Paul Jacobs. Still in Rock l’a déjà crié haut et fort, Paul Jacobs est LA révélation de l’année. Tous genres confondus. Seulement, il se trouve qu’il produit du Garage. Alors nécessairement, la musique de Paul Jacobs saisit particulièrement par son aspect brut. J’étais donc “inquiet” lorsque Paul me confiait qu’il s’apprêtait à faire paraître un LP qui reprendrait plusieurs de ses titres déjà existants. Ce genre d’exercice mène généralement à des versions aseptisées pas vraiment convaincantes. Mais rien de cela ici, les titres de Paul Jacobs conservent toute leur force. N’est pas un artiste de Garage qui veut. Certains s’y retrouvent à cause de la faible valeur de leurs premiers équipements audio, comme par défaut. D’autres y naviguent avec classe et brio. Vous aurez compris dans quelle catégorie je situe Paul Jacobs.
Après avoir donc faire paraître 3 LPs, Paul a décidé de nous prendre à la gorge en sortant son nouvel album le 2 octobre dernier, j’ai nommé Do It Again. Compilant certains de ses titres préférés issus de ses précédents albums, Paul Jacobs fait ici un checkpoint dans sa toute jeune carrière, comme pour s’apprêter à partir ensuite sur des bases encore plus élevées.
On retrouve d’entrée le “Waiting for the Grave” de I Need a Place to Keep My Stuff. La version est similaire à celle que nous connaissions déjà. Et son effet est également similaire : c’est une tuerie. “Eee Eye” se fait immédiatement pressentir comme étant un killer en devenir. Son explosion est plus contenue que sur sa première version, comme enfermée dans une bulle lo-fi. “Broken Pencils” rappelle pour sa part les allures plus Punk de Paul Jacobs. Il nous sort un de ses interludes magiques avant que le titre n’explose à nouveau, échos sur la voix, lo-fi sur la guitare, batterie noisy.
C’est avec un immense plaisir que l’on recroise également “Trippin’ in the Park“. Disons-le, ce titre représente ce que Paul Jacobs sait faire de mieux. Du Garage à son sommet. Du brut, de l’animal. On ne coupera pas non plus à réécouter “Sharp Dress” dans une version plus Pop. Ce titre est à mon sens l’un des 3 meilleurs jamais composés par Paul Jacobs, c’est donc avec soulagement que je constate qu’il est, dans sa deuxième version, toujours aussi fort !
Cet LP sera l’occasion de mettre un coup de projecteur sur “Waking Up“, assurément l’un des morceaux les plus puissants de l’album. Ce morceau trouve ici une nouvelle peau. Peut-être est une dû à une version plus percutante. Peut-être est ce tout simplement dû à sa place sur la maquette de l’album. Quoi qu’il en soit, “Waking Up” vient de se révéler à nous. On trouve également une création toute nouvelle avec “The Telephone“, titre qui contraste avec la toute-puissance de “I Know You Hate Me” qui le succède. “Bag of Bones (Do It Again)” vient conclure sur de la surf Pop, un titre complètement étranger à l’univers des précédents. Pas mon préféré.
En bref, cet LP est l’occasion de se replonger dans la déjà très riche discographie de Paul Jacobs. Do It Again s’impose comme l’un des meilleurs LPs de l’année. Son écoute est jubilatoire, souvent harassante, mais toujours mirifique. Paul Jacobs place le Garage dans des sphères rarement atteintes. Impossible dès lors de ne pas tarir d’éloges à son égard, ni même d’y trouver le moindre détail à redire. On n’assiste pas à la naissance de tels artistes chaque année. Je le disais dans le Best of Juillet 2014, “Paul, nos yeux sont désormais braqués sur toi.”. Plus que jamais, ils continuent de l’être. Le Garage est en train de vivre sa plus belle Époque depuis sa création, tâchons de le garder à l’esprit.
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