King Khan & BBQ Show est un groupe de Garage originaire de Montreal sur lequel je m’étonne de n’avoir jamais écrit (malgré un article sur King Khan & The Shrines). Il faut dire que King Khan & BBQ Show a fait paraître son premier album, Invisible Girl, en 2009, soit quelques mois avant la création de Still in Rock. ET nous avions depuis eu très peu de nouvelles de sa part.
Paru le 24 février dernier via In the Red Records (déjà un indice de ce que contient cet opus), Bad News Boys est un album qui intègre la même catégorie que ceux de Nobunny, Hunx et Shannon. Dans un esprit très Punk, le groupe ne se prive pas de quelques petits fuck et autres familiarités (voir “D.F.O.“). Ça peut paraître insignifiant, mais on y trouve en fait ce qu’est l’esprit de cet LP. Bad News Boys est un album de Garage qui prône le je m’en-foutisme absolu. Je m’en fous des mélodies complexes, je m’en fous des paroles poétiques, je m’en fous de vous plaire, tout ce que je veux, c’est l’efficacité, le rock, le roll.
“Alone Again“, le titre introductif, est l’un des plus mélodiques de l’album. Il fait partie des quelques-uns à rendre hommage à la scène fifties de Chuck Berry. “Bye Bye Bhai” est pour sa part typiquement le genre de morceaux qui encapsule toute la folie Punk du groupe. Sans s’encombrer, King Khan & BBQ Show emprunte au blues pile ce qui l’intéresse, délaissant la virtuosité musicale au profit d’une phrase qu’il nous assène encore et encore. Comme un refrain symbolique, le groupe répète “When Will I Be Tamed” (traduction, quand serai-je domestiqué?) over and over. King Khan & BBQ Show, c’est une musique animale qui ironise sur ce qu’était le punk original. On aurait pu étiqueter ça de Post Punk lorsque l’ironisme frappait la musique de plein fouet en 1990′, mais tel ne fut pas le cas. Qu’importe ! King Khan & BBQ Show fait de son Punk une partie de raillerie sur ce que la musique peut avoir de sérieux.
“Snackin’ After Midnight” est un des morceaux les plus barrés de l’opus. Finalement, King Khan & BBQ Show semble s’y faire super plaisir, et le titre le reflète à merveille. Sur un rythme effréné, il conduit droit vers l’urinoir. “Killing The Wolfman“, dans un esprit très Cramps, nous donne un peu plus de grain à moudre. Ultime provocation, le groupe conclut sur “Zen Machines“, un titre ni Zen, ni industriel. Ce morceau est au contraire l’un des plus nerveux de l’album. King Khan & BBQ Show crie sa joie une dernière fois. Il en souffrirait presque, je crois que cela à un nom…
Au final, cet opus de King Khan & BBQ Show souffre de ne pas être novateur d’un poil d’un seul. D’autres ont déjà fait tout aussi bien dans un genre tout à fait similaire (Nobunny en premier plan, et le groupe lui même en 2009). Malgré tout, Bad News Boys donne une belle visibilité à la scène de Montreal. L’album est une véritable partie de plaisir, de la gaieté en tunes. Impossible de bouder ce plaisir. L’album doit s’écouter fort, à la limite de la transpiration. C’est comme cela que le groupe a entendu qu’il le soit. Obéissons aux ordres de ces chamans canadiens, on ne sait jamais.
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