Album Review : Warm Soda – Young Reckless Hearts (Power Pop)





Album Review : Warm Soda

Young Reckless Hearts






Still in Rock a trop dit que Warm Soda était le groupe leader du revival Power Pop pour faire à nouveau les présentations de ce groupe. Mené par Matthew Melton, il vient de faire paraître son second LP, Young Reckless Hearts, qui fait suite à un Someone For You déjà fort bien réussi. Sorti sur Castle Face Records, ce nouvel album est, plus que pour la planète Power Pop, une excellente nouvelle pour le monde de la musique truly indie. Il ne déroge pas à la règle Matthew Melton, celle de sa Power Pop romantique et engagée. Et c’est tant mieux.

Les premières effluves de bonheur nous parviennent dès les premières secondes de l’album, lorsque l’on constate à quel point l’influence des Ramones sur la musique de Warm Soda est toujours aussi prononcée. Comme savait le faire Joey, Warm Soda allie Power Pop et Glam Rock à la perfection. Et puisque l’univers de la Power Pop est finalement assez restreint, on retrouve logiquement dans Young Reckless Hearts de nombreuses références aux plus grands albums du genre. Des Flaming Groovies, en passant par The Last et Tom Petty  jusqu’aux Real Kids, Matthew Melton continue de redorer le blason d’un genre musical majeur.

La musique de Warm Soda est pleine de petits tricks, pleines d’astuces qui
font toujours sourire et qui attirent indéniablement la sympathie. Mais ne nous y trompons pas. Bien plus que sympathique, cet opus est assurément très bon. Concentré de mélodies toutes plus entraînantes les unes que les autres, Young Reckless Hearts est avant tout un album pour les amoureux de POP MUSIC, au sens où l’entendaient les grands groupes de la Bogue decade. Et parce que Young Reckless Hearts est intégralement composé de chansons d’amour, on se laisse très vite prendre aux jeux de nos daydreams adolescents. L’écoute de cet album nous plonge en plein High School, au Grand jour du bal de prom’. Tout le monde se prépare, les attentes sont à leur maximum, la fête sera belle, la fête sera grande. Place à la critique track-by-track et en avant pour l’aventure.

  • Going in CirclesVroumm, ça crisse déjà en compagnie de Matthew Melton. Le son de guitare est toujours habillé de son fuzz habituel, la mélodie est pop, sa voix définitivement Power Pop, Going In Circles est une introduction alléchante. L’attente avant le bal de ce soir est encore longue, nous voilà à faire les cent pas dans notre chambre placardée de poster de Nick Lowe.
  • Postcards : Un
    son de guitare très Strokes, et une voix placée comme celle de Julian
    Casablancas. Hmmm… Le micro solo de batterie est très bien joué, il prête à sourire
    et crée son petit effet galvanisant. Mais plus encore, le rythme imprimé et la mélodie ont de quoi en transcender plus d’un. “Postcards” est au final un sacré
    titre de Glam Rock.
  • Young Reckless Hearts (ici) : Voilà à quoi on reconnait les meilleurs singles. Ils accrochent l’oreille aux premières écoutes, et
    produisent toujours ce même effet une fois la barre de 10 ou 20 passée. “Young Reckless Hearts” est assurément l’un des meilleurs titres de toute la discographie de Matthew Melton. Tout est là pour attendre cette trans’ Power Pop si douce et si voluptueuse. Arrivée au bal de prom’, les confettis tombent de toute part. Que la fête commence. Ouaiiis.
  • Someday You Will Understand : Power Pop à 200 %, Someday You Will Understand” est
    clairement un titre qui gagne à être beaucoup écouté. Son appellation un peu
    prémonitoire fait de ce titre l’hymne que nos parents aurait écouté en 1970. Le petit “waiting for you” final est parfaitement jouissif. Et voilà qu’Emily nous jette des regards en coin.  
  • Forbidden Emotion : “Forbidden Emotion” n’est pas le titre le plus
    tranchant de l’album. Mais il suffit d’un petit “Take It” pour que la guitare s’envole. On va finalement entrer sur la piste de danse, à quoi bon rester dans un coin à regarder les
    autres. Matthew s’apprête à réaliser le grand écart que ses slims lui
    interdisent de toute façon. La fête bat son plein. C’est maintenant que tout va se jouer.
  • Save This Dance for Me : Aux premières écoutes de “Save This Dance for Me“,
    on se dit qu’il doit être génial de connaître le refrain de ce titre par cœur. Maintenant
    chose faite, je peux le dire haut et fort : ce titre est killer. La fête est plus belle lorsque
    bien accompagnée. L’album parvient à maintenir un flot d’excitation super constant, c’est grand. “Don’t close your eyyyes“.
  • When Your Eyes Meet Mine : Le voilà, le Warm Soda que l’on
    aime tant, celui qui mime les groupes seventies
    avec cette touche inimitable. Warm Soda y joue à fond la carte du cliché, on se
    trouve pris dans un élan de bons sentiments que seul l’ironie du groupe peut
    venir sublimer. The Last chantait le génial “She Don’t Know Why I’m Here” en 1978. Comme une réponse retardée
    de 36 ans, Warm Soda se rapproche enfin, et ose la confrontation. Ça mousse ! “C’est le plus beau jour de ma vie, ce bal de prom’ est le plus génial de
    tous”.
  • The One I Need : Après avoir croisé les
    yeux de la belle et tendre, Matthew fait déjà sa déclaration solennelle. Autre single dévoilé avant l’heure, “The One I Need” représente le meilleur de
    Matthew Melton. Et le meilleur de la Power Pop, tant qu’on y est. “The One I Need” est l’une des véritables pépites de l’album. Si la musique s’en éloigne un peu,
    les paroles reflètent la poésie romantique d’Emitt Rhodes. Warm Soda délivre l’un
    des refrains que l’on chantera à tue-tête de longues heures durant.
  • Smoke Gets in Your Eyes : Ce titre paraît moins inspiré
    que les autres. Pourtant, on y entend le fantome de Tom Petty and The
    Heartbreakers,
    pourtant, Matthew Melton délivre un titre sincère et plus personnel que les
    autres. La dernière minute est super efficace. Les premiers stress d’une fin de soirée qui approche se font ressentir…
  • Things That We Said : Une autre chanson d’amour, l’éternelle
    récette qui fonctionnera toujours. “Things That We Said” alterne
    entre fulgurance et banalité. Warm Soda et son cœur Power Pop donne, assez
    logiquement, un refrain très percutant. Le reste du titre est un poil en deçà.
    Mais l’influence Power Pop des Knack se fait finalement ressentir pile quand il le faut. On veut savoir ‘her
    name
    ‘, voilà qu’Emily a disparu. La salle de bal de vide déjà.
  • Will I Still Want You? (When I Find
    You)

