Chronique d’une carrière exceptionnelle : Violent Femmes (Punk)



Violent Femmes

Chronique d’une carrière exceptionnelle


C’est un honneur pour moi que de rédiger cet article sur Violent Femmes, un soulagement d’enfin pouvoir le faire, et surtout, une lourde charge que je vais m’efforcer d’honorer. Violent Femmes est (n’oubliez pas la maxime de Still in Rock, “parce que l’objectivité est le pire des défauts“) l’un des plus grands groupe de punk de l’histoire so far.

Formé à Milwaukee, cette petite ville au bord du lac Michigan dont le seul intérêt réside en la visite du musée d’art moderne, Violent Femmes résulte de la rencontre de Brian Ritchie et Victor DeLorenzo en 1981 (lui qui quittera le groupe entre 1993 et 2002). Puis, Gordon Gano va faire son apparition dans la formation, le Violent Femmes que l’on connaît est alors naît.

Les caractéristiques principales du groupe sont les suivantes : l’extraordinaire voix nasillarde de Gordon Gano, le doigté inimaginable de Brian Ritchie et l’incroyable puissance de Victor DeLorenzo. Surtout, une des forces majeurs de Violent Femmes réside dans un esprit psyché poussé à son paroxysme, les prestations live en étant le meilleur témoin. Écouter Violent Femmes révèle un état d’esprit à part, une capacité à se transcender à l’écoute de titres barrés, une lueur de folie qui tend à adorer les sons malsains, en bref, cet exercice est complément unique. Les paroles font aussi parties de la légende Violent Femmes : c’est toute l’histoire d’une génération qui est retracée à travers l’ensemble des albums, une vie entière de débauches et d’attentes. 10.000.000 d’albums déjà vendus à travers le monde, une grande majorité aux Etats-Unis, voilà une preuve que oui!, la masse a parfois raison.


Partie I : Les Albums Studio

Les albums studios se portent au nombre de 8 (+ une compilation). Voici un rapide portrait de chacun d’entre eux.

  • (1982) Violent Femmes – Violent Femmes : le premier album du groupe et son meilleur. Tous les titres sont destinés à être gravés dans l’histoire du punk et plus largement de la musique. Voilà sans conteste l’un des tous meilleurs album punk de tous les temps, un sommet absolu des années 1980. À noter : l’existence d’une réédition avec toutes les démos, fameux.

  • (1984) Vioment Femmes – Hallowed Ground : un album tantôt noir et torturé, tantôt plus lyric. “Never Tell” et “Black Girls” illustrent un Violent Femmes plus punk que sur le premier opus : c’est psyché au possible, à essayer une fois au moins dans sa vie. Les autres titres dénotent assez étrangement, “I Know It’s True But I’m Sorry” est le penchant obscur de Violent Femmes.

  • (1986) Violent Femmes – The Blind Leading The Naked : l’album le plus country du groupe. Peut-être celui que j’apprécie le moins. Violent Femmes est plus consensuel, moins lui-même.

  • (1988) Violent Femmes – 3 : “3” pour un 4ème album. Le seul titre enseigne déjà beaucoup sur l’état d’esprit de cet album : un peu à côté de la plaque.

  • (1991) Violent Femmes – Why Do Birds Sing : voici un autre album de légende. Ce dernier contient bon nombre des meilleurs titres de Violent Femmes, je pense notamment à “American Music“, “Out The Windows” et bien d’autres encore. Violent Femmes renoue avec son punk barré et psyché.

  • (1993) Violent Femme – Add It Up : pas un véritable album studio mais une compilation des meilleurs titres de tous les albums précédents. La sélection est très bien réalisée, fait suffisamment rare pour être souligné. “Add It Up” est un indispensable.

  • (1993) Violent Femmes – New Times : Violent nage entre plein psyché et punk plus contrôlé dans un album qui contient de très belles pièces dont “Breakin’ Up“, . Le Violent Femmes du premier album se fait parfois entendre comme sur l’excellentissime “4 Seasons” ainsi que “I’m Nothing“.

  • (1995) Violent Femmes – Rock!!!!! : effectivement plus rock que les précédents, cet opus ne contient finalement que très peu de titres ayant contribué à la légende Violent Femmes, sans oublier tout de même “I Wanna See You Again“.
  • (2000) Violent Femmes – Freak Magnet : l’un des albums le plus inaccessibles de Violent Femmes. Sans faire appel à leurs esprits dérangés, Violent Femmes délivre en 2000 un dernier album studio qui peine à convaincre. Attention tout de même, Freak Magnet pourrait bien vous surprendre, “Happiness Is“.

Ne pas oublier “Viva Wisconsin” et “Somethings Wrong“, albums live qui font l’objet d’un excellent aperçu de la puissance du groupe sur scène. Ces deux albums sont extraordinaires en ce qu’ils restituent mieux qu’il n’était possible de l’imaginer l’ambiance barrée d’un concert des Violent Femmes, appréciez la transition.


Partie II : Le Live

Dans beaucoup de live, Violent Femmes s’est accompagné de “Horns of Dilemma“, collectif de musiciens dont fait partie un membre des Stooges (Steve Mackay), des amis, des artistes locaux et à peu près toutes personnes les approchant jugée suffisamment douée. Les instruments employés en live sont encore bien plus divers que sur les albums : saxo, trompettes, flute, clarinette, percussions diverses, trombones et j’en passe et des meilleurs. Le tout ainsi formé est joyeusement hétérogène, jouissif.

YouTube dispose de live à foison, voici une petite sélection opérée par mes soins qui vous assurera de ne pas louper l’essentiel. Non exhaustive, voilà une petite panoplie (à travers deux concerts) de ce dont le groupe est capable sur leurs plus grands titres.

  • Lien : (1984) Live at Live at the Lyceum : “Gimme The Car” : Légendaire ! Les membres de Violent Femmes y possédés.

  • Lien : (1984) Live at Live at the Lyceum : “Blister In The Sun” : lorsque le public s’y met … et que Violent Femmes répond.
  • Lien : (1988) Live at Auckland’s His Majestys Theatre : “Add It Up” : L’une des meilleures vidéos live de Violent Femmes qui fut enregistré avant la démolition de la salle.
  • Lien : (1988) Live at Auckland’s His Majestys Theatre : “Kiss Off” : Une fois encore, l’instru de Violent Femmes est faite d’une rage de velour, poétique et déterminée !

Ainsi est inscrite la légende Violent Femmes. Groupe très célèbre aux États-Unis, il est officiellement séparé depuis 2009. La scène actuelle n’a de cesse de citer Violent Femmes comme source d’inspiration, une nouvelle approche de la musique à cause d’un jeu qui a écraser les règles. Un mini documentaire circule sur internet pour les plus fans d’entre vous. Tachons de faire vivre la mémoire de cette formation pour des décennies, et gageons que nos petits enfants en feront autant, Violent Femmes ne peut connaître une autre destinée.


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