Jollys, c’est un groupe originaire de Chicago qui vient de faire paraître son nouvel album, Sweet Freak, via Dumpster Tapes. S’il fait dans la garage pop, il est en réalité des proches des sonorités de Hunx, Nobunny and company. Jollys semble également aimer la pop cheesy, les mélodies à la Lolipop Records et tout ce qui tend vers la bubblegum.
Cet univers dans lequel s’inscrit Jollys est particulièrement bienvenu dans la mesure où, depuis la disparition de Warm Soda, la power pop est en grande perte de vitesse. Doit-on s’y résoudre ? Jollys peut-il sauver la baraque ? Il serait injuste de faire peser cette responsabilité sur lui tant il ne se revendique ni ne joue véritablement de la power pop. Oui, mais !
“You Make Me Want to Do Drugs” nous dit déjà beaucoup de cet album. Il est pop, il tente des refrains entêtants toutes les 30 secondes et il cherche l’efficacité à tout prix. “Be A Punk” n’en démord pas. Et “Dolls” d’être plus bubble que les autres, parce que l’on semble être enfermé dans une immense boucle rose fluo.
“Down and Out” aurait des ancêtres sixties qu’on ne serait pas étonné. Bon, les refrains avec 150 pistes vocales, ça va un peu, mais… “Waste of Time” vient clore la face A de cet album sur ce qui s’apprête le plus à un titre de garage rock de tout l’album. C’est, aussi, l’une des grandes réussites de cet LP, le refrain est parfaitement fait et Jollys délivre des accords pop sans le moindre encombre.
“It’s You” introduit la seconde moitié de cet album ; toujours sur le thème de l’amour. “Heart Shaped Eyes” le fait mieux encore. Jollys ne semble pas vouloir se détacher de sa pop glamour. Vient alors “I’m Not the Guy” qui pourrait être un titre d’Hunx, un single de plus dans ses Gay Singles.
“You Don’t Care” n’a jamais voulu autre chose qu’être un titre Burger. Voilà, c’est ça ! Jollys est le groupe Burger par excellence, d’où les allures début 2010s de son album. Il aura fallu du temps pour le comprendre. Et “Milwaukee” de conclure sur un titre curieusement enregistré.
Au final, Sweet Freak est fort sympathique, Sweet sans être Freak parce qu’on ne peut pas vraiment dire qu’il nous surprenne ou qu’il soit weirdo, mais ses titres sont suffisamment efficaces pour ne pas que l’on décroche de son écoute. La production mid-fi est plutôt bien faite aussi. En ressort toutefois une impression mitigée tant on a l’impression que Sweet Freak pourrait être un groupe plus percutant. Et/ou plus trash ?! Peut-être que je lui reproche au final de ne pas vraiment trancher : entre power pop et Nobunny son coeur balance, et moi, je le voudrai très pop bubblegum ou très sale. A défaut, je retiens les morceaux qui prennent cette double direction, et j’attendrai le prochain album de Jollys avec impatience, curieux de voir ce qu’il fera de ce dualisme.
(mp3) Jollys – Waste of Time
(mp3) Jollys – I’m Not the Guy
Tracklist : Sweet Freak (LP, Dumpster Tapes, 2018)
1. You Make Me Want to Do Drugs
2. Be A Punk
3. Dolls
4. Down and Out
5. Waste of Time
6. It’s You
7. Heart Shaped Eyes
8. I’m Not the Guy
9. You Don’t Care
10. Milwaukee
Liens :
Article sur Bee Bee Sea (italien)
Article sur le groupe Freez (italien aussi)
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