Je tiens The Courtneys comme étant le meilleur groupe de slacker féminin au monde, sans aucune commune mesure. Son dernier album en date, II, est une merveille que je n’hésiterai pas à faire paraître dans le top de la décennie (je vous en dirai plus en temps voulu). Je scrute donc chacun des mouvements du groupe avec minutie. A vrai dire, je me questionnais récemment sur l’actualité du groupe et décidait donc d’aller “surfer” sur le net à l’encontre d’information. Rien. Pas un signe de vie.
Il aura fallu que je patiente quelques jours seulement pour tomber sur une session Audiotree du groupe. Il n’y joue que peu de nouveaux morceaux, mais je ne pouvais résister à la temptation d’en parler malgré tout. Et pour cause, je profite de toutes mes “vacances Still in Rock” pour me recentrer sur la musique qui compte vraiment pour moi. Cette année, je n’ai pas cessé d’écouter les Singles Vol. 3 des Oh Sees ainsi que Garageland. Les Courtneys me font définitivement penser au dernier cité, parce qu’elles sont grungy sans être grunge – un véritable tour de force à l’époque des Garageland – et qu’elles sont douces sans être twee (voir l’article d’hier sur HoneyBunch). La session est introduite par “Silver Velvet“, l’un des grands hits du groupe – si tant est que certains de ses titres n’en soient pas. Le son est logiquement moins travaillé qu’il ne l’est sur la version studio, il est davantage crunchy et râpeux. C’est “Minnesota” qui en bénéficie le plus. Ses derniers instants sont flamboyants. On y voit les Courtneys se mouvoir sur scène avec la détermination de Lance Armstrong au moment de la piqure. Elles dégagent quelque chose de tout à fait particulier, une énergie inimitée, voyez le final de “LostBoys“, voyez la tranquilité avec laquelle le groupe arrache ses mélodies, il passe en force sans forcer, il est facile.
La seconde moitié de cette session n’en est pas moins excitante. Les Courtneys attaquent avec “Freak Next Door” dont je n’avais pas connaissance. La voix de Jen Twynn Payne est plus en difficulté sans le travail studio mais l’on se réjouit de ces sonorités toujours aussi nineties et rentre-dedans. Et la machine à hit reprend de plus belle avec “NuSundae“. Le petit dernier, “Nathan for Me“, est révélé ici pour la première fois. Véritable déclaration d’amour à un certain Nathan non identifié, il est l’occasion de réaffirmer le son du groupe dans une direction plus shoegaze encore. D’annoncer du nineties pour la décennie 2020s.
Au final, cette session est l’occasion de rappeler à quel point les Courtneys forment un groupe génial. Enregistrée le 14 décembre dernier à Chicago, elle pointe les nouveaux arrangements du groupe, mais surtout, elle vient nous rassurer sur l’avenir de ce dernier. Le slacker a besoin des Courtneys, parce que lorsqu’il se détache trop des années 90s, il devient super cheesy et tend à l’uniformisation. Avec les Courtneys, le passé resurgit dans son plus bel appareil : un jean déchiré, un K7 de Slacker sous le bras et une vieille casquette usée.
Tracklist: The Courtney’s : Audiotree Live Version (2019) 1. Silver Velvet (Audiotree Live Version) 2. Minnesota (Audiotree Live Version) 3. Lost Boys (Audiotree Live Version) 4. Freak Next Door (Audiotree Live Version) 5. Nu Sundae (Audiotree Live Version) 6. Nathan for Me (Audiotree Live Version)
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