Album Review : Ty Segall & White Fence
” Hair “
” Danger, explosion “
” Une extase sonore, synthèse d’une génération “
Ty Segall & White Fence. À ma gauche se trouve l’un des tout meilleurs groupes de Garage Rock au monde. Récemment auteur de Goodbye Bread et Single 2007-2010, il est le projet d’un seul homme multi-instrumentaliste et s’affirme à travers la scène indie depuis maintenant plusieurs années. Il est, en un mot, l’archétype de ce que produit la Bay Area depuis plusieurs générations. À ma droite, White Fence, projet de Tim Presley, groupe souvent auteur d’un rock sauvage et sans concession, ils sont connus de la scène mondiale pour flirter sans équivoque avec un son sixties toujours plus rétro.
Hair est le nouvel opus fait en collaboration par ces deux formations. Alors qu’il est dans les bacs depuis le 24 avril, les riffs de cet album résonnent à travers les meilleurs boutiques de disquaire. Ce genre d’album doit être perçu et écouté telle une déclaration d’amour à l’histoire d’un punk qui semble animer de plus en plus de mémoires. Les deux groupes y font effort commun pour parvenir à une très belle pièce de musique, une aubaine.
Je prends avec vous le pari que cet album tournera encore sur nos platines une fois Noël venu, ces titres sont trop jouissifs et trop bien fournis pour s’en lasser, sûrement les collaborations de Strange Boys et The Men n’y sont pas étrangères. Pas un n’est en trop, on ne peut que regretter quelques autres morceaux, on s’habitue vite à l’excellence. Place à la critique détaillée :
Amoureux de productions bien finies et autres guitares proprettes, passez votre route. Hair se présente à nous telle une bombe punk faite d’indie rock et psyché fait en tout genre. Les guitares y sont mises à mal autant que nos tympans et c’est précisément pour cette performance que l’on procède encore et encore à l’écoute d’un Hair de bien belle qualité.
- Time : Quelle introduction magistrale. Après un faux départ bien amorcé, Ty Segall et White Fence nous emmène avec eux back to the sixties. Deux guitares pour deux groupes amoureux de sons vintage, “Time” est un très bon titre introductif. Et ce final, ce final. Nous connaissions les deux guitares d’Albert King et Stevie Ray Vaughan (ici), nous connaitrons désormais celle de Ty Segall et Tim Presley.
- I Am Not A Game : Seul et unique titre d’ores et déjà connu de nos chères oreilles, elles ne pouvaient que redemander une portion de riffs si bien acérés. Les guitares crissent à merveille et nos oreilles sifflent plus que jamais, une extase sonore.
- Easy Ryder : Il est du genre de titres qui vous rappellent aux racines les plus brutes de la musique. Très Ty Segall version Single 2007-2010, voici bienvenues plus de deux minutes d’une romance punk fort plaisante.
- The Black Glove / Rag : Une voix façon Why? pour une ballade en charmante compagnie. La guitare résonne en background tel un vieux tube des Who. Et puis, soudainement, le tout se corse, le punk ravageur de nos compères reprend le dessus, pour notre plus grand plaisir. Rag qu’ils disent. Écoute stéréo indispensable.
- Crybaby : Acouphènes sonores garantis, satisfait et sourd, ou sourd. Voilà quel devrait être le slogan d’une collaboration dynamitée. Ces quasi deux minutes sur fond de punk-rock Bay Area ne sont jamais que la synthèse d’une génération.
- (I Can’t) Get Around You : Rythme implacable, paroles entêtantes, orchestration barrée, mon tout est “(I Can’t) Get Around You“. Parmi les titres les plus efficaces de l’album, si tant est que certains ne le soient pas, on fleurète avec la mémoire d’un Keith Richard façon “2000 Light Years From Home“.
- Scissor People : Ce titre mérite bien des honneurs, merveilleusement déstructuré, “Scissor People” est un single punk en acier trempé. Le titre le plus déjanté de tous, voilà qu’on y explore merveilleusement l’univers punk le plus psyché. Le patchwork radio américaine des années 60′ est quant à lui une pure merveille. Ty Segall y fait pleurer sa guitare, venez écouter, c’est jouissif.
- Tongues : Extraordinaire guitare pour extraordinaire batterie. Lorsque les voix des deux chanteurs deviennent à ce point psyché qu’elles croisent la route de celle des guitares, “Tongues” est enfin la.
Amoureux de productions bien finies et autres guitares proprettes, passez votre route. Hair se présente à nous telle une bombe punk faite d’indie rock et psyché fait en tout genre. Les guitares y sont mises à mal autant que nos tympans et c’est précisément pour cette performance que l’on procède encore et encore à l’écoute d’un Hair de bien belle qualité.
Sans jamais laisser retomber la pression que “Time” et “I Am Not A Game” introduisent, cette demi-heure de musique est un combustible avec lequel je vous déconseille de trop jouer. Danger, explosion. Ma référence aux Stones n’était également pas hasardeuse, c’est avec beaucoup de plaisir que l’on reconnaît la touche mancunienne. Lorsque l’on sait que Ty Segall fera paraître un opus dans les semaines à venir, on se délecte plus encore de ces quelques perles pour en sentir d’ores et déjà l’odeur. Hair ne fera très certainement que peu de bruits et je doute que beaucoup en parlent. Qu’importe. Il génère tellement de bruits dans nos oreilles qu’on ne saurait s’inquiéter du reste du monde, que chacun vive en conscience.
Notation : 8,1 / 10 (barème)
(mp3) Ty Segall & White Fence – Scissor People
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