Inédits : Nick Drake – A Day Gone By (Pop Folk)

Nick Drake. L’article anachronique sur Nick Drake est assurément l’un de mes préférés (lien). Cet artiste était ce que l’on appelle un véritable génie. Trop intègre pour le monde des labels, Nick Drake sera mort de sa belle mort d’artiste. Déchu, l’ange n’aura pas su trouver le courage de composer plus de 3 albums.

Rover Records vient toutefois de déterrer quelques enregistrements inédits compilés sous le nom de A Day Gone By. On se trouve confronté, une nouvelle fois, a quelque chose d’assurément fascinant. On a souvent l’impression d’être assis sur une veille rocking-chair à côté de Nick, de le regarder s’exécuter tranquillement, emprunt de doutes et hésitations. Tous ces enregistrements sont très délicats. Bruts, on y trouve les premiers pas d’un Nick Drake en pleine réflexion. Enregistrés sur une cassette directement par Nick Drake chez lui, la qualité de l’enregistrement est souvent médiocre, ce qui gâche un peu le plaisir. Mais malgré tout, on en fait rapidement abstraction pour écouter le susurrement de Nick Drake, toujours plus fragile.

Vingt-cinq titres viennent sur le premier disque, trente-deux sur le second. Autant dire que ces quasi trois heures d’écoute réservent de nombreuses surprises. Voici donc un petit guide de navigation pour s’y retrouver rapidement. Les trois versions de “Saturday Sun” sont absolument splendides. Aussi, “Parasite I” est présenté dans son plus simple appareil, un modèle de grâce. “Parasite II” est tout aussi bon. Et puis, comment passer à côté de sa reprise de “Summertime” ? Toute la magie Nick Drake s’y exprime à merveille. On trouve aussi quelques boucles instrumentales qui seront plus tard avortées. Quel dommage. Qu’aurait donné “Sketch IV – Piano” si Nick Drake avait eu le temps et l’envie d’y ajouter sa voix ?

En somme, A Day Gone By recèle de trésors que la poussière du temps a recouvert. Néanmoins, cet album est destiné aux initiés, aux grands fans de Nick Drake qui auront seuls les clés pour savoir apprécier ces enregistrements graciles. Et comment ne pas en être lorsque l’on a une fois au moins donné quelque minutes de son temps à l’un des plus grands artistes du 20ème siècle ? Je ne saurai trop vous recommander une nouvelle lecture de notre article de juillet dernier.