Funkadelic, en avant. La discographie de ce groupe formé au New Jersey en 1964 est composée de 14 albums studio, de nombreux EPs et autres live recording. Il serait donc impossible de recenser l’ensemble des titres de Funkadelic, comme il serait impossible d’énumérer tous les hits de ce groupe légendaire. Plutôt que se lancer dans une course folle, Still in Rock fait ici le choix de n’évoquer que certains des titres les plus emblématiques du groupe, dont bon nombre ont une ascendance rock’n’roll.
La musique de Funkadelic est l’une des plus sensuelles (“America Eats Its Young“) qui soit. La voix de George Clinton y est pour beaucoup, sans compter l’accompagnement souvent lannncinannt. Après tout, l’histoire du groupe est affaire de toucher puisqu’elle a commencé dans l’arrière-boutique du salon de coiffure de George Clinton. Seulement, Funkadelic est loin de n’être qu’une impression. Comme le nom du groupe l’indique, Funkadelic emprunte à la funk musique ce qu’elle a de plus groovy et y ajoute souvent de longues partitions psychédéliques. Mais ce que le nom ne dit pas, c’est que les nombreux albums de Funkadelic regorgent de solos de guitare à faire frémir Jimi. Et puis, la musique de Funkadelic, c’est un rock’n’roll primal qui nous évoque les premiers groupes de doo-woop. Ce n’est pas un hasard si les membres de Funkadelic étaient initialement de The Parliament. Si Funkadelic est aussi connu pour ses morceaux qui donnent dans de la funk la plus pure – “Standing On The Verge Of Getting It On” en est un bon exemple -, on s’en remettra ici principalement aux titres qui à tendance rock / psychée, de ceux qui feraient danser Nosferatu une guitare à la main.
Funkadelic (1970), le premier album du groupe, est à mon sens le meilleur de tous, parce que novateur, inattendu et super mélodique. “Mommy, What’s a Funkadelic?“, c’est le cri de naissance d’un groupe qui allait s’installer dans le paysage sonore pour des décennies. Ecoutez la basse, ce chorus insistant qui semble vouloir pénétrer nos neurones, ces effets sur la voix de Clinton… Ce morceau est très coloré, une expérience à lui tout seul qui vous donnera un sacré bon aperçu de ce qu’est la musique de Funkadelic à son meilleur. “I Bet You” suit dans la même veine, bien que moins marquant. Le deuxième titre le plus mémorable de tous est en réalité “I Got A Thing, You Got A Thing, Everybody’s Got A Thing“. Et puis, Funkadelic qui s’essaie au blues, c’est sur “Qualify And Satisfy“. Les dernières émanations un brin concupiscentes apparaissent sur “What Is Soul“. Baissez la lumière et sortez le whisky.
Free Your Mind… And Your Ass Will Follow, le deuxième album du groupe, parait également en 1970. Il est, de loin, le plus rock’n’roll de tous. Il s’ovre sur le titre self-titled, “Free Your Mind and Your Ass Will Follow“, l’un des monuments de Funkadelic. Dit autrement ? Un chef d’oeuvre, au sens véritable. Psychédélique façon Jimi Hendrix, joueur façon Vanilla Fudge, saturé façon Velvet Underground, “Free Your Mind and Your Ass Will Follow” c’est finalement un morceau comme seuls les Funkadelic en étaient capable. On retrouve l’esprit Vanilla Fudge sur “Friday Night, August 14th” et “Funky Dollar Bill“. Ecoutez également le final, “Eulogy and Light“, c’est… surprenant, je n’en dis pas plus.
Maggot Brain (1971), c’est le troisième album studio des Funkadelic. On y trouve quelques-uns des meilleurs morceaux du groupe. Une fois la mélancolie de l’introduction passée, Funkadelic reprend sa marche de l’avant avec “Can You Get to That“. Le rock’n’roll que le groupe faisait si bien, on le retrouve avec “Super Stupid“. Et puis, le final de 10 minutes, “Wars of Armageddon“, nous fait entrer dans une autre dimension, plus psychédélique encore, plus funky, plus aboutie, plus Funkadelic.
Incontestablement, la musique de Funkadelic est une musique pour faire la fête. Bien entendu, les hits se font également nombreux sur la dizaine d’albums non évoquée ici. Mais il serait inconcevable d’introduire la soul music de Funkadelic autrement qu’avec ces quelques LPs. Le R&B de l’époque avait souvent quelque chose de très entrainant, et personne ne représente mieux cette envie de luxure que Funkadelic. L’influence de cette musique sur la scène rock ne tardera pas à se faire entendre. À une époque où beaucoup des groupes sortaient des sixties avec des coupes au bol et un discours aseptisé, les groupes tels que Funkadelic auront participé de libérer les masses comme les musiciens. Une sorte de Free Your Mind… And Your Ass Will Follow grande échelle, comme ils disaient...
(mp3) Funkadelic – Mommy, What’s a Funkadelic? (1970)
(mp3) Funkadelic – Free Your Mind and Your Ass Will Follow (1970)
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