The Feeling
J’étais réticent à l’idée d’écrire sur Naomi Punk, nouveau venu sur le label Captured Tracks. Etait-ce trop systématique, après avoir chroniqué Mac DeMarco (ici) et DIIV (ici) ?! L’évidence a fini par s’imposer à moi.
Naomi Punk, c’est un groupe provenant de Seattle et d’Olympia (Washington). Et ce n’est pas sans importance. Seattle fut la scène principale du grunge qui a sévi dans les années 90, Naomi Punk ne cache pas ses influences, on n’a jamais semblé aussi proche de renfiler nos jeans déchirés (ici). Formé en 2009, nul besoin d’y chercher le visage de la chanteuse, Naomi Punk est le projet de trois amis, eux qui ont composé les titres de cet album il y a de longs mois. On peut remercier le label pour leur avoir donné le coup d’éclat qu’ils méritaient.
Véritable bombe de Grunge Punk, garage et lo-fi, heavy et fuzzy au possible, l’écoute de ces neuf titres nous emmène à la visite d’une forgerie, du battage des métaux (“Voodoo Trust“) à la finition d’une puissance arme de destruction (“The Feeling“). Dans la même idée que l’Album Review de Twins et sa ville ravagée (par Ty Segall, mais j’y reviendrai), voici celui de Naomi Punk. Place à la critique détaillée :
- Voodoo Trust (vidéo) : La formule est simple : un seul riff, des paroles minimalistes et une bonne d’ose de punk. Naomi est là, et il le fait savoir. Ce morceau est un indispensable, une véritable bombe punk, un titre très acide et tout aussi noir que puissant.
- The Spell : Quasi cinq minutes de hargne où Naomi prend toute son envergure. “The Spell” est une démonstration de ce que Naomi sait faire de mieux.
- CLS + Death Junket : Comme l’antichambre de “The Spell“, on semble écouter le titre précédent situé dans l’inconscient de Naomi. Vaporeux et inquiétant, “CLS + Death Junket” est une parfaite transition.
- Trashworld : Pas nécessairement plus trash, mais assurément tout aussi dark. “Trashworld” est une sorte de Ty Segall version Twins (ici) édulcorée.
- Burned Body (vidéo) : Au comble du lo-fi se trouve “Burned Body“, un titre qui se révèle au fil des écoutes. Trois nouvelles minutes d’un punk en acier trempé.
- Gentle Movement Toward Sensual Liberation : L’intérêt de ces 2min30 réside en une temporisation que notre esprit réclame allègrement.
- The Feeling : Le titre qui gagne le plus à être écouté. Riche et varié, Naomi opère ici la finition d’un excellent opus. Ces quelques minutes sont le clou du spectacle. L’un des temps forts de The Feeling.
- Eon Of Love : Une valse macabre au milieu des débris où le sourire de Naomi apparaît plus lumineux que jamais. Le son est étouffé, comprimé à l’extrême, c’est bon.
- The Buzz : “The Buzz” est un morceau de punk expérimental, une combinaison peu représentée qui conclut cet opus d’une très belle manière.
En somme, The Feeling redonne au Grunge ses lettres de noblesse. Il est un opus homogène, compact et discipliné. Rien n’y est à jeter, tous les éléments d’un très bon opus y sont réunis, placés à leur exacte place. Noires et machiavéliques, ce sont plus de trente minutes très intenses que Naomi nous propose ici.
Notation : 8,2 / 10 (barème)
Liens afférents :
Album Review de DIIV (Captured Tracks)
Album Review de Mac DeMarco (Captured Tracks)
Anonyme
Ce n'est pas du tout du grunge, mais c'est une bonne trouvaille au demeurant