Guinea Worms est un groupe originaire de Columbus (Ohio) qui applique sa formule “lot’s of guitar, little common sense” depuis 1998. Malgré ces nombreuses années de présence, Guinea Worms n’est pas le groupe Burger dont tout le monde parle, ni même l’un des piliers de la scène à la façon des Resonars. Guinea Worms a plutôt opté pour le côté D.I.Y. du groupe self made et qui compte toujours le rester. C’est honorable !
Guinea a fait paraître son nouvel album, Duct Tape You, en janvier dernier. Composé de 8 morceaux, on y trouve du punk et du garage, tout ce que l’on aime. Plutôt inégal, cet LP passera probablement inaperçu tandis qu’il contient quelques hits qui animeront parfaitement vos soirées “underground”. Voyez plutôt. Duct Tape You est introduit par “Nothin’ to Say“, une sorte de punk complètement barré où le chanteur semble avoir pris le parti de sautiller autant que les accords de la guitare.
“Till You Hear Me” se la joue plus grave, le genre de punk que l’on n’aimerait pas croiser dans une sombre ruelle (à moins, bien sûr, que l’on soit à Columbus). “Jenny Jones” vient surprendre son petit monde avec un peu de surf music, pile lorsque nous en avions besoin. Ce morceau s’impose comme l’un – sinon le – des meilleurs titres de cet LP. Guinea Worms y démontre qu’il peut également captiver son audience avec plus de contrôle. Le son de la guitare n’en demeure pas moins caverneux, et puis, ce genre de morceau, un hymne à la plus belle fille du lycée, n’en finira jamais d’emporter un certain romantisme que l’on aimerait être toujours vivant.
“You Can’t Make Me Cry” nous rappelle volontiers la pop de James X. Boyd. C’est plutôt léthargique, plutôt attachant et tout à fait chaleureux. La transformation du groupe entre ce morceau et “Till You Hear Me” est flagrante. On notera, par ailleurs, à quel point Guinea Worms est meilleur lorsque tend vers une pop bienveillante.
“Hello From Ohio” est peut-être plus fidèle à ce que l’on attend du groupe. Le groupe se la joue clairement ala Parquet Courts. C’est réussi. “Spring Rage” fait ressortir l’aspect D.I.Y. des compo’ de Guinea Worms. Le duo fonctionne plutôt bien et si la mélodie ne fait pas preuve de la plus grande originalité, on se dit que ça doit être bien en live, quand même.
Après “What Is A Dollar” de Chain & The Gang vient “A Four Dollar Hangover” de Guinea Worms. Sorte de mi-chemin entre Royal Trux et Country Teasers. Guinea aurait beaucoup à gagner à explorer ce style musical. “Knockin’ on Hell’s Door” vient, enfin, sonner le glas sur un morceau qui fait indéniablement penser à Damaged Bug.
Au final, Duct Tape You est un album qui explore trop de pistes pour laisser une empreinte visible. Il n’en demeure pas moins que Guinea Worms prouve là être un groupe complet, capable de scorer dans différents styles musicaux. Il devrait désormais se cantonner à explorer un seul de fond en combe, sans quoi il sera trop en surface pour s’attirer les faveurs d’un label de renommée internationale. Et lorsque l’on a des morceaux à l’image de “Jenny Jones“, on se dit qu’il sera dommage de ne pas les partager avec le monde entier. Mais peut-être les 18 ans d’existence du groupe (et sa pochette) prouvent sa volonté de rester l’éternel groupe du lycée, cela qui joue dans le bar de Pitt au coin de la rue. Son Facebook annonce encore son adresse MySpace, je crois que tout est dit.
Liens afférents :
Article sur Country Teasers
Article sur l’album Sunbathing Animal de Parquet Courts
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