d’ailleurs à la frontière d’une Garage Pop plus audacieuse, est loin d’être inefficace.
- Sadie Hawkins : Un excellent titre de pop, excellent. La capacité de la voix de Lace Curtains à se fondre à merveille dans la musique est étonnante, ce titre est un véritable travail d’horloger suisse. L’un des meilleurs titres de l’opus. On y retrouve ce doux parallèle entre la voix de Lace et la musique, l’un accompagnant toujours l’autre sur le long chemin de la plénitude amnésique.
- Cute Black Cloud : Plus que les autres, ce titre est le symbole de ce que la musique de Lace Curtains nous pousse à faire : se laisser aller.
- Police Brutality : Un titre fait d’un Indie Rock très pur où Lace Curtains délivre une mélodie, une fois encore, fort bien pensée. “Police Brutality“, dans son aspect très brut, est une invitation à la révolte par les sentiments. Le son très sec de la batterie n’en est finalement que le parfait accompagnateur.
- Collyer’s Mansion : Un dixième titre, le dernier, qui ne déroge pas à la coutume de cet opus. “Collyer’s Mansion” est assurément un bon titre de pop, paisible et lancinant.
Que ce soit dit, The Garden Of Joy And The Well Of Loneliness est un très bon premier album de pop. Pour entrer dans la cour des très grands, il faudra probablement que Lace Curtains se détermine un genre plus spécifique et parvienne ainsi à se crée un univers encore plus défini et plus osé. Si les titres s’inscrivent tous dans un genre musical différent, les variations ne sont au final que trop nuancées. Il gagnera à plus expérimenter afin de mieux transcender sa musique.
Pour l’heure, on ne peut que se délecter de cet opus fort plaisant, qui est et demeurera celui du titre “High Fantasy“, loin devant les autres sur le chemin de la plénitude. C’est du bon boulot. Il semblerait que soit à présent venu le temps de clore le dernier Album Review de l’année…
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