(mp3) John Krautner – I Can Cry Too
FRENCH VERSION
(english above)
La première fois que j’ai écouté Fun with Gum Vol. 1, j’ai d’abord été frappé par son aspect poli. Il semblait si propre, avec des chansons pop de toute simplicité. Avant même d’écouter l’album, la seule chose que je savais de John Krautner était qu’il était dans The Go, un groupe qui était resté en dehors de mon radar jusqu’à ce que j’aie un jour entendu Howl on the Haunted Beat You Ride. Quand je me suis familiarisé avec le catalogue de The Go, je ne pouvais littéralement plus penser à un autre groupe qui parvienne à émuler si étroitement le son de l’ère Nuggets, comme si le son était hanté par cette touche 60 classique sur laquelle vous n’arrivez pas à mettre le doigt dessus.
Cet album est complètement différent. Bien que Fun With Gum reprenne également l’esprit des années 60, il s’agit en fait d’une toute autre espèce de créations. L’album fait une large place à la British Invasion, aux Beach Boys et autres groupes doo-wop. On y trouve des chansons très douces du début à la fin qui sont parsemés de quelques partitions vocales tout aussi délicate. Je me suis ainsi rapidement retrouvé à fredonner des titres comme “Love Just Ain’t Strong Anymore” qui me rappellent American Spring (mais avec un voix masculine). D’autres, comme “I Get a Kick”, sont de remarquables exemples de ce que la Bubblegum peut faire de mieux, dans la mouvance de Bouddha Records et Elephant 6.
A vrai dire, je ne peux penser à un opus qui me rappelle plus encore le son d’Elephant 6. Fun With Gum me transporte à la fin de mon adolescence lorsque je découvrais le son de ce collectif. Alors certes, vous pensez surement que c’est un peu étrange de ma part de faire le lien entre le son de John Krautner à celui d’Elephant 6 parce qu’il y a eu d’innombrables scènes qui, tout au long de la dernière génération, ont rendu hommage à la scène de la fin des années ’60. Mais je ne peux m’empecher de penser que le son d’Elephant 6 est unique et se distingue des autres sixties revivalists parce que la musique y était avant tout très belle et sans prétention. Je vous mets au défi de me citer des groupes plus humbles que ce qu’étaient les membres de The Apples in Stereo, Neutral Milk Hotel, Beulah, Shimmer Kids et Of Montreal (au moins à ses débuts?!). Et ne vous méprenez pas, vous ne devriez pas juger un livre à sa couverture mais je mentirai si je disais que je peux séparer un musicien de son image (désolé Eric Clapton).
Au final, cet album est solide. Un groupe ne me rappelle pas d’autres formations telles que Olivia Tremor Control et Neutral Milk Hotel sans que je l’approuve pleinement. Et puis, d’accord ou pas sur la référence à Elephant 6, cet album vous rappellera indéniablement les années 60′, j’en suis sûr pour votre plus grand plaisir.
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