Bass Drum of Death est un des exemples de ce que le Garage peut rendre célèbre. Depuis leur GB City paru en 2011 en passant par le Bass Drum of Death de 2013, le groupe a su comment délivrer un son bien distinct, créant autour de lui une véritable hype attachée à l’identité sonore de ce groupe de la ville d’Oxford (Mississippi, USA). Il reviendra le 7 octobre prochain avec Rip This, son troisième essai qui paraîtra via Innovative Leisure.
Disons le franco, cet album est plutôt… très moyen. Il est vrai que je n’ai jamais fait partie de ces fans de Bass Drum of Death qui placent le groupe au dessus de Ty Segall. Cet album me conforte dans mon jugement. Ayant majoritairement délaissé le son crunchy des deux premiers LPs, Bass Drum nous délivre ici un son plus massif, surement moins réactif. La qualité de l’enregistrement est clairement hi-fi, ce qui confirme la tendance des groupes de Garage à se tourner vers de plus haut standards de production lorsqu’ils en ont les moyens (Une bonne chose ? Pas si sûr).
Alors certes, et je l’ai déjà dit, Bass Drum n’a jamais brillé par son originalité. Mais les deux albums précédents avaient le mérite de nous secouer le cocotier. Rip This passe quant à lui bien trop en force. Le jeu de guitare est accéléré, et, parce que plus grandiloquent, on croirait parfois entendre les prémisses d’un Dad Rock à la Alice Cooper. “Everything’s the Same” illustre parfaitement cette nouvelle tendance que semble vouloir épouser le groupe. Et nombreux sont les titres qui s’apparentent à une longue plage instrumentale sans apporter autre chose que des riffs insensibles. Force est de constater que des morceaux comme “Black Don’t Glow” et “Burns my Eye” sont, par exemple, plus insignifiants qu’autre chose.
La raison de cette uniformité de titres de Rip This réside principalement dans le rythme de ces créations. Identique dans 95% des cas, il est difficile de s’émouvoir à l’écoute de la même rengaine. Les seuls titres à casser ce cycle sont finalement les meilleurs. “Left For Dead” et “Sin is in 10” font plutôt bien le travail. On y retrouve notre Bass Drum plus inventif. Et puis, allé, certains autres tels que “Lose My Mind” parviennent quand même à susciter en nous un petit regain d’énergie.
Dans l’ensemble, l’écoute de Bass Drum of Death se fait sans difficulté, les titres s’enchaînent sans parfois qu’on les remarque, et il en ressort une impression plutôt agréable, mais pas franchement inoubliable. Peut-être en eut-il allé autrement en 2007, mais nous voilà 7 années plus tard dans une scène Garage très développée… De plus, l’impression d’une (pâle) copie conforme avec de nombreux titres de Ty nous laisse en bouche une amertume certaine…
Finalement, comme souvent, Bass Drum of Death est un peu à l’image de son nom : pas franchement novateur, pas suffisamment détaché de ses ambitions, et bien trop obvious. Je n’arrive à me décider sur le fait de savoir si les groupes choisissent un nom qui correspondent à leur musique ou, à l’inverse, sont influencés par leur appellation. Peut-être est-ce les deux. Une chose est sûre, Bass Drum ne marquera pas l’année.
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Anonyme
Même si Ty est le substantifique moëlle de la scène garage actuelle, faudrait quand même arrêter la comparaison entre lui même et certains groupes, notamment BDOD. Ce dernier ne cherche pas ni ne prétend faire du Ty, avoir de mauvaises copies serait vraiment très mauvais pour la scène garage. BDOD offre un son plus hi-fi, légèrement plus commercial avec ce nouvel album, c'est aussi bien de changer !