Album Review : Wu Lyf – Go Tell Fire To The Moutain (Rock Lo-Fi)


Album Review : Wu Lyf

Go Tell Fire To The Moutain



Lorsque je parle de Wu Lyf (World Unite Lucifer Youth Foundation) autour de moi, l’ignorance demeure dans la grande majorité des cas. Cette chronique, prévue depuis environ 1 mois, c’est vu voler la vedette par les albums reviews que vous savez. Je ne doute pas que d’ici 60 jours, ce nom vous semblera familier, il vous sera difficile de situer la sortie de l’album tant certains titres vous seront devenus communs. Il sera – autour d’un café où d’une bière dans un pub – un sujet de discussion passionné.


Cet album est un grower en puissance, c’est là certes la lineup de StillinRock, il me semblait toutefois que Go Tell Fire To The Moutain méritait cette mention plus qu’un autre. La raison principale de cette étiquette est la force principale de cet album : la voix d’Ellery Roberts. On se demande encore comment ce dernier a pu bien faire pour avoir une voix – si jeune – à ce point cassée. Faut-il vraiment le savoir ? Pas certain.


Les paroles, de façon globale, sont à l’image du nom du groupe : sanglantes, pessimistes et révoltées, Wu Lyf ne mache pas ses mots. Pour informations, les textes furent pour une grande partie d’entre eux écrits il y a deux ans alors que Wu Lyf avait pour projet la réalisation d’un court métrage.


Pour ce qui est de la partie la plus technique, Wu Lyf avoue toujours garder la première prise. Aussi, le groupe a enregistré les titres de l’album dans une église de Manchester. A priori satisfaits de l’effet donné, il s’est avéré que les quelques démos étaient en réalité trop lo-fi en raison des reverbs trop nombreuses. Chaque son et chaque instrument furent ainsi travaillés en studio afin de redonner un état brut à cet opus. Le résultat est techniquement fort réussi, difficile à situer tant dans le style que dans le temps. Place à la critique détaillée :


  • L Y F : Première approche difficile de Wu Lyf. Ce titre se joue d’un style très profond qui est souvent pompeux. “L Y F” est trop répétitif pour être un titre d’appel.

  • Cave Song : Autre titre très peu opportun en début d’album. La voix de Ellery Roberts est trop poussée, certes elle est ce qui fait de Wu Lyf ce qu’il est, pour autant, abuser des bonnes choses et souvent synonyme d’échec. Le seul bon moment de ce titre est lorsqu’il s’arrête.

  • Such A Sad Puppy Dog : L’album peut enfin exprimer son essence avec un “Such A Sad Puppy Dog” qui de loin surclasse les deux titres précédents. La montée en puissance de ce titre saisit plus qu’agace les deux premiers morceaux. Ellery Roberts fait alors l’usage juste de sa voix, sensible et appliquée.

  • Summas Bliss : Un rock très anglais (normal me direz-vous) pour un titre qui pèche de trop laisser de place à Ellery Roberts. L’orchestration est bonne et la mélodie bien trouvée.

  • We Bros : Plus pop que les précédents, “We Bros” est une réussite. Mêler Afro-Pop et Indie Rock british était une idée qu’il fallait avoir. Un point fort de l’album.

  • Spitting Blood : Les deux premières minutes sont franchement convaincantes. Les deux suivantes le sont tout autant. “Spitting Blood“, divisé en deux phases est ainsi un titre qui dépayse. Bienvenue dans la contrée Wu Lyf, vous y êtes en plein et c’est beau.

  • Dirt : Un peu à l’image de “Summas Bliss“, “Dirt” est un bon titre mais qui toutefois souffre de manquer du petit plus lui permettant de ce hisser plus haut encore.

  • Concrete Gold : Titre long pour un maximum d’émotions. Le ton juste est trouvé, Ellery Roberts n’écrase pas les instruments de sa voix rocailleuse et ces derniers font preuve de suffisamment de variétés pour satisfaire l’oreille ces 5min35 durant.

  • 14 Crowns For Me & Your Friends : Meilleur titre de l’album ? Certainement. Tout y passe. Un rythme implacable, enlaçant et ô combien recherché, mais aussi et surtout un final de toute beauté, un final splendide qui fait que Wu Lyf mérite de ce seul fait tout le buzz qu’il (va) génère.

  • Heavy Pop : Quelle introduction. Quel titre ! Puissance, justesse et entrain pour qualifier cet “Heavy Pop” qui effectivement approche le style musical visé à la 4ème minute.

Les deux premiers titres sont les deux moins bons. Partant “Such A Sad Puppy Dog“, Wu Lyf exprime doucement mais sûrement son art : Ellery Roberts trouve sa place au milieu des variations instrumentales … Les deux derniers titres sont les meilleurs. Je ne serais pas étonné que la maquette fût faite selon un critère strictement temporel.


Concernant la critique de l’album, deux points sont à distinguer : 1. Wu Lyf a fait une très large majorité de sa promotion sans la presse dite classique. Il s’est agi de chasse au trésor sur internet, de membres plus ou moins présents et nombreux, et peu encore d’articles de presse. Dès lors, méfions-nous de quelques critiques un peu assassines qui ne sont en réalité que vexation. 2. L’album visé n’est pas l’un des tout meilleurs albums de l’année. Ainsi, il faut garder à l’esprit, outre cette magnifique opération marketing, que critiquer la qualité intrinsèque de l’album est là l’essentiel. Toute critique ne sera donc pas infondée.


Plus que tout, Wu Lyf redoute de n’être qu’un groupe de passage. Il faut dire que le buzz généré est probablement l’un des plus élevés de l’année comme l’a pu être celui tenant à James Blake. Il serait bon pour Wu Lyf qu’il arrive à reproduire ce qu’a fait ce dernier, à savoir réussir à faire parler de lui chaque semaine, et ce, quelques mois après la sortie de son opus. Wu Lyf a le potentiel pour le faire.




Note : 8,4 / 10








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1 Comment

  • redBloodC.

    Urgh. J'aurais aime apprécier cet album comme tu le fais.
    Y a beaucoup de trucs appréciables dessus et je m'attendais a une bete d'album (hype is a bitch).
    Malheuresement je ne peux meme pas tenir tout l'album : trop l'impression d'avoir les memes structures sur chaque chanson et je m'ennuie et je passe a autre chose.
    Franchement decue ; mais y a du potentiel, a commencer par la voix du chanteur. Et puis ils ont un peu "révolutionné" la manière de se promouvoir sans passer par les méthodes usuelles 🙂

    Je me demande ce que ca peut donner en live. Peut etre qu'ils seront au festival de Pitchfork a Paris cet automne!

    En tout cas j'attends le follow up!

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