Phoenix (Bankrupt!) et Foals (Holy Fire) : BIG FAILS



2013, une drôle d’année. Après avoir chroniqué les deux déceptions relatives que sont Christopher Owens (article) et Foxygen (article), après la déception Local Natives, (article) on croyait l’année belle et bien lancée, qu’on éviterait ainsi d’assister à une telle hécatombe.





Foals a fait paraître le 21 février dernier son troisième opus studio, nommé
Holy Fire. Phoenix dévoilera officiellement son Bankrupt! le 22 avril prochain. La (regrettable) magie de l’Internet a fait qu’il est déjà disponible à l’écoute. Alors, quel est le point commun entre ces deux opus ? La réponse est simple : ils représentent une grosse déception. Parce que je n’ai pas une passion particulière pour écrire des critiques négatives, les voici regroupées en un seul article. Le pire dans tout ça ? The Strokes, avec le récemment dévoilé “One Way Trigger” (ici), semble prendre le même chemin. Seul “All The Time” (ici) constitue à ce jour une lueur d’espoir, mais nous y reviendrons.

———-
PHOENIX – Bankrupt!



Les premiers albums studio de Phoenix ne sont pas franchement les plus réussis de la planète pop. Toutefois, son dernier album, Wolfgang Amadeus Phoenix, est une absolue merveille qui semble être promise à ne jamais prendre une ride. Alors, lorsque le groupe annonce fin 2012 la sortie de son Bankrupt!, l’impatience est immédiate. 

Bankrupt! est un album composé de 10 titres. Un seul est à la hauteur de ce dont le groupe est digne, “Bourgeois“. Retombant dans le travers de ses premières créations, Phoenix délivre un opus très électronique (beaucoup trop) et très commercial (toujours trop). Des titres tels que “The Real Thing” ou encore “Chloroform” sont absolument alarmants. Oh, on peut également citer “Don’t“, “Drakkar Noir“, ou “Trying To Be Cool” pour ce qu’il y a de pire.

Nul besoin de multiples écoutes pour comprendre que Bankrupt! est un mauvais album. Un effet studio est trop fortement appliqué sur la voix de Thomas Mars, à l’exception de certains passages de “Entertainment“. De plus, Phoenix tente d’appliquer ses vieilles recettes telle que l’introduction progressive de “Bourgeois” (au demeurant le meilleur titre de l’opus, si l’on ose dire, seul morceau où Phoenix fait agréablement évoluer sa musique). L’orchestration de l’ensemble des titres est excessivement fournie (beaucoup beaucoup trop) pour des sonorités souvent irritantes. Très années 80, Phoenix a sûrement voulu teinter sa musique d’une certaine nostalgie pop. C’est raté. Je me demande sincèrement ce qu’à pu faire le groupe pendant 4 ans. À écouter plusieurs fois Bankrupt!, on ne comprend pas vraiment à quoi Phoenix a pu occuper son temps. Quelques instants nous rappellent les grandes heures du groupe, l’introduction de “Bankrupt“, une grande partie de “Bourgeois“, l’apparition de la voix de Thomas Mars sur “Entertainment” ou “Oblique City”. Mais ça s’arrête là, laissant un goût très amer dans la bouche.
On était en droit d’attendre un très grand opus. Celui-ci porte simplement trop bien son nom.

———-
FOALS – Holy Fire


(Hasard du Scrabble, les lettres de Foals valent 10).

Le virage de Foals est radical. Le premier album, flirtant avec une splendide afro-pop, était absolument remarquable (article). Le second était encore plus fin, de nombreuses écoutes étaient nécessaires afin d’en percer tous les secrets (article). Le troisième, Holy Fire, sorti le 11 février dernier, est plutôt désolant.

Rien n’illustre mieux le plantage de Holy Fire qu'”Inhaler“, le premier single de ce dernier. Foals y oriente sa musique vers un Hard Rock absolument répugnant, croyant que crier peut apporter plus d’énergie à une musique qui en manque. Dans un genre différent, “Stepson” traduit l’ennui que suscite Holy Fire, tout comme “Out of the Woods” ou “Milk & Black Spiders“. Une autre forte image de l’opus est “Moon“. Le potentiel d’un grand titre était là, mais la magie n’opère pas, symbole de ce qu’est cet album. 

Un seul titre nous rappelle les beaux jours de cette grande formation, “My Number“. Très Antidotes, Foals trouve là une mélodie qui colle agréablement à la peau. Deux titres sont également à conserver, “Late Night” et “Providence“. Le premier rappelle plus facilement Total Life Forever et les lancinantes ballades de “Spanish Sahara“. Le second surprend mais finit par imposer sa patte. Enfin, “Everytime” s’écoute agréablement.

En somme, Foals a ici durci sa musique, s’écartant de ses sons originaux de math-pop pour aboutir à un résultat qui laisse souvent de marbre. Foals était de ces groupes capables de produire un opus parmi les 5 meilleurs de l’année. Ce sera loin d’être le cas, bien qu’on évite le bide total qu’est Bankrupt!.

4 Comments

  • Unknown

    Je n'aime pas faire des commentaires negatifs ou autres, mais certes, ces albums sont tres moyens (meme si j'attendait plus de phoenix que de foals), par contre, il me semble que les lettre de foals valent 10 points au scrabble et non au trivial poursuit…

    Mais phoenix sera a rock en seine cet été, et avec un peu de chance cet album aura une vie plus digne de phoenix en live, apres tout il sera compliqué de jouer ces 10 titres sans revoir tous les arrangements, ce qui n'est pas pour deplaire…

  • Still in Rock

    Absolument, Scrabble et non pas Trivial. Haha, merci !

    Il se peut en effet que le live de Phoenix à Rock en Seine demeure intéressant, pour la raison que tu évoques, et également parce qu'ils demeurent d'excellents performers.

  • Anonyme

    Pas très classe de faire une critique d'un album qui sort dans 2 mois…

  • Anonyme

    trying to be cool est un tube. Cet album est fait pour l'été, dommage que vous l'ayez écouté sous la pluie

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *