Anachronique : Dwight Twilley Band (Power Pop)

 
Dwight Twilley Band, c’est l’union de deux grands noms de la Power Pop, Dwight Twilley et Phil Seymour. Tous deux sont devenus des figures éminentes du genre, il était donc une évidence que leur alliance soit du meilleur goût.

Dans ses meilleurs moments, Dwight Twilley Band se démarque par un excellent songwriting porté par la fabuleuse voix de son leader. Ce genre d’albums n’existe plus en 2015, alors, on s’y plonge toujours avec un immense plaisir. Une bonne poignée des morceaux de cet album fait partie des véritables perles des années ’70, je pense avant tout à “I’m on Fire“, “Could Be Love“, “You Were So Warm“, “Sincerely” et “Three Persons“. Mais l’écoute de l’album tout entier permet seule de se plonger dans l’amour high school que l’époque a sublimé pour la première fois. Comme le faisait la scène Punk, celle Power Pop avait cette même obsession pour l’iconolâtrie. La musique de Dwight Twilley Band et celles des autres grands noms n’en finit jamais de jouer des codes qu’elle avait su développer : on y parle souvent de la plus belle fille du lycée, on y parle de rencontres tragiques et de difficulté à s’imposer dans la meute. Des morceaux comme “Sincerely” imposent de reconnaitre la volonté que ce groupe avait de se présenter tel qui était, un éternel romantique toujours prêt à tomber follement amoureux de la prochaine venue (surtout si elle était pom pom girl).

Sincerely est le premier album de Dwight Twilley. Paru en 1976, il contient 16 morceaux qui sont à graver dans la légende de ce style musical. “I’m on Fire“, le premier titre de l’album, est également le grand hit de la carrière de Dwight Twilley. Sa voix fait penser à celle de Nilsson. L’orchestration est du genre de Big Star. “I”m on Fire” est l’un de ces éternels de la Power Pop, une de ses odes au bon temps. Sorte de témoignage de ce qu’était le véritable cool de l’époque, la musique de Dwight Twilley Band et ce titre plus que les autres nous évoquent les grands films de l’époque, voitures shiny et coiffures bananes. “I’m on Fire” est un titre pour la drague, un indispensable de toute bonne mixtape destinée à l’élu(e) de votre coeur. “Could Be Love“, le deuxième titre de cet opus, n’est pas en reste. Moins Power Pop que le premier, on y entend un Dwight Twilley Band qui contribuera à inspirer une lignée reprise en 1994 par Chris von Sneidern.
You Were So Warm” est l’un des autres hits du Dwight Twilley Band. Une fois encore, la deuxième moitié des années ’70 est celle qui regorge le plus d’excellentes chansons d’amour. You Were So Warm” doit nécessairement intégrer les anthologies du genre. Et que dire sinon que “Sincerely“, le titre éponyme, est un petit bijou de jangle pop. Le son de guitare qui fait son apparition à 1min20 rappelle celui toujours très rebondissant des Replacements. Les similitudes avec ce groupe ne s’arrêtent pas là, preuve de la toute-puissance amoureuse du Dwight Twilley Band. “TV” est le genre de morceau qui encapsule une époque. On imagine mal un groupe sortir un tube qui relate le bonheur de regarder la télévision de nos jours. Paradoxalement, ce titre n’a pas pris une ride, on ressent quelle a pu être l’excitation des premiers films sur le canapé de la maison, la famille au grand complet.
Le chill de “Three Persons“, façon The Sweet, amorce la romance de “Just Like the Sun“. On s’imagine le couple blottit l’un contre l’autre sur le haut d’une colline survolant Los Angeles. Ah, il n’y a pas à dire, “Look Like an Angel” est le seul morceau de l’album qui dépasse la marque des 4 minutes. Seule balade de l’opus, ces presque 5 minutes laissent place à un rock’n’roll parfaitement contrôlé sur fond de She looks like an angel, set on fire. Et puis, il est un fait que les groupes de l’époque aimaient bien reprendre les codes de la musique fifties. Dwight s’essaye à l’exercice avec “Miserable Lady“. On y retrouve un air de Big Star.
Certes, certains titres sont moins évidents. Je pense à “Feeling in the Dark” qui est plus facilement assimilable à la mouvance pop majoritaire de l’époque, voix en choeur et piano en renfort. “Release Me” et “I’m Losing You” ne feront pas non plus partie des meilleures compilations seventies. Parfois, Dwight Twilley n’avait pas l’inspiration des meilleurs moments, “Did You See What Happened” le prouve : le groupe n’est jamais décevant, mais il manque parfois d’éclat. C’est probablement ce qui l’a tenu loin de la lumière du succès hollywoodien, mais qu’importe finalement. Aujourd’hui, cet album est là pour nous rappeler ce qu’a été le grand amour de nos parents. Le béguin pour la girl next door était une affaire sérieuse à l’époque, et bien avant que l’ironie s’immisce dans les moindres recoins de la scène, certains groupes avaient su en tirer le meilleur parti, le Dwight Twilley Band en première ligne.
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