Still in Rock présente : Levitation Room (Psych Pop)

Levitation Room, c’est un groupe originaire de Los Angeles qui vient tout juste de faire paraître un nouvel album, Ethos, via Burger Records. On se souvient qu’il avait déjà sorti quelques démos en 2013 avant de revenir en 2015 avec un EP, Minds Of Our Own, qui avait un peu fait parler. Cette fois-ci, Levitation Room a tenté de voir grand. Alors, pour continuer notre semaine à dominante psychédélique, voici ce que l’on y trouve.
L’album est introduit par “Strangers Of Our Time“, de la pop psychédélique plutôt juvénile, façon Temples. Vient ensuite “Cosmic Flower” qui se la joue en plein flower power. On comprend l’univers dans lequel Levitation Room veut s’inscrire et l’on se dit que le revival sixties est en chemin. Le rythme est bon, la basse fait bien le boulot, c’est pas mal, mais manque encore d’originalité. “Loved” prend le relais, sorte de pop plus alambiquée qui rappelle un peu trop l’univers de Jacco Gardner
Lazy Lawrence” n’est pas plus noir ou torturé, Levitation se promeut toujours en tant que vendeur d’orchidées, du style de celui qui passe dans un restaurant parisien après 22h30. On se prend à l’idée d’écouter ce morceau en terrasse, un bon livre à la main histoire de parfaire l’expérience musicale qui peine encore à se suffire à elle-même.


Reasons Why” est probablement le titre le plus réussi de cet album. Levitation casse un peu la routine pour un titre plus velouté que les précédents. Et puis, voici bien l’un des seuls morceaux à varier un peu les plaisirs en cours de route. Le changement de rythmes est une idée qu’il est surprenant le groupe n’explore pas plus. “Standing In The Rain” retombe dans les travers du groupe avant que je vienne “Plain To See“, un titre qui pourrait presque jouer la carte de l’androgyne qui ne s’assume pas. 
There Are No Words” perpétue ce trop-plein de soleil. Le groupe affiche sa volonté de représenter la scène musicale qui mise 100% de ses compos sur des “sun-dried roots”. Certes, mais un peu d’ombre, c’est bien aussi. Et il ne faudra pas compter sur “Til You Reach Your Last Breath” pour nous en emmener un peu. Ce titre a toutefois l’avantage de ne pas trop rappeler les grands noms de la scène psychédélique des années ’60. Ni les Seeds, ni The 13th Floor Elevators, ni les Mysterians n’auront vraiment oser la tartine de bon sentiments avec autant d’assurance. Pour cela, Levitation Room marque des points. Mais “Crystal Ball“, pour conclure, confirme qu’un groupe psychédélique sans jam, ça ne fonctionne pas vraiment ! 
Au final, Ethos souffre de son uniformisme à deux niveaux : avec la scène psychédélique actuelle et avec lui-même. Aucun titre de cet album ne parvient véritablement à se détacher ; pour le hit psychédélique de 2016, il faudra donc revenir. Cet album n’en satisfera pas moins ceux ayant pour quête de se constituer la plus grande discographie de musique psychédélique au monde, mais je doute qu’il parvienne à marquer les mémoires. Alors, pourquoi chroniquer cet album, me direz-vous ? Pärce que le potentiel est là ! Les titres sont bien construits, la voix de Julian Porte a ce filtre romantique qui pourrait faire des étincelles et Levitation Room joue en plein son univers.

Mais il n’en demeure pas moins que le groupe devra l’explorer loin des clichés que l’on notait déjà hier sur l’album d’Holy Wave. En fait, on ne peut s’enlever l’idée que Levitation Room fasse partie de ces groupes qui nous vendent une image sans aller plus loin, à la façon de The Babe Rainbow. Et puis, le monde des twee est peut-être fascinant, mais je doute que sa musique ne soit trop adaptée à la postérité lorsqu’elle se contente de vouloir reproduire ce que tant d’autres formations ont déjà fait. 

Liens afférents :

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *