Rex Wonderful & The Silk Sheets, c’est un groupe originaire de Summertown (Australie) qui veut redonner une vie plus relax aux Velvet Underground. Comme beaucoup de groupes australiens, la voix est nonchalante et le style décontracté. Mais sa musique est particulièrement sèche, ce qui le démarque de nombreux groupes du pays qui n’en finissent pas de rajouter dans le gras des accords de guitare : c’est l’influence du BBQ sur le rock australien.
Rex Wonderful & The Silk Sheets sort son premier album via l’excellent Tenth Court de Brisbane. Avec, il veut “make available to the world the wealth of beautiful scumbag talent inhabiting Australia“. Rex est donc le nouveau scumbag du moment. Et nous, ses scumbags rien qu’à lui. Servez-vous une grande tasse de café, trouvez-vous un petit coin de forêt, sortez votre carnet de dessin et allez écouter Rex Wonderful & The Silk Sheets. Avec lui, le rock’n’roll n’est pas qu’une affaire de fête, c’est également l’excuse pour la paresse que les Australiens savent magnifier. En ce sens, un EP plus australien que Ego Death, tu meurs.
“Mimosas“, c’est une très bonne introduction. L’influence Velvet est déjà là (surement est-ce dû à la seconde guitare d’accompagnement). Rex Wonderful & The Silk Sheets introduit sa route vers un monde gentil. Et sur “Circles“, Rex Wonderful & The Silk Sheets nous fait comprendre qu’il ne départira pas de sa formule : tempo ralenti, paroles distillées par-fi par-là (ça, c’est Pavement) et une batterie pot de yaourt pile comme il faut. Quant à “Body Con“, il n’a jamais été aussi proche de la bande à Lou Reed.
Peut-être que l’on aurait bien voulu un truc un peu différent pour attaquer la face B, mais force est de constater que l’on ne peut plus se lever de notre chaise, alors, la garage pop (ou garage slow rock ?) de Rex Wonderful & The Silk Sheets semble être devenue notre meilleure amie. “Worry Lines” est donc dans la lignée de ses frères de sang. “Humidity” aussi, bien que j’y trouve un plaisir distinct dans cette guitare proto proto proto (n’est-ce pas ?). “Hubris“, enfin, vient enfoncer le clou dans notre petite baraque au bord du lac. On pourra y organiser la fête des mulets, faire des concours de citrouilles et regarder des courses de kangourous. C’est le mode de vie que Rex Wonderful & The Silk Sheets semblent nous offrir. Une véritable pub T.V., qu’il disait.
Au final, Rex Wonderful & The Silk Sheets jouent à fond la carte du groupe chemise hawaïenne en pleine Australie. “This aggression will not stand, man“, que disait le Dude. C’est bien ça que nous propose le Rex. Son rock’n’roll est fait pour aller se balader en plein village, pour aller boire des sirops ou ramasser les feuilles. Il n’est pas violent, il n’est pas aggressif non plus et il ne suscite pas particulièrement l’envie d’aller festoyer. Il est là, comme un bon pote avec qui on passe son dimanche après-midi. Il se fait suffisamment remarquer pour qu’on l’aime bien.
Tracklist: Ego Death (LP, Tenth Court, 2018)
1. Mimosas
2. Circles
3. Body Con
4. Worry Lines
5. Humidity
6. Hubris
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