Il y a toujours une certaine injustice à chroniquer la pop psychédélique, pour plusieurs raisons. La première, il faut relever que de nombreux groupes de légende ont, très tôt, posé un standard très élevé. Tous les styles musicaux n’ont pas cette caractéristique, et il en ressort que les chroniques sur les groupes de pop psychédélique se résument souvent à quelques lignes de name dropping, du meilleur effet. La deuxième est liée au fait que la pop psychédélique est une affaire de détails. On y entend rarement de longs solos qui permettent aux groupes de marquer immédiatement l’esprit de son auditeur. Inversement, on y trouve bien souvent de longs jams mélancoliques, ces plages musicales qui explosent la barre des 5 minutes dans un style répétitif qui demande en réalité une grande attention. La troisième et dernière raison tient en ce que la scène actuelle est marquée par quelques artistes de pop psychédélique qui évoluent dans les plus hautes sphères que le genre ait jamais connu. Je pense bien évidemment à White Fence, mais également à d’autres noms moins connus, tels que Mr. Elevator & The Brain Hotel ou Morgan Delt.
C’est dans ce contexte, toute précaution gardée, que vient de paraître le nouvel album des Paperhead. Force est de constater qu’il tire son épingle du jeu, non sans quelques reproches. Alors que “Africa” laisse présager une ballade pop classique, la dernière phase du morceau vient nous surprendre avec un brin de psychédélisme très seventies. “None Other Than” est le premier titre à affirmer ses affinités avec Syd Barrett. Il est nécessairement d’une bonne qualité qui est largement portée par un travail studio remarquable. Et puis, loin de moi l’idée de casser l’effet de surprise, mais le titre nous réserve bien des rebondissements. C’est, à mon sens, le meilleur titre de cet opus.
Ariane
Très bon article! Merci!