The Butterscotch Cathedral est le nouveau projet de Chris Ayers, Jim Waters et Matt Rendon, le leader des Resonars. Ce dernier a décidé de faire une pause avec son groupe vieux de 18 ans pour se concentrer sur une pop moins garage, mais surtout plus psychédélique.
On se souvient que lorsque Matt nous a communiqué son Top 20 des meilleurs albums de l’histoire, ce derbuer n’avait pas manqué de mentionner ni les Who ni les Byrds. On retrouve de cela dans le premier album de The Butterscotch Cathedral, paru le 2 octobre via Trouble in Minds. Seulement, et c’est une très agréable surprise, The Butterscotch Cathedral nous amène vers un univers où les masques de la cathédrale de Eyes Wide Shut viennent de tomber. Les visages sont difformes et semblent fondre au son de la guitare de Matt Rendon. L’expérience est complète.
Sur “And When We Land“, une introduction à la Pet Sounds où l’on nous invite à entrer à l’intérieur du monument, Matt Rendon donne d’entrée le ton de ce qui est l’univers du groupe : sixties, psychédélique, tourmenté. On passe ensuite par le single, “Flood Of Mendoza“, qui représente finalement assez mal l’univers de l’opus. Et puis, Matt enchaine avec une nouvelle plage instrumentale, “Paniolo By The Ocean“, ce qu’il n’a quasiment jamais fait avec les Resonars. “Waterfall Parasol/Crocodile” enchaine avec la double voix de Matt Rendon. Morceau le plus épique de tout l’album, il introduit toute la grandeur que l’artwork demande. Je trouve le passage expérimental/de feux d’artifice particulièrement percutant, là se trouve à mon sens le futur de The Butterscotch Cathedral, sorte de projet torturé de Brian Wilson.
On approche la fin de la A-side avec “Uncle Tommy’s Song“, un titre plus Beatle-esque. On se croirait en plein dans un prime show américain où les jeunes chanteurs affolaient le public avec leurs cheveux sagement coiffés. Et puis, après un grand froid polaire, “Saxifrage Drive” vient nous accompagne vers la seconde moitié sur des bases plus psychédéliques encore. Matt Rendon nous plonge alors en pleine messe, sa voix surgit de toute part, oh doux Jesus, si seulement les cathédrales du monde pouvaient se passer le message.
La face B se nomme “Lisa’s Dream“, longue plage de presque 18 minutes qui a le mérite d’accentuer l’impression des premiers morceaux. On ne sait pas trop si on est en plein Alice au Pays des Merveilles ou dans A Nightmare On Elm Street, mais le fait est que la monstruosité de certaines phases nous laisse bouche bée. La cathédrale est pleine de recoins où d’étranges personnages se cachent toujours. La sous-séquence “Why Do You Hate Everything I Love” (à partir de la 4ème minute) est en ce sens particulièrement réussie, surement la meilleure de tout l’album, façon Pink Floyd époque Syd Barrett.
“Wing-A-Ding” ne laisse aucun doute sur la destination de cet LP : direction la Caroline du Nord dans le vilage de Carrie. Matt Rendon s’essaie à un psychédélisme plus seventies, du style où les guitares crissent sans déconvenue. “Daddy, I Think I’m Going Crazy” fait une nouvelle fois apparaître toute la justesse de Matt Rendon qui nous rappelle plus Love que les Deviants. Le rêve se poursuit sur “Suite Dream” avant que “Bright And Beautiful Morning (Reprise)” ne vienne conclure l’expérience sur une note d’espoir.
Au final, si le début de l’album peut apparaître hésitant, le fait est que The Butterscotch Cathedral a bel et bien trouvé son identité sonore. Ce premier essai est sacrément bien produit, ce qui a l’avantage de laisser ressortir le songwriting de Matt Rendon. Plus noir qu’à l’habitude, ce projet trouve sens dans une discographie déjà très belle. Le Prêtre de la cathédrale Butterscotch ne pouvait trouver meilleur allié que Matt. Que le rêve soit infini !
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