Van Morrison, un nom qui vous dit forcément quelque chose. Il fait aujourd’hui partie de ces papys du rock, son dernier album date de 2012 et on le croise régulièrement sous le capitole de petites villes américaines qui célèbrent la venue de l’été en musique (précisons qu’il est pourtant nord-Irlandais).
En réalité, Van Morrison se définit avant tout comme étant l’auteur d’un des albums les plus magistraux de l’histoire de la musique : Astral Weeks. Paru en 1968 et composé alors qu’il n’avait que 22 ans, cet opus a marqué un véritable tournant dans la musique Pop. Il fut l’un des tout premiers à transcender Pop et Folk avec tant d’harmonie. Il fut, également, l’un de ceux à tant influencer que les meilleurs artistes de la scène actuelle le citent encore comme référence absolue, en dépit du fait qu’ils jouent parfois d’un style opposé. Il est à mon sens impossible de trouver une critique de cet opus qui soit trop dithyrambique. Composé de huit titres (pour 48 minutes d’écoutes), Astral Weeks est un album pour les coeurs tendres et attentifs.
“Astral Weeks” est l’une des plus belles chansons du genre. Il fait partie de ces morceaux qui parviennent à la perfection. Quasi indescriptible, “Astral Weeks” est le titre qui, à jamais, nous aura plongé dans l’univers de cet album. “Beside You” est fait d’une guitare lyrique qui accompagne cette voix qui donnera le ton à tout un tas d’albums des années seventies qui ne comprendront pas que toute sa puissance réside dans son intensité irrationnelle, pas dans ses montées en gamme. Ce genre de titres illustre à quel point Van Morrison avait pour ambition de mettre la technique au service de l’émotion.
“Sweet Thing” introduit les premières notes de Jazz qui seront ensuite amplifiées sur “The Way Young Lovers Do“. Charge Mingus n’aurait pas dit non. Assez étonnement, le dernier cité est le plus court de l’album lorsque ce genre de musique tend généralement à de longs jams. Quant à “Cyprus Avenue“, il fait honneur à une pop baroque qui rappelle l’album des Zombies paru la même année. Comme une constante, la voix de Van Morrison est toujours aussi poignante. Cette musique est faite d’un soleil de mois de septembre.
“Madame George” est avant tout une poésie. Ce titre s’écoute comme on lit un bon livre : on y contemple chaque mot, on s’émerveille devant l’ordinaire, on se réjouit devant l’agencement de chaque phrase. En dépit du fait que je ne puisse m’empêcher de penser à Seinfeld à chaque fois que j’entends ce prénom, “Madame George” est un petit miracle à lui tout seul. Van Morrison lui donne un souffle nouveau à de nombreuses reprises, comme ci ce titre ne pouvait jamais mourir que de ses cendres. Cet éternel recommencement contraste avec des paroles d’aurevoir qui marque la fin d’une époque. “Ballerina” est la musique d’une peinture de Degas. Titre épique, il laisse place à une musique pop très riche. “Slim Slow Slider” conclut finalement un opus bouleversant. Toute son intensité est intacte, plus de 45 ans après sa parution. Combien d’albums si sincères parviennent à nous émouvoir avec tant de forces après tant d’années ? Van Morrison est un artiste résolument génial qui, à jamais, est inscrit parmi les grands de ce monde.
Rodriguez a certes produit deux albums magnifiques, mais n’oublions pas qu’il en a emprunté toute la substance à Van Morrison. Les titres d’Astral Weeks sont très longs, une épopée à chacun. Le tout forme une expérience qu’aucun n’a jamais oubliée. On ne rencontre pas l’amour sans souvenir.
(mp3) Van Morrison – Astral Weeks (1968)
(mp3) Van Morrison – Madame George (1968)
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