Beechwood, c’est un groupe originaire de New York qui a fait paraître son premier album, Songs From The Land Of Nod, l’an dernier via Aline et Burger Records. J’avais croisé la route de cet album à la rentrée dernière, mais je n’avais pas été convaincu. Et pour cause, quelques titres sont en deçà des autres, il suffit donc de tomber sur ces derniers pour ne pas s’en relever. Mais le cours de ma journée de dimanche dernier en a voulu autrement, “I’m Not Like Everybody Else” a changé mon approche, je vais y revenir.
Beechwood est donc un groupe qui fait partie de la nébuleuse de pop semi-psychédélique, celle qui est influencée par Rainbow Ffolly. Souvent, avec ce genre de formation, on tombe sur une musique qui n’invente pas la roue, une sorte de bouillie qui plait aux labels parce qu’elles se vend bien / parce qu’elle fait l’unanimité. Seulement, Beechwood nous donne plus que ça. Beechwood veut une sorte de néo-pop psychée qui, bien produite, ne mime pas les sixties sans ambition.
Oui, Beechwood aime le noir et blanc, il magnifie une certaine idée du rock’n’roll avec des perfectos et des grosses bécanes, c’est un brin passéiste, mais cela le pousse à produire quelques bons morceaux du genre. Ce n’est pas le cas de “Ain’t Gonna Last All Night“, le premier titre qui, trop gentiment, fait penser à un album d’indie pop bien trop fade. “I Don’t Wanna Be The One You Love” force déjà le ton, sans être qualifiable de garage pour autant, et offre une première ouverture vers la scène anglaise. Quant à“C/F“, veut-il du surf ? Du calypspo ? On reviendra après l’écoute de Jonathan Richman. Et “Heroin Honey” est gentil.
Heureusement, “I’m Not Like Everybody Else” donne l’envergure que le groupe semble cacher depuis le début. C’est le refrain qui mérite nos acclamations. C’est lui, aussi, qui semble ne pas être feinté, sans préfabriqué, Beechwood sort de son image de groupe new-yorkais au dessus du lot – de fait – pour mouiller un peu le t-shirt.
Et “This Time Around” d’être tout aussi bon. On y trouve un côté Wytches, c’est nécessairement excellent. Ça reste un brin trop propre, mais hey, n’est pas Lux Interior qui veut. Ce coeur d’album mérite un peu d’amour et “Melting Over You” perpétue le mouvement. “Pulling Through” – en mode automatique – ne présente aucun intérêt, mais “All For Naught” avec ses airs d’Halloween mal assumé a un côté très touchant. Et “Land of Nod“, le dernier, de se permettre ce que doit faire un dernier morceau sur un album du genre : aller chercher de longues minutes pour une transcendance téléguidée. Il aurait pu y aller plus franco, sans aucun doute.
Au final, Songs From The Land Of Nod indique de bonnes choses. J’en parle, malgré les critiques, parce que je suis convaincu du fait que Beechwood puisse créer une belle surprise dans les mois à venir. Pour cela, je crois qu’il devra se retrouver sur un peu plus de D.I.Y., les premiers albums trop produits sont rarement une excellente idée.
Beechwood se cherche encore, entre pop sixties, psychédélisme, élans garage, néo-pop pour amateurs underage. Il me fait en cela penser à Sunflower Bean qui tate le terrain à la recherche d’une identité. La différence entre les deux, j’imagine, c’est que Sunflower est un excellent performer. Beechwood devra donc se soumettre au test comparatif.
Tracklist : Songs From The Land Of Nod (LP, Alive Records / Burger Records, 2017)
1. Ain’t Gonna Last All Night
2. I Don’t Wanna Be The One You Love
3. C/F
4. Heroin Honey
5. I’m Not Like Everybody Else
6. This Time Around
7. Melting Over You
8. Pulling Through
9. All For Naught
10. Land of Nod
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