Redd Kross était (est) un groupe originaire de la banlieue de Los Angeles. Mené par deux frères, Jeff et Steve McDonald, respectivement agés de 18 et 14 ans lorsqu’ils feront paraître le premier album du groupe, il demeure aujourd’hui comme l’un des albums de garage punk les plus influents de toute l’histoire.
Alors, par où commencer la chronique d’un géant ? En citant le contenu de ses 7 albums ? En évoquant son influence sur la scène Burger ? En soulignant le jeune âge de membres du groupe comme gage d’écouter la musique de prodige ? Car en effet, Redd Kross est l’un des géants du monde underground, l’une des références les plus absolues en matière de garage. Sans lui, il y a fort à parier que la scène ne serait pas ce qu’elle est. Et je vise particulièrement la scène française qui semble être la plus fidèle de toutes à son apport au monde du garage. Beaucoup des titres de cet album vous seront familiers, en partie parce qu’ils ont largement été repris, mais aussi parce que le son de Redd Kross a de nombreuses fois été imité.
Born Innocent, son premier album, demeure de loin le meilleur de tous. Paru via Smoke Seven Records en 1982, un label qui n’aura jamais trop fait de bruit, il est largement plus brut que les suivants qui auront eu une tendance au glam version je-me-maquille-un-peu-trop.
“Linda Blair“, le tout premier, fait crisser les guitares comme il était rare de l’entendre. Quant à “White Trash“, c’est déjà du garage post Jay Reatard, avec ses influences punk, son rythme sans relâche et un refrain qui occupe 80% de l’espace. Et puis, il y a cette basse au son arrondi que l’on retrouvera tout au long de l’album. “Everyday There’s Someone New” est plus créatif encore, un petit bijou punk qui n’avait déjà rien à voir avec la scène de ’77. Et puis, “Burn-Out” ressemble probablement à ce que doit être le craquage d’un monarque pressurisé par le peuple. “Charlie“, pour sa part, c’est le penchant plus expérimental de Redd Kross, déjà sur du post-punk.
“Linda Blair“, le tout premier, fait crisser les guitares comme il était rare de l’entendre. Quant à “White Trash“, c’est déjà du garage post Jay Reatard, avec ses influences punk, son rythme sans relâche et un refrain qui occupe 80% de l’espace. Et puis, il y a cette basse au son arrondi que l’on retrouvera tout au long de l’album. “Everyday There’s Someone New” est plus créatif encore, un petit bijou punk qui n’avait déjà rien à voir avec la scène de ’77. Et puis, “Burn-Out” ressemble probablement à ce que doit être le craquage d’un monarque pressurisé par le peuple. “Charlie“, pour sa part, c’est le penchant plus expérimental de Redd Kross, déjà sur du post-punk.
Avec “St. Lita Ford Blues” vient l’un des meilleurs titres de l’album. A cette époque, Redd Kross avait en lui la folie des slashers des années 2000, celle de Fidlar, Mean Jeans & co. Ça cri, ça bouge dans tous les sens, ça sue et ça bave, c’est du Redd Kross bien comme on l’aime. Et puis, il change bien entendu le rythme à de nombreuses reprises, ce qu’il a toujours fait avec précision. “St. Lita Ford Blues” méritait d’être tenu comme hymne pour chauffer une petite cave comme on les aime tant en France. “Self Respect” il n’y a plus.
“Pseudo-Intellectual” C’est un autre titre punk par excellence, une autre émanation de ce que Redd Kross savait comment s’en tenir au plus strict minimalisme du genre. “Kill Someone You Hate” exprime tout le génie de Redd Kross en 1 minute et 30 secondes à peine. La guitare est toujours jouée aussi vite, le stade post-Ramones. Quant à “Look On Up At The Bottom“, c’était l’un des titres lyriques de Redd Kross.
“Cellulite City” (bienvenue en Australie) c’est une petite sonate pour prêcher les bienfaits d’une vie de débauche. Convaincu ? “Charlie” n’a pas disparu, il est “assis dans le canapé”. Redd Kross néglige toujours autant la partie vocale, c’est noir et surexcité, à ne pas confier à un hyperactif sous peine de frôler la crise cardiaque.
“I’m Alright“, similaire aux Soft Boys, c’est un exercice de méthode Coué, je vais bien, tout va bien, je vais biiennNNN! En réalité, Redd Kross semble ici chanter la comptine d’un fou enfermé dans sa cellule. Une fois encore, n’est-ce pas tout ce que l’on demande d’un bon album de rock’n’roll, cette sensation d’une insanité jamais bien éloignée ? “Cease To Exist“, (une reprise de Manson) c’est la suite logique du morceau précédent où tout rouler pour le mieux. Etrangement, Redd Kross y est plus contrôlé, frôlant la pop de Toy Love. “Notes And Chords Mean Nothing To Me“, pour finir, est l’un des titres les plus nerveux, les guitares annonçaient le glam rock que le groupe allait ensuite adopter.
Un peu comme le premier Pink Floyd, Redd Kross aura marqué la légende d’un genre sur son premier album avant de le délaisser, quelque chose d’étrange tandis que d’autres s’evertuent toute une vie à inscrire leur nom dans la discographie idéale d’un style musical sans jamais y parvenir. Redd Kross aura ensuite adopté le côté diva du rock, voir son album Neurotica, ce que l’on ne commentera pas plus. La qualité de Born Innocent n’en demeure pas moins brillante. Cet album, c’est l’un des albums de punk majeur de l’histoire, parce qu’il s’inscrit en réalité dans la scène qui apparaîtra 30 années plus tard. ET ça, ils sont peu à l’avoir fait !
(mp3) Redd Kross – St. Lita Ford Blues (1982)
(mp3) Redd Kross – Kill Someone You Hate (1982)
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