O Tortuga est un groupe origiaire de México City qui vient de faire paraître son premier LP via Casete México. Surfant littéralement sur la vague garage rock, le groupe surprend par sa constance. Full disclosure, j’ai déjà eu l’occasion de l’interviewer pour d’autres horizons. J’y avais découvert un groupe à mi chemin entre cheesy et réfléchi. A l’époque, O Tortuga n’avait sorti que quelques singles/EPs éparses. On retrouve bon nombre de ces titres sur ce Long Play coloré.
C’est assez rare pour être noté, cet opus de garage n’a finalement qu’assez peu de déchets. Dans l’ensemble, l’album remplit parfaitement son objectif : nous donner la (surf)-patate. Les titres sont super rythmés et les textes écrits en espagnols rajoutent un exotisme auquel on est peu habituer dans le monde du garage. De plus, O Tortuga sait comment écrire de bons titres de surf music, sans (trop) tomber dans la facilité du genre qui impose souvent des titres très uniformes.
C’est à “Mi Amor Es El Mar” que revient l’honneur d’ouvrir l’album. Dans un style pop lo-fi à la DIIV, le titre est suffisamment franc du collier pour que l’on s’y retrouve facilement : la musique O Tortuga sent l’écume des vagues. “Palma Linda“, le deuxième morceau de la tracklist, était et demeure un hit du groupe. O Tortuga déblatère ses paroles à toutes vitesse, comme pour suivre le rythme de la vague qui s’approche. Il est, sans hésitation, est des grands temps forts de l’opus. Vient alors “Estu“, une super création en ce qu’elle fait ressortir le son jangle pop du groupe. O Tortuga s’éprend également pour une petite envolée plus slacker. Ce titre est à mon sens LA grande surprise de l’album. On y trouve une des touches très personnelles de cet opus, sa capacité à mêler un vieux son pop des années ’70 à une production lo-fi qui tire vers du surf garage.
Dans un style similaire à celui de Surfer Blood (qui, soit dit en passant, tourne maintenant avec Alex Calder), “Ferrari” est un autre titre de surf pop qui laisse, sur la toute fin, apercevoir ce que pourrait être l’avenir du groupe. O Tortuga semble maitraiser les phases plus psychédélique, je serai curieux d’entendre de ce donnerait un titre plus expérimental. “Cool” prend ensuite le relais. C’était le dernier single en date paru en septembre dernier. Le titre est plus punk que les autres, intéressant. Mais à l’évidence, ce sont les titres à l’image de “Siempre Vago” qui sont les plus tranchants. O Tortuga sait indéniablement comment dénicher de belles mélodies et celles-ci ne sont jamais si bien misent en valeur que lorsque le groupe a longuement travaillé la production. L’album se conclut enfin sur un titre qui combine punk et surf music, j’ai nommé “Nena Palida“. Ce morceau est l’un des plus anciens du groupe, paru en mai 2013 sur l’EP Palma Linda. La boucle est bouclée.
Finalement, (et pour une fois), la pochette de l’album traduit assez bien ce que ce dernier contient : il y a la mer (à l’évidence), des couleurs fortes et le trash ensanglanté qui est porté sur la police de caractère. O Tortuga a réussi son pari, l’album est festif et nous prépare à la caliente rock’n’roll. Leurs amis de Los Blenders peuvent être fiers.
(mp3) O Tortuga – Palma Linda
(mp3) O Tortuga – Estu
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