Television Man
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French Version
- Firehose Face (ici) : Déjà un des meilleurs morceaux jamais composés par Naomi Punk. “Firehose Face” a le mérite de nous plonger immédiatement dans l’ambiance de Television Man. Il est par ailleurs la parfaite illustration de ce que nous confiait le batteur du groupe : “La plupart du temps, la batterie suit directement la guitare dans le but d’occuper au mieux l’espace, et je crois que le son a effectivement un aspect industriel”. Que l’on forge les armes, le combat va commencer.
- Song Factory : It’s a statement! Naomi Punk n’a rien perdu de sa dextérité à battre le fer, et il semblerait que Patrick Bateman (American Psycho) soit en charge de s’assurer de la finesse de la lame. Ce titre cogne par intermittence comme le groupe aime tant le faire. Et Naomi n’a jamais cogné aussi fort. Le son métallique de la guitare nous prend aux tripes. “Song Factory” est une merveille qui se relève être un atout majeur de Naomi. De plus, avec l’un des sons de batterie les plus intelligents de toute la scène, “Song Factory” se hisse au sommet de la hiérarchie créative.
- Television Man (ici) : La batterie toujours calée sur le tempo de la guitare est définitivement la touche Naomi Punk par excellence. Le son est plus ou moins identique à celui de The Feeling, toutefois, on remarque que le tempo est largement accéléré, probablement plus proche de leur Naomi Punk paru en 2009. Le label décrit à présent le son du groupe comme étant du Cathartic Punk. Tout est là. L’interlude à 1min55 et le petit riff de guitare qu’il contient est l’un des moments d’extase de l’année. L’excellence est devant nous, elle se tient droite, nous fixe dans les yeux et nous demande : alors ?
- Plastic World No. 6 : Le premier interlude comme Naomi Punk sait si bien les délivrer. Une fois encore, Naomi nous entraine avec lui dans le backstage de ses créations, comme il l’avait fait sur The Feeling. On sait depuis l’interview conduit par Still in Rock que ces interludes sont l’oeuvre de Neil Gregerson (guitariste), qui “passe une grande partie de son temps à créer des synthétiseurs sur son ordinateur ce qui lui sert à composer de la musique.”
- Eleven Inches : Toujours le grunge au cœur, Naomi Punk dévoile un morceau qui se trouve renforcée par la minute que le précède. Les jeux y reprennent de plus belle, la marche d’une entrée conquérante se faire entendre. La bataille commence alors. Toute une armée de riff contre la voix spatiale de Travis Coster. Le chevalier noir semble être de retour, et Naomi l’a habillé de sa plus belle terreur.
- California Truth : Le deuxième interlude, et toujours cette même fascination pour une musique floutée qui nous maintien la tête sous l’eau.
- Eon of Pain : L’un des ultimes chefs-d’œuvre de cet opus, “Eon of Pain” marquera 2014 avec une force inégalée. L’introduction très aliénante trouve écho à l’entame de la 3eme minute lorsque Naomi Punk décide qu’il est l’heure de changer la destinée du Grunge. Assez étonnamment, il le fait en reprenant des airs de CAN.
- Linoleum Tryst #19 : Le zombie de Kurt Cobain se relève doucement de sa tombe. Il marche dans le cimetière et se dirige à son tour vers le Colisée. Sorte de war grunge décomplexé, Naomi Punk s’éblouit les yeux à la lumière du jour… “I see the sun”. La dernière minute dépasse le splendide.
- Whirlpool of Anguish : Troisième interlude, celle-ci est plus hachée, en cela plus proche des autres titres.
- Rodeo Trash Pit : Rodeo sur le chevalier noir, quasi huit minutes pour un Naomi Punk au paroxysme de toute sa hargne qui exploite parfaitement le temps qu’il s’est impartit. Ressemblant parfois à “Burned Body” de The Feeling, “Rodeo Trash Pit” est avant tout rythmé par les apparitions d’une guitare pour une fois lancinante et romantique. Il illustre une dernière fois à quel point le batteur de Naomi Punk est génial. C’est lui qui toute donne son hardeur à un titre franchement somptueux. Et cette même obsession pour le soleil revient une fois encore, “I Feel The Sun In My Heart“… Ce gladiateur là a été forgé dans le fer le plus indestructible. Échec et mat !
Comme un fantasme, Naomi Punk semble être à la recherche permanente d’une source lumineuse. C’est le leitmotiv de cet opus. Mais le voilà enfermé dans les abysses d’un rock dont la noirceur n’a d’égale que son lyrisme. L’univers de Naomi Punk s’en trouve être trop intense pour que l’on puisse pleinement l’appréhender à chaque nouvelle écoute. Il faut toujours lancer une deuxième lecture afin de se plonger en plein dans une musique sinon trop iconoclaste.
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Here, Naomi Punk has managed to find a truly immortal thing. The listening of Television Man reacts not only from its numerous melodies, but it also contains that little something that refers to the larger notion of the Art. “An artist is a creator of beautiful things” one used to say. Then, if it is true that “the artist can express everything”, here Naomi Punk relates to what music has of humankind.
After an honest introspection work, I’ve come to the conclusion that I was that touched by the listening of Television Man because it strikes two sensitive chords. The first one, Television Man is very melodious. And that’s nothing to say. How many bands have fallen into the flow of technicality at all cost? How many big stage names seem to have forgotten that music is first and foremost a matter of feelings? Secondly, that album is undeniably avant-gardist; it dares to go where no one has dared before. Unlike Total Slacker’s Slip Away, which takes grunge to push it in its last resort, this one influences a change of direction by introducing a New Yorkish Punk that, until then, was alien to it. And then, one has to admit that this album is as poetic as it is extremely dark. This is in part what makes it so engaging.
Thus, one must think at each listening of Television Man that this kind of album is a major news for Music. We can’t help but feel saddened thinking that this album may never have the impact of a Nirvana although it surpasses the creations of the pre-cited band. But who knows? Time is the ultimate judge of greatness; let’s then trust it. In the meanwhile, we cannot over focus on the listening of such a magical album. And subversive. Naomi Punk holds a new standard that may turn upside down our upcoming listening. Oh, if only they knew, some would look upon it with an evil eye.
Note : 9,3 / 10 (barème)
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