Crocodylus: un bon délire australien


Crocodylus, c’est un groupe auto-proclamé Northern Beaches most disappointing band“. Ils ajoutent : ” 🐊”. Originaire des New South Wales (Australie), son petit truc à lui, c’est la garage pop qui flirte au loin avec le slacker. C’est une aventure d’été comme elles n’existent que dans les séries télévisées. Sans jamais se prendre trop au sérieux, les Crocodylus n’osent pas vraiment s’engager, parce que cela prend du temps. Formé en 2014, il a fait paraître Bummed Out (son premier EP) en 2016 avant d’enchainer avec Christian Syrups. Je me souviens avoir été agréablement surpris par ce dernier qui avait vu le jour en novembre 2017, mais m’être dit néanmoins que la production était trop chancelante pour que je m’y consacre plus d’une journée. 
Crocodylus fait donc incontestablement partie de ces groupes dont le potentiel semble être immense, et inexploré en grande partie. Je suis donc heureux de voir que ses deux derniers morceaux, “My Baby” et “My Love” haussent le ton et mettent Crocodylus sur le parfait lanceur.
My Baby” est le genre d’hymne que l’on chantonne sur son vélo, les cheveux au vent et le sourire aux lèvres, avant d’aller se crasher dans la voiture du voisin, puni d’avoir eu l’air trop con l’histoire d’une seconde. Mais il faut dire qu’il est difficile d’écrire une chanson d’amour sans être mielleux. Peut-être qu’elles sont meilleures lorsqu’elles assument le côté eau de rose, même en matière de garage. C’est ce que la power pop nous dit, elle qui n’est pas si éloignée du punk. Ce titre nous le dit, aussi.


My Love” est… une chanson d’amour ?! Assurément, on ne pleure pas des larmes de Crocodylus pour rien. Un brin plus sixties-dark, il reprend la recette chorus que cette décennie a tant utilisé, mais heureusement, ajoute un côté rock’n’roll gore qui n’est pas étranger aux Cramps / groupes de surf rockabily. Alors ça va. Crocodylus s’en tire bien, on a frôlé le Night Beats, ou pire, le Mystery Lights.




Ces deux titres sont bons. Alors certes, ce ne sont jamais que deux morceaux, mais ils montrent la voix d’un Crocodylus qui produit mieux ses morceaux et qui, s’il ajoute une touche de psyché, pourra fièrement faire partie des disciples de King Gizzard. Crocodylus est pour l’heure un bon délire, mais il arrive que les bons délires ne transforment en quelque chose de fantastique. Leurs voisins, King Gizzard justement, en sont le meilleur exemple. Je leur souhaite le même parcours. Et pour que vous le leur souhaitiez également, je vous laisse avec deux vidéos qui ne manqueront pas de convaincre les convaincus.

(mp3) Crocodylus – My Baby
(mp3) Crocodylus – My Love

Tracklist : My Baby (7inch, 2018)
1. My Baby
2. My Love

Liens :
Article sur les Cramps
Article sur les Bad Pels

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *