L’article anachronique de la semaine est l’occasion de s’arrêter sur Thee Headcoats, l’un des groupes fondateurs du Garage moderne. Groupe anglais, Thee Headcoats est une de ces formations à la discographie interminable. Le premier opus du groupe, Headcoats Down, est sorti en 1989. Depuis, Thee Headcoats a fait paraître une quinzaine d’albums, dans un genre relativement homogène, voguant entre Garage Rock et Punk décomplexé. Mené par Billy Childish (aka Bill Hamper), après qu’il fût leader de Pop Rivets et Milkshakes, Thee Headcoats est un nouvel essentiel que je brûlais d’impatience de vous présenter. Les amis, à vos enceintes.
Il y a peu de grands albums qui, au jour de leur sortie, ont fait l’unanimité. C’est pourtant le cas de The Kids Are All Square. Paru en 1990, cet album est le deuxième du groupe et surement le plus emblématique de tous. Le titre introductif est “I’m a Gamekeeper“, un bon aperçu de ce dont le groupe est capable. La ressemblance avec Jack White saute immédiatement aux yeux. Après le grand n’importe de “Monkey’s Paw” arrive “Ballad of Fogbound Pinhead“, un titre qui ferait la parfaite bande-son d’un film de série B. C’est ensuite au tour du titre suprême de venir contenter nos oreilles. “All my Feelings Denied” est un fabuleux morceau. On y retrouve tout l’aspect primitif qui a fait de Thee Headcoats un groupe si influent. Empruntant des sonorités des années ’50 à la Chuck Berry, “All my Feelings Denied” est un classique instantané. Notons qu’il ne figure pas sur la pochette. Puis vient “Cowboys Are Square“, un titre à la Ian Sveninious (article), à moins que ce ne soit l’inverse. “I Can Destroy All Your Love” est l’un des morceaux les plus nerveux de The Kids Are All Square. On y entend les aspirations Punk du groupe, quelques similarités avec Oblivians et The Pop Rivets.
Puisque tout bon album à besoin de sa part d’ironie, The Kids Are All Square contient “Poccahontas Was Her Name“. Ce titre ne veut rien dire. C’est génial. La guitare revient en force sur “Nanook of The North“. L’Esquimau n’a jamais été si flamboyant. On prend ensuite une vieille décapotable en direction de Squaresville avec “A Town Named Squaresville“, un titre façon (Eddy Mitchell ce génie ?) Nation of Ulysses. Et c’est sur une folle farandole que Thee Headcoats conclut son opus. “Karasal” est la danse de l’arrivée en enfer. Eh bien oui, les 30 premières secondes n’ont rien de représentatif de tout le Rock ‘n’ Roll que contient ce titre. En bref, The Kids Are All Square est un fabuleux opus parce qu’on y entend tout le plaisir qu’a pris Bill Hamper a le réaliser. C’est également pour cette raison qu’il est aujourd’hui entré au panthéon du Garage.
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