Pro Teens est un groupe originaire de Phoenix dans l’Arizona. S’il n’avait fait paraître que deux singles en 2014, ses tous premiers, il a assuré la promotion d’un full LP en fin d’année 2015. Auto-produit et paru sur Moone Records, cet album self-titled oscille entre pop des années ’80 à la Orange Juice et Garage / Surf Pop plus dans l’air du temps.
Si je suis un peu embêté, c’est que j’avais décidé de m’éloigner de la scène pop, souvent trop facile et trop attendue. Il faut dire que l’on se lasse des morceaux dont l’immédiateté en fait de parfaits candidats à un titre radio. Mais l’histoire est là différente, Pro Teens assume certes sa volonté pop et dansante, mais il le fait dans un genre indépendant qui mêle certaines des influences que l’on n’entend plus. Si Stratocastors était hier l’occasion de rappeler que la scène française a également été punk, Pro Teens est l’occasion de rappeler que les Américains ont aussi développé des alternatives à la musique danse-punk anglaise.
De plus, cet album est dicothomique, rajoutant ainsi en profondeur. “Control“, le tout premier, c’est une sorte de slow lancinant, une fin de bal qui a mal tourné. “Gjeez, Kjinny” est lui aussi dans la même veine, on y entend du Future Islands. Avec “This Cop is God“, Pro Teens franchit un palier supplémentaire sur le côté vocaliste assumé. “I Wanna Die“, enfin, se la joue presque à la Deerhunter, c’est plus expérimental que le reste de l’album, tout aussi Pro Teens.
“One of These Days” est plus Indie/garage pop-ish. C’est le premier de cette série dans laquelle on retrouve “Mona“, bien qu’il soit surement plus à la frontière des deux genres que clairement de l’univers de la scène française. Le suivant est logiquement “Lisa” (vous avez compris ?!), lui aussi plus rythmé que la plupart des morceaux de cet album, mais qui n’en perd pas pour autant son identité analogico-fait-pour-danser-en-amoureux. Le final est particulièrement bon. Pro Teens est à mon sens moins convaincant lorsqu’il s’essaie à la math pop sur “Abble“, mais il revient en force avec “Randal Can’t Handle“, un festival de ce que l’indie a encore du bon.
Au final, Pro Teens emprunte un peu de la scène dance-punk à laquelle il ajoute de nombreuses touches de pop. Le résultat fonctionne bien en ce qu’il est novateur et immédiat. Et puis, certaines romances demandent plus de temps que les autres, je pense aux titres de la première catégorie qui joue dans la cours de ceux que l’on absorbe plus facilement un jour de rupture. Le groupe dit être prêt à sortir un prochain album dans quelques mois à peine, il faudra suivre ça de près. Après Numb Bats, le premier groupe originaire de Phoenix chroniqué sur Still in Rock, Pro Teens prend désormais le lead pour le titre du meilleur groupe in town. Affaire à suivre.
Liens afférents :
Post a comment