Mention très honorable : So Cow, Christian Bland and The Revelators, Volage, Doug Gillard, Thurston Moore, The Murlocs, et Parquet Courts.
Priests, c’est l’un des claques Riot grrrl de l’année 2014. Un mot ne peut que frapper à l’écoute de cette musique : sincérité. Groupe originaire de Washington D.C., il fait resurgir toute une partie de la scène Punk de cette ville. Surement est-ce dû à cette sincère agressivité idéologique. Pourtant, brutalité ne se confond pas avec violence et Priests parvient à démontrer que la puissance d’un titre ne se trouve pas dans la force des cordes vocales de son chanteur (bien que celles de Katie Alice Greer ne semblent souffrir d’aucun problème). Assurément, cette musique a le potentiel pour éloigner un certain nombre d’auditeurs. Il est parfois difficile d’y accepter toute sa noirceur, mais en réalité, Priests mérite une écoute attentionnée. Peu de groupes ont un message à faire passer et celui-ci en fait partie.
C’est une très belle surprise que de retrouver Parkay Quarts si haut placé. Son album, Content Nausea, est finalement meilleur que celui de Parquet Courts (Sunbahting Animal) avec qui je rappelle il partage une partie des membres (dont Andrew Savage, le chanteur). Cet album flirte souvent avec du Proto Punk et on y retrouve une force très primitive qui nous ramène à l’éternelle quête du son originel. Si Parkay Quarts est finalement plus séduisent que Parquet Courts, c’est finalement parce que ses coups d’éclat sont plus brillants que ceux du groupe précité. Content Nausea traduit de nombreux états d’esprit avec une force finalement très originelle. C’est un très, très bon opus.
18. Ex Hex – Rips (lire l’article)
Matthew Melton mérite bien tous les honneurs. A l’origine de la résurgence de la Power Pop, il parvient toujours à en faire un modèle de romantisme. Sur le thème de l’amour, Young Reckless Hearts est une nouvelle démonstration du talent de cet artiste. Chaque nouvelle écoute l’album nous plonge en plein High School, au Grand jour du bal de prom’. Avec plusieurs mois de recul, les titres s’enchaînent désormais comme autant de hits, et on ressort de cette écoute des étoiles plein les yeux. L’interview que Still in Rock a réalisé avec lui révèle un artiste fidèle à ses valeurs. Si cet album n’est pas son préféré, je ne peux m’empêcher de le penser supérieur à d’autres. Un must have pour les amateurs de POP.
Le premier album solo de Juan Wauters aura été l’un des meilleurs opus Captured Tracks de l’année 2014. Et c’est dire. Dans un genre folk qui rappelle parfois la pop de Jonathan Richman, Juan Wauters est venu nous enchanter d’un album à la fois brut et rêveur. Les titres de North American Poetry finissent rapidement par s’imposer comme de véritables classiques que l’on fredonne par cœur. Cet album est le meilleur opus folk de l’année, et je suis heureux de pouvoir affirmer que la carrière de Juan Wauters s’annonce radieuse. Il fait partie de ces artistes sincères à qui on peut faire pleine confiance. Alors, vive North American Poetry, et vive 2015 avec Juan !
(mp3) Perfect Pussy – Bells
Pas loin du titre de meilleur groupe anglais de l’année, Eagulls est une formation pleine de paradoxes. Je peine toujours à saisir si la sincérité du groupe est feintée ou réelle, mais je ne peux malgré tout m’empêcher de penser que cette musique est captivante. Avec Eagulls, le groupe vient de scorer dans un style trop peu exploité : le Punk Shoegaze. Pour l’heure, l’image anti-establishment que se donne Eagulls lui sied à merveille. Les textes viennent s’interposer avec des accords de guitares parfois languissants, d’autres fois clairement enragés. De plus, Eagulls a eu l’excellente idée de s’inspirer de plusieurs groupes des années ’90 (cités dans l’Album Review). On y trouve une nouvelle force qui parfait incontestablement cet opus.
Real Estate, c’est une rêverie. En 2014, le groupe a fait paraître son meilleur opus, un exemple de déterminisme pop. Sorte d’apologie du détail, cet opus est bien plus qu’un simple album qui surfe sur la vague de la musique californienne. Et puis, sans grande surprise, Real Estate a pleine conscience de sa musique, ce qu’a révélé un interview parfois… awkward. Il sait en tirer une force, et on se retrouve en présence d’un opus très bien pensé dont chaque mélodie semble le prétexte parfait à une ballade en voilier. En réalité, on se rend compte à force d’écoutes qu’Atlas est un opus plus triste qu’on ne le pense, où le voile ensoleillé qui plane sur cette guitare pleine de reverb’ fini par créer un spleen très addictif. Un coup de maître.
Le voilà, le meilleur groupe européen de l’année 2014. Le voilà, le meilleur premier opus de ces 365 jours. Ultimate Painting est arrivé sur la scène sans prévenir. On y a trouvé une musique qui rappelle non seulement les Velvet, mais aussi toute la puissance d’une production parfaitement léchée. Pourtant, l’interview nous a appris qu’Ultimate Painting a masteurisé son album dans la chambre dans d’un deux membres de ce duo à la créativité implacable. Le drôle de mélange entre des compositions similaires à de la musique classique et la puissance Pop de Lou Reed nous pousse nécessairement à de nombreuses écoutes avant de se rendre à l’évidence : Ultimate Painting est un album irréprochable qui surclasse les autres opus du genre.
Anonyme
"Bas" de classement toujours aussi singulier et personnel, curieux de voir la suite même si l'issue finale ne laisse pas trop place au mystère pour ceux ayant suivi le blog.