Parkay Quarts. Le temps presse. Nous attaquons le mois de décembre et, déjà, il va falloir penser aux classements de fin d’année (cet exercice tant décrié, mais j’y reviendrai…), à écrire les quelques articles sur les groupes qui ne peuvent être laissés de côté avant la trêve hivernale de Still in Rock, et à se reposer un peu. Attendez-vous donc à de nombreux articles. Si certains albums mériteraient des albums reviews complets — je tacherai de préciser lesquels — je privilégierai un format plus court afin de couvrir l’ensemble des groupes qui me semblent le mériter. L’article du jour est le premier de cette série.
Parquet Courts n’en finit jamais de quitter le devant de la scène. Alors qu’il vient de faire paraître un album très séduisant, Sunbahting Animal, le groupe revient sous un nom et une formation légèrement modifiée (deux membres de Parquet Courts auxquels il faut ajouter Jef Brown de Jackie-O Motherfucker et Bob Jones des Eaters), j’ai nommé Parkay Quarts. Notons que certains de ses membres officient également sous le nom de PCPC (Parquet Courts, PC Worship). S’il est dur de s’y retrouver, voilà l’information essentielle à ne pas manquer : Content Nausea, c’est bon. Les titres de Parkay Quarts tendent à s’apparenter à du Proto Punk, tant leurs structures et la façon dont ils sont délivrés est rudimentaire. Au final, on y trouve la force du groupe, des titres primitifs, sans ajout inutile, qui ne cessent de nous rappeler aux fondamentaux de la musique. Ahh, cette quête du son originel…
Content Nausea est paru le 11 novembre dernier via What’s Your Rupture?. Alors qu’il contient officiellement 12 titres. Quatre d’entre eux sont en réalités de petits interludes (voir “The Map“) qui ne sont pas sans rappeler ce que Pavement aimait tant faire. Mais là ne s’arrête pas la comparaison. L’album est introduit par “Everyday It Starts”, un titre très fort, qui, avec un aspect mécanique, colle parfaitement aux paroles qu’il transporte. Vient ensuite “Content Nausea“, un de ces morceaux qui, dans un style similaire à “Ducking & Dodging“, laisse toute la place à Andrew Savage. Parkay nous y emmène très loin, là où Lou Reed savait nous tenir par la main. Et puis, “Slide Machine” rappelle une fois encore que l’inspiration première de Parquet Courts n’est autre que Pavement. Comment ne pas y voir le mimétisme entre la voix de Andrew Savage et celle de Malkmus.
Le premier titre aux allures de singles apparaît finalement avec “Pretty Machines“. Il annonce parfaitement un des temps forts de cet opus : la reprise du “These Boots” de Nancy Sinatra. Le groupe monte la voix petit à petit, avant que l’affaire ne se transforme en une véritable guerre de tranchée. Parkay conclut finalement sur “Uncast Shadow Of A Southern Myth“, une ballade pop qui fait honneur à l’aspect instrumental qui se révèle être éclatant.
Il est difficile d’en conclure que le son de Parkay Quarts est indiscutablement distinct de celui de Parquet Courts. Ces quelques morceaux sont probablement moins pléniers, et on y trouve certes une texture plus primitive, mais il faut dire que la voix d’Andrew Savage est un véritable pilier qu’il est difficile d’oublier, ce qui tend indéniablement à rapprocher le son des deux formations. Cela dit, si la communication qui est faite autour de Parkay Quarts est largement moindre que celle sur Parquet Courts, relevons que les créations de ces deux formations méritent tout autant que l’on s’y attarde. Ces titres traduisent un état d’esprit, une humeur, un ressenti, qu’ils parviennent toujours à nous transmettre. “Content Nausea” demeure le meilleur exemple. Ce morceau est une véritable perle perdue au milieu du flot d’une année 2014 un peu folle. Parkay Quarts y délivre sa plus belle création. Et au final, Content Nausea devrait donner à Parkay Quarts une véritable place dans le cœur des fans d’Andrew Savage. Pari gagné.
Liens afférents :
Post a comment