Album Review : Girls – Father, Son, Holy Ghost (Post Shoegaze)



Album Review : Girls

Father, Son, Holy Ghost



Girls. Leur prochain album, “Father, Son, Holy Ghost“, sortira le 13 septembre. Après des semaines d’attente, je ne me sens le courage d’attendre plus longtemps de vous présenter la chronique de cet opus qui, disons le sans vergogne, marquera 2011.

Girls est encore un groupe tout jeune, “Father, Son, Holy Ghost” n’est jamais que le deuxième album d’une formation qui marque les esprits. Il est impressionnant de constater avec quelle facilité le groupe alterne entre lumière et égarement, gaité et amertume. Moins psychédélique que leur premier opus, “Father, Son, Holy Ghost” est bourré de références à l’histoire du rock américain, “Die” pour le rock stadium et “Love Like A River” pour le côté plus crooner. Tantôt surf-rock, tantôt blues, “Father, Son, Holy Ghost” est la parfaite juxtaposition de peine et de beauté. C’est cet équilibre si particulier qui fait de Girls le groupe leader du mouvement post-punk.

Si les années 60 semblaient marquer très fortement “Album“, leur premier opus, celles-ci ont laissé place aux années 50. Plus électrique que son prédécesseur, les titres sont décousus et parfois seules quelques écumes des nombreuses vagues de guitare électrique semblent lier les tableaux. Toujours aussi vulnérable, Christopher Owens fait de cette guitare électrique une force nouvelle digne d’un Girls en concert. Place à la critique détaillée :



  • Honey Bunny : un titre très audacieux pour commencer cet album. “Honey Bunny“, en apparence très volatile, nécessite en réalité de nombreuses écoutes pour en saisir dans le sens. Un pari risqué, les harmonies ensoleillées auront raison des hésitations des premières écoutes.

  • Alex : nonchalant, ce titre fait la part belle à de nombreuses guitares lo-fi qui surgissent au fur à mesure que les secondes s’écoulent.

  • Die : la mélancolie de Girls, un titre qui pousse à la réflexion et au retranchement. Si l’introduction est pêchue, l’absence de voix n’en fait pas moins un titre qui touche, la 3ème minute en étant le parfait témoin. The Queens of the Stone Age n’a jamais été si proche. Lorsque je vous disais que Girls c’était du post-punk.

  • Saying I Love You : titre pop digne d’un Girls 2009. “Saying I Love You” est entêtant et touchant, Chris Owens y fait une déclaration très immature et fort touchante. Une belle ballade. ” How can I say I love you, now that you’ve said I love you/How can I say I need you, now that you’ve said I need you/How can I say I want you, now that you’ve said I want you/Now that you’ve said everything I said to you/To somebody new “.

  • My Ma : symbole du nouveau Girls, “My Ma” évoque une puissance peu commune, puissance due à la fébrilité d’Owens en opposition avec les lourdes vagues de guitare. Le premier classique de l’album.

  • Vomit : ” Ce titre est d’ores et déjà l’un des meilleurs de l’année, l’un des plus riches et l’un des plus travaillés. Pour la première fois à l’écoute d’un titre version album de Girls, je ressens l’émotion des morceaux que l’on connait ainsi que la puissance dont la formation est capable en concert. “Vomit“, à l’image d’un “Hellhole Ratrace“, fait d’une simplicité textuelle une force qui, à travers les secondes et les tableaux, guide nos émotions. “

  • Just A Song : saisissant à en coupler le souffle. Arpèges d’une incroyable pureté et un Christopher Owens plus à fleur de peau que jamais. Un titre décousu qui n’a cependant pas perdu son fil conducteur. Aimer “Just A Song” c’est aimer le romantisme à travers ses diverses formes, peinture, littérature et musique.

  • Magic : autre morceau pop, “Magic” ne se lasse pas de ses rythmes sautillants et autres coeurs, l’une des nouveautés de cet album. Ça tombe bien, on en redemande.

  • Forgiveness : ce titre forme avec “Vomit” les deux chefs d’oeuvre de l’album. “Forgiveness” vous couple le souffle après vous avoir tenu en haleine de longues secondes. La phase finale est époustouflante, la plus belle de l’album.

  • Love Like A River : à mi-chemin entre pop et Girlsmusic, ce titre est ce qui se fait de mieux dans le genre. J’y entend les inspirations de Joe Cocker et d’une Amérique travailleuse. Les paroles sont dignes d’un bon blues, music by gentleman who speak about women. (cf : un musicien rencontré à Chicago).

  • Jamie Marie : la tendance se confirme définitivement : l’album, à partir de “My Ma“, prend une dimension nouvelle qu’il ne perdra plus. “Jamie Marie” c’est la beauté de Girls, le doigté fébrile de Christopher Owens, un génie si purement donné.



L’approche de “Father, Son, Holy Ghost” est plus introspective que celle du premier album, cet opus est plein d’inattendus et je remercie le groupe d’oser prendre ses risques. Je vous garantis que vous écouterez cet album dans quelques mois encore, lorsque l’envie d’écouter une musique pleine de charme et de grâce vous prendra. En fait, Girls n’est finalement qu’une histoire de grâce.



Note : 8,9 / 10 (barème)



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3 Comments

  • RedBloodC.

    J'ai telecharge l'album hier matin et je l'ai ecoute hier dans la soiree. Une seule fois a suffit a me convaincre. C'est vraiment un des albums de l'annee. Enfin nous sommes d'accord. Woot!

    A la maroquinerie en novembre , hopefully!

  • Joe

    C'est bizarre tout de même de comparer le hard rock 70's dégueu de Die à QOTSA. Et plus encore de comparer l'un (Die) ou l'autre (QOTSA) à du post punk. Le post punk c'est l'inverse absolu de l'un comme de l'autre. Révise tes classiques, mecton !

  • Still in Rock

    The Fall, The Wire, Public Image Limited, voilà bien des groupes de post-punk qui inspirent Girls, mecton ;).

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