Album Review : Mac DeMarco – 2 (Blue Wave)






Album Review : Mac DeMarco

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Mac DeMarco, musique psychanalytique, extraordinaire découverte de l’année 2012. Âgé de 22 et originaire du Canada, Mac DeMarco est l’auteur d’un premier opus nommé 2, paru le 16 octobre dernier. Cet opus-là, succédant au brillant EP Rock and Roll Night Club (ici), est sans aucune hésitation celui qui propulsera Mac DeMarco au sommet de la hype musicale. 




Pour descendre au plus profond de votre âme, rien de mieux que ce nouvel opus, un chef d’oeuvre hallucinatoire où l’artiste transporte avec lui tout un monde inconscient. 
Le son de la guitare, à travers l’ensemble des titres, semble avoir fondu quelque part au soleil, altéré par les lourdes radiations d’un monde apathique. Sans conteste, ce son-là est la marque du génie de Mac DeMarco. L’auditeur, posé sur la balançoire de la léthargie, tangue doucement vers un monde bien plus poétique que le nôtre. L’écoute de cet opus nous transporte directement sur un transat’ ombragé, nous laissant profiter du grand ciel bleu d’une journée faite de paresse, de longues pensées, d’introspection. J’ai lu je ne sais plus où que Mac DeMarco était le Ferris Bueller de la musique, cette comparaison est très avérée. Mac DeMarco crée ici un univers où le mot contrainte semble ne plus exister.



2 est de cette catégorie d’album où tous les titres sont réussis, un exploit. Chacun d’entre eux y parle d’amour, de femmes, et … de femmes, surtout. Je me souviens avoir parlé du spleen californien lors de l’Album Review de Youth Lagoon (ici). 2 est l’illustration parfaite de l’ouvrage Le Droit à la paresse dont je vous laisse découvrir le contenu. Pour l’heure, voici celui de l’opus, place à la critique détaillée :
  • Cooking Up Something Good : Ce titre est un mode de vie, une déclaration d’amour à l’oisiveté. Tout juste funky, comme beaucoup de titres de l’album, “Cooking Up Something Good” est une pièce musicale qui parle directement à notre inconscient. 
  • Dreamin : Un rêve bien trop court, un rêve bien trop fantastique pour s’en détacher facilement. Le refrain est une perle de Blue Wave comme on en entend jamais. Certainement pas le titre le plus facile d’accès, “Dreamin” cache des centaines d’écoutes enchantées … 
  • Freaking Out the Neighborhood : Déjà un classique, un titre où Mac DeMarco délivre tout ce ce qu’il sait faire de mieux : une musique psycho-narcotique emmenée par un son de guitare parfaitement délivré.
  • Annie : Énorme coup de cœur pour ce titre, l’un des plus riches de l’opus. Emmené par deux guitares, “Annie” est aussi définitivement l’un des morceaux les plus ensoleillés de l’album. Le message est on ne peut plus clair : “We’re going down”.
  • Ode to Viceroy : Un simple mot et nous voilà partis pour des journées à le répéter, il demeure collé à notre esprit, peut être à jamais. Comme un rêve sans fin, “Ode to Viceroy” n’en finit pas d’évoquer la colère de Mac, une texture musicale fait d’un post-garage pop à la hauteur de bien des requiem. 
  • Robson Girl : L’un des titres les plus expérimentaux de l’opus. Et s’il était un hymne en devenir ?  “Robson Girl” est surprenant, Mac DeMarco qui fait dans le lo-fi, nous ne l’avions pas vu venir. Une perle. Voilà le soleil revenu sur la musique de Mac, une nouvelle après-midi de paresse en perspective. 
  • The Stars Keep On Calling My Name : Une ballade indie pop en compagnie de Mac DeMarco, à respirer la douce odeur des fleurs qui ornent le bord de la route, s’émouvoir du chemin qui se présente à nous, vaciller avec les riffs de sa guitare tout sourire. Revoilà Annie et la paresse groovy de Mac DeMarco. 
  • My Kind of Woman : Voici officiellement le titre le plus entêtant de l’année. “My Kind of Women” est extra-ordinaire. Si on ne devait en garder qu’un, ce serait probablement celui-ci. Un titre d’une telle envergure appelle au plus grand des respects. Toute la nonchalance de Mac DeMarco est mise au service de quelques minutes dantesques. Impossible de ne pas chantonner le refrain de cette véritable ode à un mode de vie décomplexé. L’envie de rester perché dans l’imaginaire de ce titre est forte, très forte. Oh Dougy. 
  • Boe Zaah : La musique de Mac parle pour lui, on jurerait l’entendre réciter lentement un poème emprunt de brume sentimentale. 
  • Sherrill : Difficile de poser des mots tant ce titre révèle à chaque écoute une nouvelle facette de son existence. Personnifier cette mélodie est la première étape dans l’adoration de “Sherrill“. En plein flottement, on doute en compagnie de Mac DeMarco, et on se réconforte dans ce background sonore patibulaire.
  • Still Together : Together, Together, Together. C’est accompagné d’une douce mélodie acoustique, reine de la fainéantise, que Mac DeMarco conclut ainsi son magnifique opus. “Still Together” constitue un ultime moment de grâce, la lumière tamisée, à écouter le feu crépiter. Mac y exploite ses talents de crooner, deux accords, une voix, et un auditeur hypnotisé.
En somme, tous les titres de cet opus sont fait d’une belle mélodie, d’une orchestration très imaginative, d’un univers enchanteur. Chacune de ces créations pourrait faire l’objet d’un single, on pourrait se contenter de l’écoute d’une seule d’entre elles pour le restant de nos jours, passé sur une île abandonnée. Notre esprit est rapidement embrumé par la musique de Mac DeMarco, charmé par tant de belles choses.

Il ne fait aucun doute que l’on connaîtra rapidement par cœur tous les titres de cet album. Après quelques écoutes seulement, nous voilà à chantonner les paroles de chacun d’entre eux. Tout au long de l’opus, du souci du cool semble persister, un mot qui revient souvent dans la bouche de Mac DeMarco. À croire qu’il n’est pas canadien pour rien. Cet opus est tout simplement exceptionnel, reconnaître ce qui l’est après si peu de temps relève de l’évidence. Mac vient de donner l’ultime recette du bonheur.

1 Comment

  • Unknown

    Excellent, Ma DeMarco est un artiste clef de notre époque, à l'esthétique unique, avec beaucoup d'avenir.

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