Ex Hex est un nouveau venu dans le monde de la Power Pop (from Washington D.C.), et autant tuer tout suspense d’entrée de jeu, cela fait des années que je n’ai pas entendu un premier album du genre qui soit aussi abouti. Girl band composé sous forme de trio, Ex Hex vient de faire paraître son premier album (bien que Mary Timony utilise ce nom depuis un petit moment), Rips, via Merge Records le 7 octobre dernier. Il a d’ores et déjà rendez-vous avec l’histoire.
Les titres d’Ex Hex sont straight to the point, et, comme sur tout bon album de Power Pop, ils s’adressent directement à son auditeur sans chercher à éviter les sujets les plus clichés et sans semi-poésie, ce qui les rend si romantiques. La production de l’album est uniforme et de bonne qualité. Mais l’essentiel n’est pas là. Ex Hex est un groupe à mélodies. Certains se démarquent par le son fabuleux qu’ils parviennent à dénicher, d’autres par l’ambiance qu’ils génèrent. Ex Hex fait incontestablement partie de ceux qui nous restent en tête de longues heures durant. Et puis, ne négligeons pas les autres forces d’Ex Hex. Le groupe parvient également à nous étonner par le son de sa guitare Jangle Pop, ainsi que l’esprit festif qu’il communique.
On trouve avec “Don’t Wanna Lose” le premier titre de l’album, et, déjà, le premier hit. Ou plutôt devrai-je parler de tube. Ce morceau a tout du parfait single eighties, de la vraie Pop comme il s’en fait rarement. Dans un même style, “You Fell Apart” nous galvanise avec une mélodie speed et colorée. “Waste Your Time” fait apparaître un son de guitare super Jangle Pop tout à fait fantastique. Dans cette même ambiance plus détendue, “Hot And Cold” s’impose comme l’un des titres les plus réussis de l’opus (la vidéo est immanquable, avec Ian Svenonius en guest). La preuve que la Power Pop peut aussi être langoureuse. Une fois encore, Ex Hex trouve un son bien singulier qui crée une véritable addiction.
Les quatre derniers morceaux de l’album sont irréprochables. “New Kid” est le titre que l’on retiendra de cet album dans plusieurs années. Quel HIT ! Voilà ce que la Power Pop produit de meilleur. L’esprit de Milk ‘n’ Cookies est ressuscité avec grandeur. Vient ensuite “War Paint” qui maintient parfaitement le flot. On s’approche de la fin avec “Everywhere“, un des morceaux les plus entêtants de l’album. Une fois encore, Ex Hex nous rappelle les heures de gloire de toute la mouvance Tom Petty-esque. “Outro“, celui sur lequel Rips se conclut, rentre volontiers dans mon Top 5 des meilleurs titres de l’opus. Une fois encore, c’est sa mélodie qui le met en avant. C’est d’ailleurs la clé de l’album. Les morceaux les plus fouillés nous accrochent immédiatement. Ex Hex délivre alors certains des meilleurs titres de l’année. D’autres sont plus génériques et nous retiennent moins longtemps.
Je l’ai déjà écrit à de très nombreuses reprises, la Power Pop est à mon sens un style musical supérieur en ce qu’il produit un effet immédiat qui ne s’estompe que peu avec le temps. Ou plutôt devrai-je parler de genre, tant la Power Pop est codée. Il y a, comme dans un genre cinématographie, des règles à respecter et à transcender. Ex Hex parvient parfaitement à cela. Je trouve dans Rips de nombreuses références aux légendes du genre, bien évidemment à Cheap Trick (écoutez “Cry, Cry” ou “Southern Girls“), à la romance désabusée de Flamin’ Groovies (“Sometimes“), à la puissance de Protex (“I’ll Never Stop“), ou à l”immédiateté absolue des Beat (“Rock’n’Roll Girl“). Il ne faudrait pas non plus oublier que Rips apporte son lot d’innovations. Ex Hex fait partie de ces lovers qui, toujours, continuent de croire au grand amour. Grâce à eux, nous croyons désormais plus que jamais à la grande Power Pop.
(mp3) Ex Hex – New Kid
(mp3) Ex Hex – Hot And Cold
Liens afférents :
MC5 m'a tuer
Mixé par Bobby Harlow himself B) (je trouve d'ailleurs que le son de guitare sur Hot and Cold par exemple ressemble beaucoup à celui de The GO période Howl on the haunted beat you ride)