Album Review : DIIV – Oshin (Dream Pop)




Album Review : DIIV

Oshin



DIIV, un grand projet, from Brooklyn. DIIV, c’est un groupe anciennement appelé Dive, en hommage à une chanson de Nirvana, puis finalement renommé pour ne pas faire trop d’ombre au premier DIIV, des belges, dont on doute encore qu’il soit possible de leur faire de l’ombre, puisque sans soleil, bref. DIIV, c’est un super-groupe dont les membres sont aussi de Beach Fossils et Smith Westerns. DIIV, c’est une formation de Dream-pop à l’allure très vaporeuse.

Leur premier opus, Oshin, sorti le 26 juin dernier, est un véritable tour de force tant il révèle encore des aspects inconnus de la dream-pop. Composé de deux actes, le premier très planant et ensoleillé, le second bien plus sombre, DIIV tente de faire ce que The Drums a ainsi fait en deux opus, avec certes moins de réussite – comment pourrait-il en être autrement ? – mais tout autant d’audace.

Aussi, la comparaison avec Real Estate mérite d’être faite tant ces deux formations parviennent à produire un album qui, bien qu’homogène, procure mille sensations. Oshin ne fonctionne jamais aussi bien que lorsque le groupe semble laisser libre cours à son imagination, jouant d’une même mélodie à l’infini, délivrant ces riffs comme des vagues qui viennent, encore et encore, s’écraser sur le bord d’une plage. Pour être sur de ne rien manquer de ces moments, place à la critique détaillée.

  • (Druun) : Une introduction terriblement efficace, un décors immédiatement défini, DIIV sera notre compagnon d’un dimanche ensoleillé, en terrasse, une boisson lumineuse à la main.
  • Past Lives : DIIV réinvite la définition du mot deltaplane, aéronef de vol libre, dit à ailes souples. En réalité “Past Lives” aide à toucher les nuages.
  • Human : Une mélodie tout aussi planante que celle des deux morceaux précédents, ce titre continue de produire le même effet après bien des écoutes. DIIV, faiseur de dream pop.
  • Air Conditioning : Fermer les yeux, se laisser emporter, se concenter sur la guitare et laisser libre cours à son imagination. Les petits riffs de “Air Conditioning” sont à la hauteur de tous vos plus grands moments d’évasion. Ce titre est l’un des tout meilleurs de l’opus.
  • How Long Have You Known : La ressemblance avec les premiers titres de Beach Fossils est flagrante, le lo-fi de ce morceaux est sans fin tout comme les réverbs de la guitare viennent bercer vos pensées. Ce morceau sera un jour l’un de leur single.

  • Wait : La voix de Zachary Cole Smith dédoublée sur plusieurs pistes est une franche réussite. DIIV parvient à créer une véritable bulle lo-fi de laquelle il est impossible de sortir. Les effets en fond sonore sont très année 80′, Devo, nous voilà.

  • Earthboy : C’est toujours le même désir de nous délivrer un dream-pop très enivrante, une surf-music finalement pas si éloigner de leurs cousins de Frisco. La reprise à deux minutes quinze injecte une petite dose d’adrénaline pop comme on en avait bien besoin.
  • (Druun Pt. II) : Avec Druun Part II, s’ouvre une nouvelle ère, celle d’un DIIV plus brumeux, plus vif et plus instinctif. Titre instrumental, riche et varié, on y croise des dizaines de sonorités, pour le bien de nos oreilles ébahies.
  • Follow : Terriblement addictif. Une fois encore, une pop californienne où la voix de Why? semble venir jouer les troubles faits. “Follow” nous poursuit le reste de la journée, ces voix fantasmatiques telle nos ombres fuyantes.
  • Sometime : Ces petites vagues de riffs donnent de magnifique allures de Drums, là où la pop n’est finalement qu’une question de justesse. “Sometime” est également l’un des meilleurs morceaux de l’album, jouissif.
  • Oshin (Subsume) : Résolument plus noir, Oshin est l’autre facette de DIIV, tout aussi lo-fi que dream pop. Self titled, on y découvre la force plus sombre d’un groupe qui, jamais, ô jamais, ne lésine sur de splendides réverbs.
  • Doused : Ce morceau est résolument ce que DIIV peut, exploitant ses noirceurs les plus profondes, produire de meilleur. “Doused” est le morceau le plus entrainant de l’opus, une pièce de pop très complete, bien garnie, avec plein de bonnes choses dedans.
  • Home : Un final qui s’éloigne déjà des autres titres et une nouvelle direction pour un prochain opus ? “Home” n’est pas le retour de DIIV à la maison du soleil lo-fi, simplement, le retour d’une formation à plus de calme, une tranquilité que la pop pourrait bien apprécier.

En somme, cet opus en deux actes est la parfaite illustration de ce que la dream-pop peut produire de plus variée. D’un sens du détail similaire aux Drums, DIIV a extrêmement bien soignée la production de son opus. On y découvre de nombreuses mélodies, toujours très bien senties, que seules de nombreuses écoutes révèlent entièrement.

Zachary Cole Smith, le leader du groupe, est, en live, tout simplement brillant. Il se pourrait bien que nos salles accueillant soleil et nuages au même instant, encerclant la pop de DIIV avec malice.


Note : 8,2 / 10 (barème)


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