Baxter Dury est l’excellence de la pop anglaise. Si Oscar Wilde avait une incarnation musicale, ce serait lui. Si Ian Dury avait dû puiser son “sex drugs and rock ‘n’ roll” quelque part sur terre, ce serait chez son fils. Si la musique devait avoir un empereur du dandysme, ce serait Baxter Dury. Si Baxter Dury devait rester dans les mémoires, ce serait pour “Happy Soup“, son dernier album.
En concert au Trianon dimanche dernier, 22 avril 2012, son “Happy Soup” n’a jamais semblé si majestueux. Ça tombe bien, nous étions là pour en témoigner.
Dès son arrivée sur scène, costume taillé sur mesure et verre de vin à la main, on ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. Ce sont les titres “Claire” et “Isabelle” qui viennent, après quelques pas de danse dont on se souviendra, sonner le début des hostilités. Jouant avec son public, l’ambiance s’électrise très rapidement au bon vouloir d’un guitariste lui aussi bien décidé à marquer les esprits. L’intégralité du dernier opus de Baxter défile alors, un set fait de versions souvent bien éloignées de celles studios, le bonheur de tout aficionado. Lentement, le public y perd possession de ses gestes, nous savions être là sans réellement croire en être, nous étions en réalité partout à la fois, là où le groupe nous emmenait en nous tenant par la main.
D’un flegme hors pair, Baxter Dury attaque un second verre pendant que ses musiciens réalisent de véritables prouesses, tout le symbole du concert. Fort de son accent cockney et d’un charisme inimitable, c’est au piano qu’il s’installa tranquillement, temporisant avec le très convaincant “Hotel in Brixton“. Souriant, décontracté, l’oeil rieur autant que les mains déliées, le Trianon ne put s’empêcher de faire trembler un parquet pourtant centenaire. Après avoir faussement fait ses adieux à une salle galvanisée, le come-back sur fond de “Cocaine Man” sera le paroxysme d’une soirée bien plus virevoltée qu’on ne l’aurait pensé. Baxter aura su mettre en émoi un hémicycle tout conquis à sa cause, il aura largement régalé son public, un groupe heureux d’être là qui à donné à son auditoire ce qu’il attendait : de la pop, un bon groove et une leçon de dandysme sans égal. À avoir tant survolté le Trianon, une question demeure, n’y avait-il pas aussi dans son verre quelques ampères bien trempés ?
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