Il est des rencontres tardives qui n’en sont que plus belles, celle d’Angus & Julia Stone en est assurément l’une des meilleures illustrations.
Entendu pour la première fois il y a deux ans déjà, ce duo australien n’avait pas vraiment retenu mon attention. Mais voilà que le mois dernier le hasard les mettait à nouveau sur ma route. Une affiche de concert à moitié arrachée, un ami venu d’Australie, il n’en fallait pas plus pour me donner envie de pousser l’écoute un peu plus loin.
D’apparence classique lors d’une écoute distraite, “Down The Way“ se dévoile au fil du temps. La voix douce et cristalline de Julia s’entremêle à merveille avec le timbre douloureux d’un Angus énigmatique. Différents mais complémentaires, c’est ce paradoxe qui les caractérise le mieux car sous couvert d’une musique ensoleillée les sentiments se révèlent parfois violents. Et pour cause, s’il est question de rencontres tardives, le frère et la soeur en on fait la douloureuse expérience. Séparés de force par le divorce de leurs parents, Angus et Julia se perdent de vue prenant des voies diamétralement opposées. C’est finalement quelques années plus tard, en Amérique du Sud, qu’ils réapprendront à se connaître au travers de la musique. L’osmose définitivement (re)trouvée, leur musique est faite de sentiments à fleur de peau, de mélodies folk frissonnantes et de rythmes entêtants. Loin de l’indolence du folk aseptisé de Jack Johnson, “Down The Way” affirme sa singularité.
Vous l’aurez compris, Angus & Julia Stone jouent des airs intimistes, de ceux qui se dévoilent dans l’étroitesse d’une petite salle ou au creux d’une oreille attentive. Typiquement le genre de musique qui vous poursuit sans jamais lasser.
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