    : Plus charmeur, plus patient, Matthew Melton renoue ici avec ses premiers
    amours de Dwight Twilley. Le xylophone donne à “Will I Still Want You? (When I Find You)
    des airs innocents qui rappellent également les Flaming Groovies. “Tell me that your love for me is true“.
    Le début d’une nouvelle histoire ?
  • Stranger to Me : Deux fois plus long que les
    autres, “Stranger to Me” est le dernier cri de l’album. La guitare se révèle
    comme sur le “Highway” de Paul Collins’ Beat,
    et Matthew prend les devants, elle sera stranger
    to me
    , ce bal était beau, mais il est temps de passer à autre chose. A
    moins que l’on réenclenche une nouvelle lecture de l’album…
Avec
son “Tell Me In A Whisper“,
Warm Soda avait montré une telle efficacité que son deuxième opus était à surveiller de très près. Aucun fausse route. Young Reckless Hearts est un splendide album d’un niveau au moins égal au Seeking Love de Bare Wires (2010). Des premières notes de “Going in Circles” où l’excitation bat son plein jusqu’au “Stranger
to Me
” qui vient finir de nous en mettre plein la vue avec de longues
minutes instrumentales dont on perçoit déjà les goûtes de sueurs couler en live, Warm Soda réaffirme son statut de leader de la scène Power Pop.
En fait, cet
opus explore toutes les variations qui existent en matière de Power Pop. Les
titres les moins évidents finissent tous par révéler une individualité
attachante. Ils s’inscrivent parfaitement dans l’histoire de Young Reckless Hearts. Un album
thématique de ce calibre est quelque chose d’assez rare. Un artiste qui assume
à ce point son romantisme est également peu commun. Et si finalement Matthew Melton
était devenu le précurseur du romantisme musical des années 2010′ ?

Note : 8,3 / 10 (barème)




Liens afférents :

Article sur le titre “Young Reckless Hearts

Interview de Matthew Melton par Still in Rock

2 Comments

  • alextwist

    Je trouve quand même que la production ne fait pas honneur au disque. Le son n'est pas "vibrant" il sonne comme écrasé et manque de dynamique.
    Sinon oui Warm Soda est carrément un des meilleurs représentants de la powerpop actuelle, en tout cas dans le registre assez glam à la Milk N Cookies.
    Après mes chouchous actuels sont français et se nomment les Departure Kids, pour moi ils arrivent vraiment bien à retrouver l'essence mélodique des Beatles tout en conservant cette fraicheur et cette énergie si typique de la powerpop.
    Leur morceau "oh please" est une petite merveille http://departurekids.bandcamp.com/track/oh-please

    je suis vraiment fan de ce groupe !

    sinon en plus de ceux-là , je citerai bien malgré tout des groupes comme The Cry! le premier album était vraiment très chouette dans la mouvance Exploding Hearts
    et puis bien sûr les Gentleman Jesse et quelques autres franc-tireurs bien connus 🙂

    • Still in Rock

      Hello !

      Je suis d'accord pour la qualité de l'enregistrement.
      Pour les DK, je trouve que ça manque encore de maturité, et l'aspect mélodique n'est pas assez développé, mais le potentiel est là ! En live aussi.

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