Zig Zags, c’est un groupe originaire de Los Angeles sur lequel je ne pensais pas écrire. Pour tout vous dire, j’ai longtemps hésité à publier cet article. Seulement, quelques écoutes de son nouvel album ont fini par me convaincre qu’il avait sa place dans la lineup de Still in Rock. Il faut dire que je n’ai jamais apprécié tout ce qui touche au métal, et qu’ainsi, je n’ai jamais eu comme intention de mettre ces genres à l’honneur. C’est même plutôt l’inverse, Still in Rock est punk et power pop et slacker et garage et post-skate (maintenant), tout ce qui s’oppose au métal et au classic rock.
Ouais, mais Zig Zags font des ponts, et les ponts permettent l’accès à des parties de la ville que l’on ne connait que trop mal. Ce nouveau quartier est celui des rockeurs qui se prennent pour Alice Cooper rencontre Black Sabbath rencontre un pauvre type avec ses guitares à doubles manches. Certaines rues sont clairement inintéressantes, je pense à “Punk Fucking Metal” et “Fallout” qui en font tellement que même Slayer lève les yeux au ciel. D’autres ruelles sont plus proches de Tenacious D, en ce sens qu’elles font sourire, mais finissent par nous pomper l’air, c’est le cas de “Ms 45“ et “The Shout“. Certains squares méritent à l’inverse que l’on s’y attarde pour une bière ou deux. À vous de décider ensuite si vous souhaitez y prendre un hôtel pour la nuit.
“Killer of Killers” introduit ce qui semble être davantage un punk cérémonial qu’un vieux morceau de doom, mais c’est “No Way Out” qui m’a véritablement fait rentrer dans l’album. Son interlude instrumental est excellent, elle rapproche le groupe du stoner de Fuzz and co. On se souvient alors que le premier album du groupe était produit par… Ty Segall himself. Le titre m’évoque par ailleurs les images de Contra, ce vieux jeu-vidéo (image ci-dessous) auquel la pochette pourrait être une référence cachée.
Et c’est avec “Why I Carry A Knife” que l’album mérite votre attention. Voici la jolie place dont je vous parlais, celle sur laquelle on traine de banc en banc, génération 90s. Certes, Zig Zags y rencontre que se balader sans un couteau est suicidaire, mais je maintiens malgré tout que le son de sa guitare est plus accueillant qu’il ne l’était sur les premiers titres. Je gage que tous ceux qui ont un jour passé trois heures en compagnie du Ty Segall Band y trouveront leur compte. Et sur le final, ça ne rigole pas.
“They’ll Never Take Us Alive” de venir voler un riff aux Ramones pour ce qui est, finalement, le meilleur titre de cet album. Zig Zag y joue à fond la carte Arnold Schwarzenegger. C’est l’armagedon dans toute sa splendeur. Malheureusement, “Nothing To Do” et “God Sized” finissent par imploser à vouloir trop en faire. Pas grave.
Au final, il y a deux Zig Zags : celui métalleux, et celui de ces jeux vidéos des années 90s à la Terminator dans lesquels tous les types ont des gros bras tatoués et des coupes en brosse bien carrées. Je ne crois pas avoir déjà chroniqué un album qui m’évoque cet univers depuis la création de Still in Rock. Je tiens donc ces morceaux comme étant une franche réussite.
Tracklist: They’ll Never Take Us Alive (LP, RidingEasy Records, 2019)
1. Punk Fucking Metal
2. Killer of Killers
3. Fallout
4. No Way Out
5. Ms 45
6. The Shout
7. Why I Carry A Knife
8. They’ll Never Take Us Alive
9. Nothing To Do
10. God Sized
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