Crazy Bones est un groupe originaire de Toronto (Canada) qui vient de faire paraître son premier EP, Cosmic Drips. Il a récemment ouvert pour CFM – ah…
J’ai une très forte tendance à être réticent lorsque la musique d’un groupe cherche trop de grandiloquence. Entre Crazy Bones et moi, ce n’était donc pas gagné d’avance. Seulement voilà, quelques écoutes de King Gizzard ont eu raison de ma volonté de ne pas chroniquer les morceaux qui emprunte au space rock ce qu’il a de plus détestable. Sortez donc vos t-shirts dragon et vos cartes magic, on va emprunter un petit chemin de détour qui est plein de ronces.
“Angel” veut marquer les esprits malgré une introduction digne d’un groupe allemand des années ’80. Le moins que l’on puisse dire est que l’extrême violence de ces premiers accords marque les esprits – en effet, on ne sait plus bien dans quel film d’horreur on se situe, mais le carnage sonore que nous promet Crazy Bones a du bon. Notons toutefois que Crazy Bones en fait un poil trop sur la partie vocale, cette fois-ci, on croirait entendre un mauvais groupe anglais avec des cheveux gras et bien trop longs. “Delusions“, plus punk, ne vaut pas franchement le détour. Les fans du genre apprécieront, les autres iront vers quelque chose de plus maitrisé.
“I See It” est plus pop, c’est le début des boucles extrêmement bien pensées de cet album. La production assez mid-fi trouve sens et Crazy Bones fait enfin preuve d’un peu de retenue, ce qui lui va à merveille. Le 1% de surf que contient ce morceau en fait quelque chose de très efficace. Crazy Bones chavire dans un rock psyché plus 2010s qu’il ne le fait en introduction.
Vient alors “Melting“, à l’évidence, le grand single de cet album. Lui aussi relativement pop, il laisse place au Crazy Bones que l’on attend depuis les premières notes de cet EP : percutant, incisif mais pas franchement inspiré des groupes de métal un peu gras du bide. La vidéo qui accompagne ce morceau lui donne quelques couleur qui lui vont bien.
Crazy Bones a une maxime : Life, Death & Paranoia. “I Am The Sun“, malgré son intention de nous éclairer un peu trop le visage, est le meilleur représentant de ces trois mots que Crazy Bones semble avoir à coeur d’accompagner toute son existence durant. L’interlude qui vient scinder ce morceau en deux est extrêmement bien fait, une nouvelle preuve de ce que Crazy Bones est bien au-delà du cliché du groupe à la Woflmother qui va cogner fort au risque de paraître ridicule. Tout en contrôle, on se trouve nez à nez avec un final digne de King Gizzard – justement, du groupe psyché dans ce qu’il a de plus noir. Ces dernières minutes vont chercher loin, là où peu de groupes s’aventurent. Le genre psyché est souvent un prétexte à une musique cool et m’as-tu-vue, Crazy Bones démontrent ici que les vrais sauront se reconnaitre entre eux.
Crazy Bones est sur la tangente. Cet EP est tantôt too much tantôt excellent, il faudra vérifier dans les mois à venir quelle sera la direction empruntée par les Crazy Bones. Mais pour l’heure, on se délecte des trois derniers morceaux qui font ce que peu de groupes osent faire : expérimenter. Post Animal avait excellé dans le genre, et depuis, on attendait sagement une nouvelle révélation du genre. Peut-être que Crazy Bones saura prendre ce statut.
(mp3) Crazy Bones – Melting
(mp3) Crazy Bones – I Am The Sun
Tracklist:
1. Angel
2. Delusions
3. I See It
4. Melting
5. I Am The Sun
Liens :
Article sur Post Animal
Article sur Lonerism de Tame Impala
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