Further. Further, c’est l’histoire de deux frères, Brent et Darren Rademaker (c’est leur vrai nom). Avant de former Further, ils feront paraître deux albums sous le nom Shadowland. Puis viendra Further, un projet quasi inconnu qui pourtant devrait avoir sa place parmi les meilleurs groupes des années ’90. Le groupe fera paraître trois opus : Super Griptape (1993), 5 Further Journeys (1994) et Sometimes Chimes (1994). Les deux frères vogueront ensuite vers d’autres horizons avec les groupes Tyde et Beachwood Sparks, mais c’est une autre histoire.
Je ne m’évertuerai pas à tenter d’expliquer la puissance de la musique des années ’90. Le monde n’a encore jamais rien fait d’aussi sincère, et Further ravive la flamme de ces années avec brio. Des solos tels que celui présent sur “Real Gone” redonnent foi en ce qu’est le Rock ‘n’ Roll. La toute-puissance de la batterie, la fabuleuse voix des Rademaker, tout est là pour une musique que les grungy devaient dire “RAD“. Further est un groupe pour les amateurs de Pavement (article), Sonic Youth, Dinosaur Jr. (article) et quelques autres formations du même mouvement. Que ce soit dit, les trois albums sont tous de très bonne facture. Par souci de clarté, cet article se concentrera sur le premier, Super Griptape. Composé de 17 morceaux, Further y a établi son univers avec brio. L’introduction, “Totally Baked“, est un splendide titre à la Galaxie 500 (article). Envie d’un titre bien nerveux ? “Don’t Need A Rope” est la réponse. Further délivre son meilleur titre avec “Gimmie Indie Fox“. Si ce titre ne fait pas l’affaire avec vous, inutile de continuer à lire cet article. Un autre titre à la Pavement surgit avec “Bazzoka“. “Still” est une perle hypnotisante, un titre de plus de 7 minutes qui devraient être inscrits en définition du mot majestueux. L’effet Sonic Youth réapparait avec “Fix It’s Broken“, l’effet Dinosaur avec “Smudge“, un titre nerveux et punk-ish.
Further a toujours été capable de belles épopées, comme “Fantastic Now” le démontre une fois de plus. On approche la fin de l’opus avec “Filling Station“, un titre instrumental comme AUCUN groupe de la scène actuelle ne sait plus en faire. C’est un peu ce qui caractérise la musique de Further : son aspect très singulier vu du haut de notre année 2013, tout comme son aspect dévoué au mouvement des années ’90. Further serait-il le grand oublié de cette époque ? Le débat est ouvert.
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