LP Review : Triptides – Azur (Breeze Pop)

Triptides, c’est un trio originaire de Bloomington dans l’Indiana qui a eu l’excellente idée de se choisir Requiem Pour Un Twister comme label. Déjà auteurs de nombreux LPs et autres EPs, le groupe fera paraître son premier album sur le label français le 10 juillet prochain. Le bien nommé Azur (vous avez vu la belle pochette, quand même !) sera alors l’une des bandes sons de notre été 2015. Mais passons outre la formule journalistique et tachons d’en dire un peu plus sur ce que contient cet album. 
Wake” (up?!), le premier titre, est le plus rythmé de tous. Ce dernier nous éclabousse déjà de magnifiques réverb’ et la deuxième guitare qui apparaît à la troisième minute vient sceller le sort de ce morceau : c’est très bon. Il fallait que Triptides nous prenne à la gorge dès les premiers instants, sorte de “allez viens, la mer est belle aujourd’hui“. Pari réussi, ça fonctionne parfaitement. “Wake” est l’un des grands temps forts de cet album, une claque en pleine face de toute la scène californienne qui croyait avoir le monopole du genre.
Lorsqu’un groupe aborde une pop aux allures de surf music, difficile de ne pas y voir un peu du groupe Real Estate. “Dark Side” y fait penser, la ballade sur les rives du Griffy Lake n’a pas beaucoup à envier à ce qui se fait du côté de Brooklyn. 
Plus eighties, “Hideout“, le premier single de cet album, est un brin différent des autres. Le défaut de nombreux albums du genre est leur monotonie. Triptides parvient justement à s’en détacher avec des morceaux comme “Hideout” qui coupent en partie avec l’aspect catchy d’une pop d’été. Les dernières secondes sont très belles, on regrettera qu’elles ne durent pas plus. “Saturday” semble lui aussi être inspiré de la fin des eighties (à la Replacements). La guitare très jangle pop forme une belle combinaison avec la voix de Glenn Brigman qui, cette fois-ci plus que les autres, prend le temps de nous raconter une belle histoire. Et puis, le final de ce morceau tire sur des plages psychédéliques. C’est excellent, et une fois encore, on espère que le groupe saura l’étendre sur plusieurs minutes lors de ses lives
Vient ensuite “Too Far Gone”, une belle invitation à nous plonger dans une petite léthargie bien sentie. La journée a été longue et ensoleillée jusqu’à présent, le repos est mérité. Et puis, lorsque l’ombre de Mac DeMarco n’est pas loin, on est forcé d’acquiescer. En réalité, “Too Far Gone” vient amorcer une nouvelle phase dans cet album. Les titres qui suivent décelèrent un peu et Triptides nous invite à trainer avec lui prêt de la hutte et des cocktails. Peut être “Translucent” est-il encore meilleur à nous convaincre de nous prélasser quelques instants de plus. La pleine lune est enfin tombée sur la musique d’Azur, et le groupe montre une nouvelle face plus maitrisée. L’album se conclut finalement sur “Over” (logique, non ?!). La production style lo-fi trouve sa place au milieu de cette mélodie lancinante qui nous laisse sur une belle impression.
Alors certes, quelques rares titres passent à côté de leur sujet. Je pense notamment à “Not Mine” et “Where You Are” . Les deux titres sont agréables, mais je ne suis pas certain qu’ils apportent autant à l’album que ce que les autres morceaux le font. Ils sont toutefois aspirés par l’ensemble qui est lui très convaincant. 
Still in Rock a déjà eu l’occasion de présenter Triptides en septembre dernier (article). Nous faisions alors un top 5 des titres du groupe. Autant dire que ce classement est aujourd’hui largement chamboulé. Pour l’heure, Triptides est le meilleur groupe de surf music de l’année 2015. Mais il serait dommage de le réduire à cette simple étiquette. Triptides, c’est aussi et avant tout un merveilleux créateur de mélodies pop. En réalité, cet album est assez symptomatique du mal ambiant qui voudrait que, une fois un style musical reconnu, tout le reste soit éclipser. Certes, Triptides joue de nombreuses sonorités qui rappellent les légendes du surf, mais relevons que, à la différence de Triptides, Dick Dale n’a jamais écouté “I Will Dare“. Et c’est pour cela qu’Azur est un album remarquable, en ce qu’il parvient à capturer l’essence d’un genre tout en y intégrant l’influence de son époque.

(mp3) Triptides – Hideout




Et puis, pour vous les amis, le titre “Wake” en exclusivité !! :


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Lien vers le label
Article de présentation de Tiptides

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