Still in Rock présente : Cardboard (Surf Fuzzy-Pop)

Cardboard. Il y a deux catégories de “Still in Rock présente“. D’une part, les articles qui évoquent une formation toute nouvelle qui a encore besoin de faire ses preuves, toutefois prometteuse. D’autre part, les articles qui présentent de jeunes formations qui d’ores et déjà ont tous les titres nécessaires à un grand succès. Cardboard fait partie de cette seconde catégorie. 

Quel plus grand plaisir que de se réveiller et pouvoir lire un email de leur leader présentant la formation ? Les plus grandes découvertes proviennent très souvent de là où on ne l’aurait jamais pensé. Dès les premières secondes, l’évidence s’impose : Cardboard sera très vite beaucoup plus demandé que ce qu’il l’imagine aujourd’hui. Que ce soit dit. 

Composé de six morceaux, son premier EP est une superbe pièce de musique. Les trois premiers titres ont été enregistrés à New York, au studio Springs qui appartient au père de la fiancée de Jonathan Rosen, leader de cette formation de trois membres. Ce dernier a d’ailleurs enregistré la batterie sur les titres “Suzy’s Coming Home” et “Toy Atom“, fort de son expérience avec les deux groupes des années soixante Free et Bad Company. “Suzy’s Coming Home” est très créatif, la deuxième guitare explose à la façon de Tame Impala, la voix est incroyablement précise et engagée. C’est du lourd. 

“Card“, dans la trempe de ce que produit Wavves, bien que plus psyché, est un très, très bon morceau. C’est ensoleillé, puissant et persuasif, sans aucun doute à ce jour l’une des pièces maîtresses de Cardboard. Le titre “Flowerbed” est quant à lui issu d’une caméra VHS : Jonathan Rosen s’est filmé en train de le jouer et à ensuite extrait le son pour finaliser le mp3. C’est un morceau acoustique moins représentatif de l’univers du groupe, mais pour autant très agréable, une belle voix. Les deux derniers morceaux, “If It’s In Your Blood It’s In Your Heart” et “Board” ont été enregistrés un mois plus tard dans le studio Fuzz City (Oakland), dirigé par Matthew Melton et Rob Good. L’influence se ressent grandement. Super lo-fi, super bon, “Board” est le troisième très grand morceau de l’EP.

Encore sans label (et à la recherche d’un), peu d’artistes m’ont déjà avoué vouloir être cuisinés dans un burger de sanglier qui nous ferait devenir végétarien à sa simple odeur. De quoi susciter des vocations. Pour le plaisir, je vous laisse avec une vidéo de Cardboard, et une citation de Jonathan : “It’s stripped down and energetic and sloppy, good sloppy“.