Album Review : Grizzly Bear
” Shields “
Grizzly Bear, lorsque l’on parle de ce groupe, l’on touche à une icône pop du 21ème siècle, l’une des formations les plus influentes et respectées de toutes. Tachons, une fois encore, d’être à la hauteur de cette pop qui révolutionne le genre, albums après albums.
Grizzly Bear est à la pop ce que Dirty Projectors (ici) est à la folk, une formation qui, évoluant dans le psyché, parvient à sublimer le genre, le pousser dans ses retranchements. Notons que la dernière fois que nous entendions parler du groupe, c’était via Arctic Monkeys, au premier titre de Suck It and See (ici). Nous voilà à présent en possession de Shileds, un opus définitivement plus proche de l’album Yellow House, sorti en 2006, que Veckatimest, sorti en 2009. On y retrouve des titres très pop, expérimentaux et difficile d’accès. Aussi, si Veckatimest flirter régulièrement avec de l’indie folk, Shileds ne se paie pas se luxe, se concentrant exclusivement sur la pop légendaire du groupe, sa force première.
Shields est un opus extrêmement difficile à décrypter. On se trouve projeté en plein centre du laboratoire de Grizzly Bear, là où la musique est question de chimie, d’expérimentation et de formules inconnues. La clé de cet album, après de très nombreuses écoutes, semble être l’intensité mise dans les voix. Lorsque, du côté très dramatique comme du côté plus pop, Grizzly Bear donne aux voix des chanteurs (Edward Droste et Daniel Rossen, principalement) une place de choix, s’engageant pleinement dans le titre, ces derniers semblent alors côtoyer les dieux. Lorsque l’intensité est moindre, les titres paraissent moins aboutis, moins convaincants. Place à la critique détaillée :
Grizzly Bear est à la pop ce que Dirty Projectors (ici) est à la folk, une formation qui, évoluant dans le psyché, parvient à sublimer le genre, le pousser dans ses retranchements. Notons que la dernière fois que nous entendions parler du groupe, c’était via Arctic Monkeys, au premier titre de Suck It and See (ici). Nous voilà à présent en possession de Shileds, un opus définitivement plus proche de l’album Yellow House, sorti en 2006, que Veckatimest, sorti en 2009. On y retrouve des titres très pop, expérimentaux et difficile d’accès. Aussi, si Veckatimest flirter régulièrement avec de l’indie folk, Shileds ne se paie pas se luxe, se concentrant exclusivement sur la pop légendaire du groupe, sa force première.
Shields est un opus extrêmement difficile à décrypter. On se trouve projeté en plein centre du laboratoire de Grizzly Bear, là où la musique est question de chimie, d’expérimentation et de formules inconnues. La clé de cet album, après de très nombreuses écoutes, semble être l’intensité mise dans les voix. Lorsque, du côté très dramatique comme du côté plus pop, Grizzly Bear donne aux voix des chanteurs (Edward Droste et Daniel Rossen, principalement) une place de choix, s’engageant pleinement dans le titre, ces derniers semblent alors côtoyer les dieux. Lorsque l’intensité est moindre, les titres paraissent moins aboutis, moins convaincants. Place à la critique détaillée :
- Sleeping Ute (ici) : Tout y est : l’extraordinaire voix de Edward Droste, une guitare saturée qui délivre une très belle partition, un rythme assassin, des riffs qui ne le sont pas moins, et surtout, le psyché d’une formation qui contribue à faire évoluer le genre.
- Speak In Rounds : Une guitare acoustique pour le rythme, une électrique pour nous emmener avec elle dans les monts psychés. “Speak In Rounds” est un excellent morceau que l’on écouterait volontiers dans une maison isolée par la forêt. Il s’y passe trop de choses pour que nos sens ne soient pas en émoi.
- Adelma : C’est sans s’en appercoir que l’on pénètre le sous-marin d'”Adelma“, un interlude qui glisse lentement vers le prochain morceau d’excellence de cet opus.
- Yet Again : Deux seules écoutes suffiront à vous convaincre de la force de “Yet Again“. La mélodie trouvée par Grizzly Bear y est géniale, et dès les premières secondes de nos nombreuses autres écoutes, ce morceau crée une incroyable addiction, rendant impossible toute autre activité cérébrale.
- The Hunt : D’apparence plus linéaire et moins complexe, “The Hunt” n’est pas celui que l’on croit. La deuxième minute donne les indices de ses ressources. Attention, il est un titre dont la créativité surprend.
- A Simple Answer : Semblable à un titre du dernier opus de The Walkmen (ici), “A Simple Answer” est un morceau de pop un brin éloigné de l’expérimentation originelle du groupe. Pourtant, la mélodie de ces six minutes est terriblement bien trouvée, laissant un superbe souvenir. Notons que la batterie, lançant très rapidement le tempo, est la clé de voute de cet excellent titre.
- What’s Wrong : Nous voilà en plein dans l’antichambre du laboratoire Grizzly Bear. “What’s Wrong” plonge l’auditeur dans cet étrange monde où les fioles remplies de liquides fluorescents illuminent la pièce.
- Gun-Shy : À l’écoute de ce titre, on se rappelle immédiatement que Chris Taylor fut le producteur du brillantissime Echo des Morning Benders (ici, depuis décédé sous le nom de POP Etc.). La voix d’Edward Droste, posée sur plusieurs pistes, accompagne une orchestration assez minimaliste, inlassable.
- Half Gate : Si la voix de Daniel Rossen donne une de belles allures à ce morceau, on s’y ennuie rapidement. Le potentiel est pourtant là : la pop dramatique de Grizzly Bear, une orchestration psyché qui n’hésite pas à user de nombreuses saturations. La magie n’opère pas, pour autant, il demeure un titre de Grizzly Bear, un titre que l’on respecte donc.
- Sun In Your Eyes : Ce titre est le meilleur jamais composé par le groupe, tous albums confondus, rien que ça. Le piano de Daniel Rossen, le génie expérimental de Chris Taylor, la grandiloquence du groupe, “Sun In Your Eyes” est grand, très grand. Ce titre est une telle épopée que l’on ne parviendra jamais à le dompter véritablement, ce qui fera sa force à travers les années. La Rome Antique n’a jamais semblé si proche, le soleil n’a jamais semblé si beau, on s’y brulerait l’esprit.
En somme, “Sun in Your Eyes” est le titre qui tire l’album vers le haut, un véritable chef-d’oeuvre. Fait de leaders charismatiques, on retrouve dans Shields l’expression de chacun d’entre eux, la délicatesse de Daniel Rossen comme le psyché de Chris Taylor. Oh, je n’oublie pas la splendide voix Edward Droste, signature principale du groupe.
Shields est un opus intriguant où les différentes écoutes révèlent divers univers : l’on traverse parfois une épaisse foret, on embarque d’autres fois un sous-marin direction les abysses, d’autres écoutes semblent être la clé du jardin d’Edem. Shields n’est certes pas transcendant dans tous ces aspects, mais une chose demeure : une fois son écoute finie, la carrière de Grizzly Bear s’en trouve encore grandit, preuve d’un opus de très belle qualité.
Shields est un opus intriguant où les différentes écoutes révèlent divers univers : l’on traverse parfois une épaisse foret, on embarque d’autres fois un sous-marin direction les abysses, d’autres écoutes semblent être la clé du jardin d’Edem. Shields n’est certes pas transcendant dans tous ces aspects, mais une chose demeure : une fois son écoute finie, la carrière de Grizzly Bear s’en trouve encore grandit, preuve d’un opus de très belle qualité.
(mp3) Grizzly Bear – Yet Again
Sam
Bonjour, juste pour dire que votre lecteur ne marche plus…sinon excellent site.