Crummy Desert Sound
The Resonars, c’est avant tout le projet de Matt Rendon, lui qui écrit la musique, les paroles, joue des percussions, et des différentes guitares. Écrire sur The Resonars ne peut se faire sans mille références tant la musique qu’il produit emprunte à nos idoles chéries. Sa voix rappelle largement les Hollies, groupe anglais des années ’60. La facilité qu’il a à dénicher de superbes mélodies fait quant à elle référence aux Byrds. Et ce n’est pas tout. Plusieurs des titres de cet opus semblent allier la puissance solaire des Beach Boys aux premières créations psychées des Who. The Resonars touche aussi à la Power Pop à de nombreuses reprises.
Matt Rendon, originaire de Tucson, produit des albums depuis 1997. Au fil des années, il transforme la même recette avec une facilité peu commune. Les harmonies vocales sont toujours colorées, de belles pièces pop. La guitare, sixties sans le moindre doute, utilise de touches psychés avec parcimonie. A notre plus grand plaisir, The Resonars vient de faire paraître un nouvel opus, Crummy Desert Sound, paru sur Burger Records.
Les titres de Crummy Desert Sound sont instinctifs, brefs et précis. Outre ces nombreuses références anglaises, on y entend également des traces du revival sixties américain (Crosby). Quels titres le font avec le plus de brio. Réponse dans la critique track-by-track :
- Tomorrow Gears : The Resonars a fond les ballons : Crummy Desert Sound débute sur les chapeaux de roue. C’est sixties, sixties, sixties ! Nul besoin de poursuivre l’écoute si ce premier titre ne peut vous enchanter.
- Invisible Gold : “Invisible Gold” est LE meilleur morceau de l’opus. Bref et instinctif, il donne a Crummy Desert Sound le plus parfait des titres catchy. “Invisible Gold“, du genre pop folk-rock des Byrds, est un de ces morceaux que l’on intègre dans toutes nos mixtapes, incontrôlable et inlassable.
- The World Is Wrong : Un autre titre de qualité, et toujours la même formule : une guitare sixties, des voix de tête délivrées en coeur, un rythme implacable et une joie extrêmement communicative.
- A City Out of Reach : Si nous devions n’en garder que deux, “Invisible Gold” et celui-ci seraient de la sélection. Dans la lignée de Crosby Steve Nash & Young, avec les tierces de Simon Garfunkel, ce titre est absolument irréprochable.
- Expectations : Power Rock, pantalons en cuir et tout ce qui va avec. “Expectations” est certes moins poignant que les précédents, mais il demeure un titre que les Kinks auraient pu produire sans la moindre hésitation.
- Midtown Island : Clairement inspiré des Beatles, “Midtown Island” est un titre qui emprunte également à l’esprit des Velvet Underground. Les voix en coeur produisent des merveilles. Je ne sais à quoi ressemble le véritable Midtown Island, mais l’envie de s’y rendre se fait forte.
- Vanishing People : Tout l’intérêt de “Vanishing People” réside dans sa nervosité de velours. The Resonars surf sur la même recette, une mélodie sticky et une guitare ensoleillée. “Vanishing People” est un des titres les plus psychés de l’album. Une réussite, assurément.
- I Had a Dream : The Resonars a des dreams, nous avons des dreams, ils ont des dreams, et le résultat est assez génial. Les riffs de guitare sont délivrés avec parcimonie, le tout sur un mid-fi juste à point.
- John Stone Will Be Christian : Un autre bon morceau, à croire que The Resonars ne sait comment produire des titres ennuyeux. “John Stone Will Be Christian” n’est pas le plus indispensable de l’album, mais un bon titre comme il fait du bien d’en entendre.
- It’s What They Do : Un aspect différent, plus folky, plus poussiéreux, “It’s What They Do” est un des titres qui donnent ses spécificités à Crummy Desert Sound.
- That Evil Drone : Une conclusion qui évoque irrésistiblement The Strangeloves. “That Evil Drone” est le final que Crummy Desert Sound méritait : vif, joyeux et coloré. Du Resonars à 100%.
En somme, Crummy Desert Sound est un très bon opus, fidèle à ce que The Resonars sait faire. Matt Rendon est de ces artistes trop peu considérés, des magiciens de la musique pop que le temps finira par révéler. Sa musique fait la synthèse de la ‘British Invasion’, colorant quelques minutes de nos vies avec la plus grande des facilités.
Il est marrant de constater que le premier morceau, “Tomorrow Gears“, est probablement le moins bon de tout l’opus. L’ensemble des autres est d’un très bon niveau, surprenants tant leur constance est infaillible. Crummy Desert Sound est mené par deux excellents morceaux, “Invisible Gold” et “A City Out of Reach“. The Resonars ne fait jamais exploser les compteurs, mais l’opus mérite bien des honneurs tant l’envie de son écoute se fait souvent jour, comme pour purger nos pensées les plus noires.
Note : 8,1 / 10 (barème)
Lien afférent :
The Resonars sur Burger
2 Comments
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Camille
Simplement, c'est Crosby STILLS (et non Steve) Nash & Young…
LaTouf
Il n'y a pas eu beaucoup d'albums cette année qui m'ont emballés. Mais ça, même si ne leur en déplaise les références sont quand même hyper nombreuses (je rajoute les Bellrays comme inspiration, en particulier le refrain de "Expectations" qui me fait pense à "Changing Colors"), c'est excellent. J'ai plus qu'à aller voir les albums précédents. Comme d'hab, merci pour cette découverte.