Friends, I’m very happy to introduce Still in Rock’s ranking of the 20 best LPs of 2019. As I did these last few year, these LPs have been carefully selected with the ambition to recall, in several years from now, how great these last 365 days were. You’ll find freshly written reviews for each of them. For more, please feel free to go back to the full album reviews. Alright, let’s go!
20. Wand – Laughing Matter
Best albums for musicians of 2019
EN: It took me quite a long time to write about this album. I thought it would be one of these LPs that experiment (a little) and are (way too) pretentious. But in fact, Laughing Matter is the band’s best work, an album that offers something really new. If there was an underground rockers’ school, Laughing Matter would be taught there. I therefore recommend it particularly to those who are interested in the scene, whether they are musicians, journalists or fanatics.
FR: Je n’ai chroniqué que tardivement cet album de Wand qui me semblait être, une fois encore, un de ces albums qui expérimentent (un peu) et qui sont prétentieux (beaucoup). En réalité, Laughing Matter est ce que le groupe a fait de mieux, un album qui propose quelque chose de véritablement nouveau. S’il y avait une école des rockeurs undergrounds, Laughing Matter y serait enseigné. Je le recommande ainsi particulièrement à ceux qui s’intéressent de très près à la scène, qu’ils soient musiciens, journalistes ou fanatiques.
19. Ty Segall – First Taste
Best albums with more than 10 instruments of 2019
EN: This year, Ty Segall released a guitar-free album. By doing so, he imposed a strong artistic constraint on himself, which could have delivered him. It did not. The result is rather average, mainly because First Taste is too demonstrative. It nevertheless remains a Ty Segall album, which several tracks brilliantly remind us of.
FR: Ty Segall a tenté le coup de l’album sans guitare. Il s’est ainsi imposé une forte contrainte artistique, et lorsque l’on sait que la contrainte libère, on pouvait logiquement s’attendre à un album d’exception. Il ne l’est pas véritablement. Si le résultat n’est pas à la hauteur de ses espérances, c’est que First Taste est trop démonstratif, trop peu tourné vers son public. Il n’en demeure pas moins un album de Ty Segall, véritable légende de la décennie, ce que plusieurs morceaux nous rappellent avec brio.
– The Fall
FR: SIZ est arrivé sur la scène française avec un premier album coup de boule – c’est plus fort qu’un coup de poing – qui a fini d’assoir la supériorité bordelaise sur cette fin de décennie française. LIQUID est, je trouve, une création très Bret Easton Ellisienne tant elle est eighties, tape à l’œil, trash, droguée, jeune et fougueuse. Je prends le pari que l’on se souviendra bientôt de cet album comme le premier essai d’un artiste majeur de la scène underground française. La suite bientôt.
(mp3) SIZ – Fantasize
FR: Années après années, Vaguess sort ses albums DIY comme un peintre délivre ses croquis. Have A Good Summer est une fois encore la parfaite illustration de ce qu’un album parfaitement underground – en ce sens, un véritable album de chambre – peut délivrer de meilleur. Les titres semblent n’être que des premiers jets, mais l’intention Vaguess finit toujours par l’emporter. Il y a trop d’amour dans cet album pour que l’on puisse y rester insensible. Vinny représente les meilleurs artistes DIY de la décennie, ceux qui le sont véritablement.
FR: Si on est loin des chefs d’œuvres Deerhunter des années 2010 à 2013, Bradford Cox continue, par moments, à faire savoir à la terre entière qu’il est un artiste torturé capable de véritables singularités dans l’histoire de la musique. Peut être n’est-il pas assez classique (au sens d’Hermann Hesse) pour produire sans cesse l’impensable, pour que ses créations accrochent sans cesse le divin, mais sur Why Hasn’t Everything Already Disappeared?, il délivre une fois encore ce que la pop légèrement expérimentale peut faire de mieux.
FR: Mike Krol, c’est un artiste culte en devenir. Alors qu’il sort ses albums au compte goute, il réalise un sans-faute qui marque les milieux slacker et trashouilles des années 2010s. Power Chords en est un excellent exemple. Jamais Mike Krol n’avait délivré un album si bien produit, et toujours, on retrouve cette même ironie d’une Amérique désabusée qui n’a finalement rien de mieux à faire que de faire de sa nonchalance une fête permanente.
