Les amis, quoi de mieux qu’un groupe tout aussi cliché qu’intempérant pour entamer un nouveau mois de musique ?! Ce groupe, c’est Mean Jeans, un trio originaire de Portland. Disons le d’entrée, retracer toute la discographie de Mean Jeans serait compliqué. Le groupe l’indique lui-même sur son Facebook, ses maisons de disque ont été aussi nombreuses que Dirtnap, Trouble In Mind, Burger, Gnar Tapes, Goner, Big Neck, Portland Mutant Party, It’s Alive, Rehab, P. Trash & Timmeheiehumme. Disons simplement que son premier EP, Stoned 2 The Bone, a vu le jour en 2008, et qu’il a depuis fait paraître 2 LPs et 7 EPs/7inch.
A la bonheur, Mean Jeans vient de faire paraître un album ‘antologie’ qui regroupe quelques titres qui font eux-mêmes l’anthologie de tout un style musical. Sorti via Dirtnap Records, on y trouve 20 morceaux qui jouent à fond la carte Punk teenager. Billy Jeans, le chanteur, résume tout le groupe en une seule phrase : “We jerk-off to Joey Ramone more than porn”. Une fois que ça a été dit… Reprenant toujours (à l’extrême) de l’esprit Slacker des Ramones, Mean Jeans se fait une mission d’ajouter toujours plus de Dumb Punk à son univers.
Malgré l’adrénaline maximale de la musique de Mean Jeans, cette anthologie démarre pourtant lentement. Les premiers titres nous mettent dans le bain (bouillant), mais aucun n’accroche vraiment. Il faut attendre le petit cinquième, “License 2 Chill“, pour trouver un premier exemple de la puissance rock’n’roll des Mean Jeans. Ce morceau, qui aurait pu être le slogan du groupe, laisse place au crétinisme splendide dont Mean Jeans se réclame. Les choses s’enchaînent ensuite très vite. “Bogus Memories” déclanche une ébullition dans notre cerveau, les neurones sautent dans tout les sens à la façon des Reatards. Ce n’est d’ailleurs pas la première ni la dernière fois que Mean Jeans nous fait penser à Jay !
“I Think U Stink” est le genre de morceau tellement silly qu’on ne peut résister à l’envie de le chanter à tue-tête. “Tears In My Beers” et son petit interlude délicat et amer en fait également un essentiel des Mean Jeans. Difficile de suivre le rythme tant les titres d’un Garage Punk le plus parfait défilent rapidement, mais voilà le tour de “Cool 2 Drive“. Sur fond de woh-ah woh-oh, Mean Jeans en fait la parfaite bande son pour les tournées d’été. “R U Mental” reprend pour sa part les codes du rock de stade pour les tourner à la dérision. Notre équipe à nous s’appelle M.J., et les pom pom sont beeeelles ! “Gonerfest Theme“, réalisé pour le festival de Memphis, aura de quoi faire quelques jaloux.
Je voudrai également revenir un instant sur “Terminally Twisted“. Le titre use de tous les tricks possibles et imaginables pour en faire une compo super efficace car super-clichée. Mean Jeans joue de ces derniers avec talent. C’est beau. Et puis, le final est à la hauteur de cet opus. “Keystone Light” fait la part belle à un son de guitare définitivement Ramones-esque. On se croirait en plein dans le lycée de Vince Lombardi (euh… allez tous donner votre 10/10 à ce film qu’il trust les classements IMDB).
Alors voilà, la musique de Mean Jeans est un exemple de ce que le punk et la musique slacker sont meilleurs amis. La musique de Mean Jeans nous rappelle à l’essentiel : le rock’n’roll est “the most invincible Superjoke in history“, une vaste blague qui ne doit pas se prendre au sérieux. Mean Jeans nous rappelle que la musique peut et doit nous procurer des sensations fortes, et que si elle doit utiliser de mille clichés pour le faire, qu’il en soit ainsi. Seul le résultat compte.
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