Still in Rock présente : Pizza Time / Panaderia (Punk Bubblegum Rock)

Pizza Time, c’est un groupe Burger Records, tout ce qu’il y a de plus Burger… à part que ça parle de pizza ! Le groupe a fait paraître sa première K7 sur le label précité en 2013. Il est revenu en 2015 avec un album nommé Todo et voilà que Burger vient enfin de le sortir en vinyle, l’occasion rêvée pour en parler un peu. Et puis, après tout, le dessinateur de cette fabuleuse pochette est aussi celui qui a fait l’illustration du best of Still in Rock de mai 2016, j’ai nommé Frankie Brack

Pizza Time, c’est un peu une ôde au n’importe-quoi-mais-quelque-chose-quand-même. Et pour cause, Pizza Time est probablement le résultat d’une soirée trop arrosée et le groupe renvoie une impression je-m’en-foutiste pour le moins accentuée. Toutefois, plusieurs de ses créations méritent le détour, le parfait alibi pour vos soirées barbecue.


Les productions de Pizza Time ne sont pas bien poussées, ainsi se retrouve-t-on avec un album qui s’apparente souvent à l’état de démo. La différence avec ce groupe et Jimmy Whispers (souvenirs) réside toutefois dans sa force mélodique, l’un ayant travaillé ses créations, l’autre non. Passons. Tout commence avec “PIZZA TIME“, le jingle du groupe. La dose de Bubblegum que ce titre contient est déjà très élevée, de quoi macher le titre introductif pendant un long moment. “Yo No Fui” enchaîne en espagnol, une langue qui revient souvent sur les créations du groupe. On  y comprend que le punk rock de Pizza Time a quelque chose de très doux, surement est-ce l’odeur de la Reine qui met tout le monde d’accord (je parle ici de la pizza). “Tu Cancion” nous fait sortir les mouchoirs. On danse un briquet à la main direction “1-0-5“, un titre toujours aussi jangle pop, mais plus encore que les autres.

No, Mi Tiempo, No” réactive la machine à pizza dans quelque chose de très Nobunny. C’est cette scène-là qui est visée, celle des slackers qui se complaisent dans des créations aussi brutes que nonchalantes. La batterie éternue plus qu’elle cogne sur “Solo Tu“, mais ça fonctionne toujours. “Todo” se veut plus romancé et “Ya Se Fue” nous achève avec quelques secondes plus passives que les autres. Le canapé semble si loin et je ne parle pas du studio d’enregistrement où le groupe aurait pu faire quelque chose de hi-fi. Ouais, mais seulement voilà, du hi-fi aurait probablement tué l’album qui se complait dans ces quelques mélodies esquissés au coin d’un lit.  

Au final, Pizza Time ressemble parfois à Free Weed, parfois à Hunx, parfois à cette scène de gayrage qui ne lésine pas sur la boite à rythmes. Les ressemblances avec notre Druggy Pizza national sont… inexistantes, mais on passerait bien la soirée à écouter l’un et l’autre autour d’une bonne calzone (si tant est que ça compte comme pizza officielle).


Panaderia. Aujourd’hui, le projet Pizza Time semble avoir laissé place à Panaderia (un simple changement de nom) dont la cassette vient également de sortir sur Burger Records. Dans la mesure où David Castillo est aussi le leader de cette formation, beaucoup des sonorités de PT se retrouvent dans P, vous suivez ? “Ya No Me Voy” est assurément l’un des meilleurs titres de cet album, parce que l’un des plus rythmés et des plus colorés aussi. “Una” assume ses ambitions pop,  c’est bête et gentil, c’est validé. 
Et puis vient “Del Corazon“, un titre qui va chercher là où on ne s’y attendait vraiment pas : sur de l’expérimental très bien trouvé. C’est l’un des temps forts incontestables de cet LP. Bon, la fin de l’album part dans une sorte de délire électronique sur lequel je vais m’évertuer de rester silencieux. Notez simplement la présence de “Despedida“, un morceau plus punk et plus fourni que les autres. On serait quand même curieux de savoir ce que donneraient certains des titres de ce groupe avait une production plus pro.


Au final, Panaderia est tout aussi abouti que Pizza Time mais il bénéficie d’une identité moins forte, forcément, la pizza, ça parle à tous les fins gourmets (allez tout de même voir du côté de YouTube). Toutefois, l’aspect DIY demeure et s’il est l’un des points faibles de l’album, c’est également l’un de ses grands points forts. Avec Pizza et Panaderia, on a l’impression d’écouter la musique punk d’un bon pote : ça fait chaud au cœur, c’est encore incomplet mais on aime surtout l’intention. Il faudra maintenant que David Castillo aime plus loin (outre que dans son groupe de country, Dacid & Company), le songwriting est tel qu’il nous le doit. D’ici là, on reprendra bien une part de deep dish

Liens afférents :
Article sur Free Weed
Article sur Nobunny

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