FR: King Gizzard avait littéralement pulvérisé 2017 avec cinq albums exceptionnels avant de se taire toute une année durant, en 2018. Cette année, il a fait paraître deux albums et c’est ici Fishing for Fishies qui retient toute mon attention. Si l’on peut logiquement s’attendre à ce que le groupe soit classé bien au-delà de la 14ème place, je relève ici un album corrigible, mais suffisamment guilleret pour que, lorsqu’une envie twee s’empare de moi, je veuille le transformer en bande-son d’un univers gentil. Ouais, cet album est gentil, et c’est déjà beaucoup.
FR: Van Morrison incarne la poésie 60s, Nick Drake celle des années 70s, et Chris Cohen incarne la poésie de notre époque. Son troisième album raconte les émotions, les peurs et les espoirs de l’un des meilleurs compositeurs des années 2010s. Il rappelle à quel point la musique est un art supérieur, parce qu’elle permet, à travers une création autocentrée et personnelle, d’enchanter l’âme de plusieurs milliers.
(mp3) Chris Cohen – Edit Out
FR: Jamais je n’aurai pensé placer un album de ce style si “haut” dans un classement Still in Rock. J’ai vomi mainte fois le troisième album de Tame Impala, parce que trop électronique, et voilà que je me retrouve à faire l’apologie d’un groupe canadien qui a probablement composé tout son album sur un ordinateur. Oui, mais voilà, Men I Trust est l’un des meilleurs créateurs de mélodie de l’année 2019. Bien entendu, ses textures sonores sont douces et agréables, mais je suis davantage conquis par ses boucles qui me rappellent, chacune à leur façon, l’univers si merveilleux de twin peaks.
FR: Les princes australiens auront fini par délivrer un excellent album qui, je l’espère, va enfin les placer sur les devants de la scène australienne. Si le groupe n’a pas tout l’attirail des formations propulsées par le système (agents, tourneurs, label…), il n’en produit pas moins une pop garage à la hauteur des meilleures choses du genre de la décennie. Avec Cooperation, The Vacant Smiles emportera l’adhésion de tous ceux qui l’écouteront. Surf, enjoué, mid-fi et créatif, Cooperation est une franche réussite en plein dans la ligne éditoriale de Still in Rock. À nous d’en devenir les portes-paroles.
FR: Avec Here Comes The Cowboy, Mac DeMarco a surpris son monde en délivrant un album minimaliste que certains, ignares, ont jugé paresseux. Les critiques désobligeantes que j’ai pu lire sur cet album me rappellent celle que l’on croise au sujet de l’art moderne (appréciez la généralisation : Art Moderne). Différentes façons de façonner la musique peuvent conduire à des choses merveilleuses, mais laisser les morceaux dans leur état le plus brut est parfois tout aussi inspiré. Mac DeMarco met sa musique à nu, loin de sa guitare jangle pop et de ses rires narquois. Pour les autres, il reste les albums bien trop compliqués et démonstratifs de David Bowie.
9. Mozes and the Firstborn – Dadcore
Best almost dad rock of 2019
(full review here)
FR: RTL2 est de retour sur le devant de la scène. La culture dadcore n’a jamais semblé aussi proche d’infiltrer les milieux undergrounds, ah, je vois déjà les jeunes gens de 21 ans avec leurs petits gilets de papa à bord d’un break trop chargé. Mozes pourra alors se targuer d’avoir était le premier à annoncer le mouvement, comme Richard Hell a annoncé la blank generation. Après tout, ce n’est pas pour rien que Mozes est l’une des meilleures formations européennes de cette décennie.
FR: CFM, c’est le grand cabinet des curiosités des années 2010s. En trois albums à peine, il est parvenu à donner un énorme coup de fouet à la scène qui a souffert du départ de Ty Segall pour d’autres contrées. Je ne sais pas si Soundtrack to an Empty Room est ou non son meilleur LP, une chose est certaine, il consacre CFM comme grand chaman de la décennie, un artiste qui aura poussé les limites du garage. Plusieurs l’ont depuis suivi. Combien peuvent se vanter d’être des leaders dans un monde où la culture est à ce point décentralisée ?
7. Pinch Points – Moving Parts
FR: Sans le moindre doute, Pinch Points a délivré le meilleur premier album de 2019. Les groupes comme lui sont la véritable raison d’être de Still in Rock, ils expliquent ce pour quoi j’attaque toujours le mois de janvier avec excitation. On ne sait jamais quand de telles formations vont apparaître, mais la loi des séries fait qu’il y a toujours une excellente surprise ou deux au tournant. Cette année, Pinch Points a fait paraître un album de post-skate qui marquera les débuts du genre. Il mérite ainsi sa place dans les livres d’histoire, surtout, dans les meilleures salles de concert du monde entier. Avec Moving Parts, Pinch Points en fini de butter la scène slacker qui s’essouffle jour après jour. Il amorce un rock’n’roll plus éclairé, le véhicule de quelque chose de plus grand qui, je crois, n’a pas encore éclos.
