Skategang est un groupe parisien. Skategang est l’un des tous meilleurs groupes français. En 2013, alors qu’il faisait paraître son premier album, le groupe passait sous les radars Still in Rock. Il fallait donc réparer l’erreur. Aujourd’hui, je prends comme prétexte de vous annoncer la sortie du deuxième album du groupe – courant automne 2015 – pour vous présenter enfin une formation tout à fait… mortelle.
Le topo est assez simple : Skategang reprend le son Punk new-yorkais de Richard Hell auquel il ajoute le punch frenchie qui devient légende. Le groupe décrit parfois sa musique comme étant du Punk Tropico (ça existe, oui), admettons. En réalité, ce qui importe véritablement n’est pas la conclusion d’un énième débat terminologique, mais plutôt l’extrême dose de cool que contient Freya Police.
Il est des choses qui ne se font pas dans la critique musicale (Oh critique). Parler de cool n’est pas véritablement accepté, et certains s’en vont ainsi sur les chemins de la comparatite-aigüe. Pourtant, Freya Police est véritablement caractérisée par cette notion. L’EP encapsule le cool français des années 2010, et ce n’est pas rien. J’imagine déjà la joie de nos petits enfants lorsqu’ils découvriront un vieux vinyle de Skategang au fond d’un carton. Je ne sais pas s’ils seront tous sur des Hoverboard, mais une chose est sure, ils comprendront alors la force de l’analogique des années ’10.
Trêve d’élucubration, place au contenu. L’EP s’ouvre sur un “Critical Girl” qui, bien que franc et déjà dynamité, laisse place à l’excitation d’en savoir un peu plus. Il faut guerre attendre, le premier hit apparaît sur le deuxième titre, “Freya Police“. Sur des airs de Garage Pop, Skategang délivre sa première démonstration de ce qu’il sait atteindre les sommets du genre. La transition avec “Efficient Lover” est absolument parfaite, je ne saurai que le souligner tant les maquettes sont généralement mal foutues. La voix de Mathis nous emmène dans une nouvelle sphère. Le son rebondit parfaitement, croyez-le ou non, mais il y a du Flamin’ Groovies dans l’air (et dieu qu’il faut utiliser cette référence avec parcimonie).
“Gumble” n’est pas le titre le plus évident de l’album. Pourtant, sa simplicité en fait un nouveau hit façon ’77. Le son de la guitare, qui rappelle quelques légendes, est collé sur la structure qui a donné ses lettres de noblesse au genre. Quant à “Peplum“, comment ne pas remarquer que le titre porte parfaitement son nom. Doté d’un clip plutôt génial (ici), Skategang démontre qu’il sait également comment faire de la pop qui soit à la fois brutale et destinée au peuple. Le refrain constitue l’un des meilleurs moments de l’album. Enfin, “Tête De Mort” n’est pas l’oeuvre d’un DIVO zombie, mais plutôt d’un Skategang définitivement novateur. Le groupe jette toute son énergie dans le final. Comme une dernière montée d’adrénaline. C’est beau.
Au final, Freya Police est remarquable à bien des égards. Le premier, chaque morceau semble être le single qui va emmener tous les autres vers la lumière. Le second, son écoute donne clairement la banana, sans jamais lasser. Le troisième, Skategang fait partie de ces rares groupes à mélodies. Le quatrième, Freya Police délivre un véritablement message. Nous sommes bien loin de la Blank Generation que les managers pouvaient façonner à la demande de la foule. Skategang affirme son identité, un groupe chill & raw.
Le vinyle est disponible chez les très bons Gone with the Weed et Requiem pour un Twister. Une si belle pochette, ça mérite tout de même son encadrement, hein, hein ?! Une dernière bonne nouvelle ? Le groupe jouera le 26 mai prochain à la Mécanique Ondulatoire en compagnie de… Warm Soda (qui vient d’annoncer un nouvel album, déjà en lice pour la meilleure pochette de l’année). A vos skates…
(mp3) Skategang – Efficient Lover (2013)
(mp3) Skategang – Peplum (2013)
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