Album Review : Django Django
“Django Django“
Django Django. Ce groupe, c’est un quatuor originaire de Londres mais Irlando-Ecossais, une rencontre à la Art School d’Édimbourg, un album écrit dans la chambre londonienne de leur producteur, et leader, et batteur, David Maclean. Cet opus, “Django Django“, c’est un ensemble excentrique, un vaste chantier de pop-folk électro où psyché et expérimental viennent très agréablement se lier à l’histoire. Véritable peinture, les couleurs primaires de la folk semble s’y être mélangée avec leurs copines électroniques plus pastel.
Django Django a fait paraitre son premier album self-titled le 30 janvier dernier. Produit par l’excellent label Rough Trade, l’opus joue de différents styles musicaux et assumé un style décalé. La grande force de Django est de faire sonner ses morceaux comme nuls ne la déjà fait, il semble emprunter aux grands noms de la folk et du rock américain pour n’en extraire que la substanfique moelle, production hybride irréprochable.
Cette production minutieuse me rappelle parfois le fabuleux “Déjà Vu” de Crosby, Stills, Nash & Young, tant chaque titre fait état d’une production peaufinée à l’extrême. L’omniprésence des percussions constitue le véritable fil rouge de l’opus, le groupe y voit lui “la créativité, l’expérimentation et la quête d’un nouveau son“. Les mélodies sont non seulement toutes d’une justesse étonnante, mais aussi, la structure des titres étonnent pour donner à son auditeur ce qu’il attend de chaque seconde de l’album. Place à la critique détaillée.
- Introduction : Une épopée musicale très western pour introduire un album à la hauteur de ce premier contact de haut vol. La puissance de ces deux minutes laisse présager un album qui vous emporte avec lui sans jamais vous laisser retomber.
- Hail Bop : Titre inscrit dans la pleine continuité du premier, “Hail Bop” étonne dès ses premières secondes par l’extraordinaire qualité de sa production. Lorsqu’à la deuxième minute apparaissent les voix en quatuor pour la première fois de l’album, on comprend immédiatement que les 45 autres minutes de musique devant nous vont être jouissives, et plus si affinité.
- Default : Rythme dévastateur, excellente production, “Default” est définitivement le titre qui s’impose avant tout autre. Je vois de grandes choses pour ce titre, très grandes. Django Django nous illumine d’une fraicheur toute nouvelle, le meilleur titre d’électro Folk depuis des lustres.
- Firewater : La voix du chanteur est différemment mise en valeur, plus encore en avant, le changement d’octave à la 45ème seconde suffit à faire de “Firewater” un morceau génial. Seulement voilà, le reste de ces 4min50 est lui aussi à la hauteur d’un groupe qui est promis à beaucoup.
- Waveforms : Les choeurs y sont splendides, entêtants, “Waveforms” représente l’excellence du titre capiteux qui ne révèle ses richesses qu’après plusieurs écoutes. Sur fond électronique, Django Django fait battre nos coeurs avec passion.
- Zumm Zumm : “Zumm Zumm” dans nos oreilles, “Zumm Zumm” dans nos corps. Toute la réussite du titre se trouve à la 55ème seconde, lorsque Django Django commence à nous faire sautiller bêtement. Ce titre, le plus long de l’album, se révèle ensuite non seulement très riche, mais aussi très bien construit.
- Hand of Man : “Seat down and talk to me“. L’influence de Crosby Steve Nash and Young est ici évidente, “Hand of Man” puisse au plus profond de la folk pour un résultat dont les Fleet Foxes n’auraient pas boudé la paternité.
- Love’s Dart : Une merveille, bijou, œuvre maîtresse du groupe, trésor artistique. Ce titre est délicat, les voix y sont distillées avec amour.
- Wor : Titre progressif aux allures égyptiennes, il est la traversée des pyramides comme une course poursuite à chameaux (on y croit), un titre ensoleillé et doté d’une pop énergique. “Wor” vient faire écho à l’introduction et les sirènes viennent nous prévenir de la fin imminente de l’opus, profitons pendant qu’il est encore temps.
- Storm : Django, avec une force identique, nous délivre un nouveau titre où les voix en choeur et échos viennent structuré une orchestration inventive.
- Life’s a Beach : Jeu de mots pour le titre et jeu de guitares rieuses pour la musique, ce titre égaye trois minutes durant votre journée. Une fois de plus, le rythme du titre vient donner une belle consistance à un titre recherché.
- Skies Over Cairo : Titre instrumental où sonorités orientales sur musique électronique viennent vous faire découvrir l’Égypte ancienne.
- Silver Rays : Un beau final, “Silver Rays” est un condensé de cet opus de qualité, la folk électronique de Django Django y exprime toute sa richesse.
Cet album possède la marque des grands, il vous laisse béant, pantois. La première écoute surprend incontestablement, la seconde commence à enivrer l’esprit, lorsque les suivantes vous rendent absolument féru de chaque titre présent sur cet opus. Plus les écoutes passent, et plus j’y retrouve la folie des Gush, ces franchies pleins de ressources. Jamais la tension ne redescends, jamais le voltage de l’album ne s’écarte du Point Godwin.
“Django Django” est un album sans faille, chaque titre est à sa place, la maquette divinement bien faite. Certes, il eut été possible de réduire le nombre de morceaux à 10 (toujours ce même leitmotiv) sans dénaturer l’album, mais après tout, pourquoi se priver de trois perles supplémentaires ? Cet opus marque d’ores et déjà 2012, nul ne doute qu’on entendra rapidement parler de cette formation extrêmement prometteuse. Chers amis je vous laisse, sur ces quelques mots du producteur, déguster l’album à votre guise.
” La musique, c’est quelque chose de tellement fou, de tellement vaste et varié que l’éclectisme est pour nous la seule voix envisageable. ” (David Maclean).
(mp3) Django Django – Default
Note : 8,1 / 10 (barème)
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