FR: S’il y a bien un groupe qui mérite la palme de chouchou Still in Rock, c’est TH da Freak. Que l’on me soupçonne ainsi de porter des jugements biaisés à son encontre est bien normal. Ils le sont. Je ne parviendrai jamais à comprendre les âmes qui ne voient pas en Th da Freak la meilleure chose musicale qui soit arrivée à la France. TH a dynamité 2019 avec un album qui est assurément nineties, et à vrai dire, il finit d’en faire un groupe majeur des années 2010s, tout pays confondu. Ah, si seulement tous les artistes avaient ce même dynamisme, le Jurassic World dans lequel on vit serait alors un véritable Babe World, lieu conçu pour le rire et l’excès. TH serait son guru.
FR: Amyl, c’est la consécration redneck. Cela fait plusieurs années déjà que différents groupes essaient de redonner ses lettres de noblesse à la culture que l’on associe désormais au cliché d’un type dans l’Arizona qui élève ses poules en salopette (c’est le type qui porte la salopette, pas les poules). Amyl l’a fait. Amyl and The Sniffers (l’album) est une énorme violence pour qui se préoccuper de la scène garage et punk un peu grasse, que dis-je, de la scène huilée à la souillure de hot dog. Ce n’est pas pour rien que l’écoute de cet album fait suinter.
FR: J’ai longtemps dénigré les groupes de pop punk. Je les trouvais vulgaires, je préférais le garage expérimental que je trouvais bien plus distingué. J’y entendais une musique facile pour les amateurs d’American Pie qui n’avaient jamais su passer à être chose. Et puis, quelques rares groupes à l’image de PUP sont apparus. Ils ont repris le genre, se sont débarrassés de ses codes souvent ringards et emo, ils en ont finalement fait un style innovant qui n’oublie rien de son énergie adolescente. Morbid Stuff est à ce titre la meilleure chose de la décennie, du pop punk distordu qui pourrait bien amorcer un nouveau mouvement pour les années 2020s, à lui tout seul.
3. Sheer Mag – A Distant Call
Best East Coast album of 2019
(full review here)
FR: Sheer Mag, c’est un groupe qui, sur le papier, n’aurait pas dû être parmi les meilleurs de la décennie. L’idée était trop évidente. Empruntant le son de sa guitare aux Strokes et son fighting spirit aux chanteuses de riot grrrl, Sheer Mag n’en finit pas de délivrer hit sur hit si bien que l’on a parfois l’impression qu’il ne sait pas comment composer des morceaux intermédiaires. A Distant Call ne déroge pas à la règle. On l’écoute avec l’enthousiasme d’un enfant de 9 ans à l’abord d’une fête foraine. C’est une orgie lollipop.
(mp3) Sheer Mag – Blood from a Stone
FR: Je ne parlerai jamais des années 2010s sans parler de Dumb. Comme l’an dernier, Dumb occupe la deuxième place du classement Still in Rock. Cela veut dire qu’en deux albums à peine, il sera parvenu à marquer la décennie au fer rouge. Dumb est à ce titre le groupe le plus fulgurant de la décennie. Qui plus est, sa musique est largement faite de post-skate, ce style rapide, nerveux, anti-slacker, et surtout, avant-gardiste. L’emballement de sa musique traduit les grands moments de la vie, ceux que l’on veut expérimenter sans attendre, avec force et exaltation. Toute personne sur terre devrait s’enivrer de la musique de DUMB et se connecter ainsi avec la chose la plus primale qu’il y a en chacun de nous.
1. Oh Sees – Face Stabber
Best album of 2019
(full review here)
FR: John Dwyer est l’un des musiciens les plus inventifs, bruts et impétueux de l’histoire. Pour la troisième fois en 10 ans, Oh Sees occupe la première place du classement Still in Rock. C’est donc peu dire qu’il aura véritablement écrasé le reste de la scène. Son nouvel album, Face Stabber, est une énième démonstration de ce que les Oh Sees échappent à toute comparaison. De toute l’histoire de l’humanité, l’Art (cette fois-ci avec une majuscule) n’a jamais était si explosif. Une simple écoute de Face Stabber suffit à s’en convaincre. Ses déflagrations devraient ainsi être consacrées comme neuvième merveille du monde. Les détracteurs, s’il y en a, devraient être chassés. Il nous faut une dictature Oh Sees. Que les autres soient humiliés.
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