PREMIERE: Coude, nineties iconique

Au Larousse, le mot “coude” est défini comme “articulation située à la jonction du bras et de l’avant-bras”. Si je le précise, c’est que cet article sur Coude, groupe français originaire de Douarnenez, est le dernier sous le format actuel de Still in Rock. La semaine prochaine, j’introduirai les classements de fin d’année 2019. En décembre, je parlerai des classements de la décennie, et puis, j’introduirai un nouveau Still in Rock. Cet article fait donc le lien avec le futur, il articule deux décennies, deux époques. Il complète également un cycle, parce que comme me l’a dit son label, “je suis presque sûr que c’est sur Still in Rock qu’on a découvert Coude, la boucle est bouclée”. Bref, je me plais à vous raconter l’envers du décor, mais il est temps désormais pour moi de vous parler du groupe du jour, le reste attendra.

La raison d’être (véritable) de cet article est en effet de vous présenter, en exclusivité intergalactique, le nouveau clip de Coude, “Rave Down“. Les plus pressés d’entre vous auront déjà visionné la vidéo en introduction, pour les autres, je vous invite à le faire et à oublier le reste de cet article. Bien entendu, il faudrait être fou pour ne pas voir dans ce clip une référence (hommage ?) à Sonic Youth (liste des meilleures vidéos du groupe). Si la vidéo est superbement réalisée, notamment grâce à un jeu de lumière savamment pensé, je ne m’attarderai plus que sur un seul point : la boucle qui introduit la 3ème minute. Elle est en tout point phénoménale. Coude y atteint véritablement la stratosphère Sonic Youth, seul groupe de l’histoire à gérer les enchainements avec tant de facilités.

Qu’il me soit également permis de toucher quelques mots du nouvel EP du groupe qui mérite tous les lauriers de Jules. Save Our Souls, en effet, est une excellente nouvelle pour qui s’intéresse de près à la scène nineties, non pas du côté slacker de la force (Pavement, Garageland, Weezer, Tullycraft), mais du côté plus expérimental des choses (SY, Polvo, Portastatic, The Jesus Lizard, Duster…).

You Will Never Be Mine“, par exemple, a des allures de Blonde Redhead, ce que je n’ai pas entendu dans le rock français depuis… jamais ?! La production magnifie les deux guitares jusqu’à tirer sur un son noisy parfaitement distillé. Quant à la gravité de “I Told You Twice“, titre qui pourrait être la scène de fin d’un film culte de style True Romance, ou Seven, elle achève ce que seule la musique dissonante peut seule produire. Heureusement, “Save Our Souls” est plus gai, ou l’est-il vraiment ? La voix de Dom Le Floch y fait des merveilles. Kazu Makino dirait oui. Quant à l’interlude dans laquelle j’entends un brin de jazz dans la façon dont la batterie est placée, je jubile. Coude vient de mettre un coup de poing à la scène française.





TracklistSave Our Souls (EP, Influenza Records, 2019)
1.
Break Your Balls
2.
Rave Down
3.
You Will Never Be Mine
4.
I Told You Twice
5.
Save Our Souls


Liens :
Article sur le premier LP de Coude

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